Contrairement à l'économie financière traditionnelle qui se base sur la parfaite rationalité des investisseurs, l'étude menée par Barber et Odean suit une approche de finance comportementale. La finance comportementale recense les travers de comportement et leurs effets sur les marchés financiers sous forme d'anomalies de prix ou de rendement. Dans cette étude, parue en 2001 dans le célèbre Quaterly Journal of Economics de l'Université de Harvard, les deux professeurs de finance de l'Université de Californie - Berkeley et Davis - mettent en avant le travers comportemental d'excès de confiance (overconfidence).
Pour Barber et Odean, les modèles théoriques révèlent que les investisseurs trop confiants font des transactions (trading) de manière excessive. L'excès de confiance fait que les individus surestiment leur information (illusion de connaissance) et leurs capacités. Chaque acteur croit pouvoir battre le marché. En outre, les recherches psychologiques ont démontré que, dans des secteurs tels que la finance, les hommes sont plus en excès de confiance que les femmes.
Les auteurs en déduisent que les hommes font plus de "trading" que les femmes. Et puisqu'un excès de trading diminue les rendements, Barber et Odean vont montrer que les hommes obtiennent de moins bons résultats en bourse que les femmes (...)
[...] En effet, des études récentes montrent que l‟actionnariat se féminise rapidement dans les pays occidentaux et notamment en France où 45,3% des actionnaires individuels en 2006 sont des femmes. C‟est mieux qu‟en 2005 où elles n‟étaient que 42,5% et 41,1% un an plus tôt8. On notera également que l‟Association des investisseurs américains (National Association of Investors Corporation ou NAIC) compte aujourd‟hui 70% de femmes alors que ses membres étaient en majorité des hommes lors de la fondation de l‟Association en 1951. En définitive, on ne peut nier les différences biologiques et comportementales entre les hommes et les femmes. [...]
[...] Cette étude a eu un grand retentissement dans toute la presse économique et financière pour deux raisons : le fait que la testostérone est une hormone typiquement mâle et à cause de l‟éclatement de l‟affaire Kerviel Les commentaires les plus piquants et qui concernent directement notre sujet viennent du Financial Times3 : Castrer les traders est une possibilité mais cela pourrait décourager les nouvelles recrues du magazine Le Point4 : Kerviel : la faute à ses hormones et du magazine Trend5 Embauchez des femmes pour guérir les marchés financiers Par ailleurs, ce que nous retenons également de l‟étude de Coates, c‟est que le milieu des traders reste essentiellement masculin. Son choix s‟est porté sur une salle de marchés moyenne de 260 traders dont seulement 4 étaient des femmes. Il indiquait dans son étude que cette salle de marchés est typique dans la City par son nombre de traders, de valeurs négociées, de l‟âge, du sexe ainsi que des revenus des traders. [...]
[...] Fiorentino est formel : l‟étude préconise, au contraire, de se tourner vers des traders moins sensibles aux emballements boursiers, ceux dont les poussées de testostérone et de cortisol sont les moins fortes: les hommes d‟âge mûr et les femmes ! L‟avenir du trading est comme l‟avenir du monde : il est aux femmes. Cela ne m‟étonne pas. Les femmes ont le recul nécessaire pour prendre les bonnes décisions de trading au bon moment Les femmes plus prudentes : moins confiantes mais plus sérieuses L‟étude du sondeur Gallup, que nous avons mentionnée auparavant, menée entre 1998 et 2000 auprès de 1000 américains hommes et femmes a montré que les hommes pèchent souvent par excès de confiance. [...]
[...] En bourse, que ce soit au niveau des traders ou de la gestion de fortune, hommes et femmes sont complémentaires comme dans la société en général. Il dès lors, pas étonnant de constater qu‟en période de haute conjoncture, les marchés ont tendance à récompenser les stratégies des hommes plus audacieuses et dangereuses, et dans les périodes de crise celles des femmes, plus prudentes et conservatrices. Enfin, même les études menées à grande échelle avec des données d‟investissement réelles ne peuvent occulter le fait que d‟autres facteurs tels que le sexe, l‟âge, l‟éducation et la fortune ont également une incidence indéniable sur le comportement d‟investissement Cartographie de l‟actionnariat français, Institut TLB, Paris AXE 2 La finance comportementale se démarque de la théorie financière classique 1. [...]
[...] Pour Barber et Odean, les modèles théoriques révèlent que les investisseurs trop confiants font des transactions (trading) de manière excessive. L'excès de confiance fait que les individus surestiment leur information (illusion de connaissance) et leurs capacités. Chaque acteur croit pouvoir battre le marché. En outre, les recherches psychologiques ont démontré que, dans des secteurs tels que la finance, les hommes sont plus en excès de confiance que les femmes. Les auteurs en déduisent que les hommes font plus de trading que les femmes. [...]
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