Les Investissements Socialement Responsables (ISR), trouve leur origine dès le XVIIIème siècle dans la tradition anglo-saxonne avec le mouvement des Quaker. Le premier ISR voit ainsi le jour en 1971 sous le nom de « Pax World Fund » crée par deux pasteurs de l'Eglise méthodiste, Luther Tyson et Jack Corbett, dans le but d'investir dans les entreprises non liées à l'armement. Aujourd'hui, les pratiques d'évaluation et de sélection des entreprises admises dans les fonds ont largement évoluées, mais les préoccupations éthiques restent entières.
L'investisseur est en effet aujourd'hui face à un constat : la rentabilité financière d'une entreprise peut être profondément affectée par la négligence vis à vis du capital humain ou de l'environnement. Ces deux éléments s'intègrent dès lors naturellement dans le processus d'investissement.
Malgré les fortes disparités qu'il connaît, le marché de l'ISR peut actuellement être estimé à plus de 3000 milliards de dollars US. Les fonds socialement responsables se développent fortement à travers le monde, mais à des vitesses très différentes. Le marché français semble ainsi moins mature que les anglo-saxons.
Cette étude a pour objectif d'analyser l'évolution des ISR en France. Nous présenterons donc dans un premier temps les ISR de façon globale. Nous tenterons ensuite d'expliquer l'évolution récente du marché français et les raisons de son développement.
Enfin, nous étudierons ses perspectives, avec les opportunités et les limites du marché.
[...] La relative nouveauté du marché, le foisonnement de critères (issus d'indices éthiques, créés par les gestionnaires eux-mêmes ) sont les principaux freins pour cette catégorie d'investisseurs. Il manquerait dès lors à l'ISR des normes ou une typologie qui permettraient de mieux cerner les fondamentaux de l'ISR afin d'attirer davantage de petits porteurs. Un activisme actionnarial faible Alors que l'activisme actionnarial semble être l'une des principales si ce n'est la principale cause de l'engouement outre atlantique pour l'ISR, le marché français peine à l'utiliser. [...]
[...] En effet, le renforcement de la transparence des informations financières, qui fait suite à ces scandales avec la Loi de Sécurité Financière, est désormais un élément essentiel sur le marché. Dans un tel contexte où les fraudes et les pratiques non éthiques des dirigeants sont traquées, les ISR ne peuvent que fluctuer. Les investisseurs ont donc pris en compte l'information extra-financière dans leur choix d'investissement et ont donc privilégié les ISR. De plus, selon l'étude du magazine Banques et Marchés d'août 2006 sur les fonds éthiques, les performances de ce type d'investissement progressent. [...]
[...] L'offre de fonds obligataires ISR1 s'est ainsi intensifiée, et représentait 30% de l'ensemble des actifs ISR en 2006 contre 15% en 2003. Ainsi les encours obligataires sont passés de 720 millions d'euros à 3,6 milliards d'euros. Mais les fonds d'action de droit français et étranger ne sont pas en reste, stimulant cette évolution positive avec une croissance d'environ 30%. D'après le graphique ci-dessous : Répartition par classe d'actifs la répartition des ISR français reste cependant très inégalitaire. Alors que les fonds actions représentent plus de la moitié du marché, les fonds diversifiés et les fonds obligataires et monétaires se partagent l'autre moitié, quant les fonds solidaires sont très minoritaires. [...]
[...] Ils se tournent donc naturellement vers les marchés de l'ISR avec d'importants moyens, et sont probablement les piliers de l'essor de l'investissement éthique français de demain. La séduction du grand public, actuellement frileuse face à une offre complexe et obscure, est l'autre grand enjeu du secteur. Fondée sur un changement d'attitude du marché boursier ainsi que sur un nouvel engouement pour le développement durable, la croissance du marché français de l'ISR doit en effet trouver d'autres perspectives pour poursuivre son développement. L'étoffement de l'offre, récemment élargie aux ISR obligataires et monétaires, en est une. [...]
[...] L'activisme actionnarial, véritable pilier des marchés de l'ISR anglo-saxons, en est une autre, et permettrait à l'ISR français de devenir une véritable offre supplémentaire dans le paysage boursier. Sources Banque et Marchés, juillet-août 2006, p5-13 L'ISR en France : marché de niche ou marché porteur ? [...]
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