L'intéressement des cadres dirigeants au résultat de l'entreprise est au cœur de l'actualité économique et financière. Le développement de l'attribution des stock options lors du décollage de ce qu'on a appelé "la net économie" suivie de l'éclatement de la bulle spéculative la concernant, le refus de l'assemblée générale de Vivendi Universal d'attribuer des stocks options aux principaux dirigeants demandée par Jean Marie Messier afin d'attirer des cadres dirigeant talentueux, les malversations des affaires Enron ou Worldcomm, ou le débat actuel sur la comptabilisation éventuelle en charges des options sur actions attestent de l'acuité du sujet. L'intéressement des cadres dirigeants renvoie à la partie variable de leur rémunération indexée sur le résultat de l'entreprise, entendu ici comme la performance de l'entreprise en matière de création de valeur. L'intéressement s'oppose ainsi à la partie fixe du salaire perçu par les cadres dirigeants indépendamment des performances de leur entreprise
[...] Il est possible d'élargir la notion de performance à d'autres objectifs ni comptables ni financiers. Il en est ainsi de la part de marché détenue, du nombre de nouveaux produits introduits et de leur qualité ou encore de la position concurrentielle. En fait, la performance peut être mesurée par n'importe quel indicateur jugé pertinent par les deux parties du contrat de travail. L'impact de cette forme d'intéressement sur les objectifs d'attirance, de motivation et de fidélisation est certain mais apparaît perfectible en matière de convergence d'intérêt entre actionnaires et dirigeants sur le long terme L'intéressement à long terme des cadres dirigeants La modalité la plus répandue d'intéressement des cadres dirigeants consiste à transformer ces derniers en actionnaires en leur permettant de participer de manière différée au capital de leur entreprise. [...]
[...] Faire converger les intérêts des actionnaires et des dirigeants Les sources de conflits précédemment évoquées font courir un risque à la création de valeur de l'entreprise concernée. En effet, un comportement opportuniste de la part des dirigeants agissant conformément à leur intérêt personnel en utilisant les ressources de l'entreprise pour accroître leur bien être, leur prestige, leur rémunération et leur horizon a pour conséquence de diminuer la rentabilité économique de l'entreprise et par là nuire à la création de valeur attendue par les actionnaires. [...]
[...] Leur inscription en charges est une réponse inadéquate aux attentes des investisseurs qui auraient pu se satisfaire de développements plus important sur les options consenties et leur coût potentiel au sein du rapport annuel. Développer davantage le gouvernement d'entreprise. L'augmentation du pouvoir de contrôle des actionnaires sur leur entreprise doit permettre de pallier certaines défaillances du système d'intéressement des cadres dirigeants. Un gouvernement d'entreprise fort pourrait faire en sorte que le prix d'exercice des options soit suffisamment élevé pour préserver le caractère incitatif des stocks options et interdire toute forme de repricing. [...]
[...] On ne peut pas dire que l'entreprise se soit appauvrie du montant des stock-options. Ce sont les actionnaires qui se sont appauvris potentiellement au profit des bénéficiaires des stock-options, pas l'entreprise dont l'actif et les dettes valent toujours autant. Ainsi [ ] seul l'intérêt nominal des obligations convertibles est comptabilisé, le solde qui correspond à la valeur de l'option de conversion n'apparaît pas (ou pas encore) dans le compte de résultat. Soit le compte de résultat mesure la création de valeur (au sens EVA ou profit économique) et dans ce cas tous les coûts qu'ils soient comptables ou d'opportunité sont à enregistrer, soit il mesure le résultat comptable qui revient à l'actionnaire et dans ce cas aucun coût d'opportunité ne doit y figurer."[19]. [...]
[...] Rapport 2001 sur la rémunération des cadres dirigeants, Towers Perrin. "2001 Equity stake. Study of Management Equity Participation in The Top 200 Corporations", Pearl Meyer & Partners "2001 Director compensation, Boards in the Spotlight. Study of the Top 200 Corporations", Pearl Meyer & Partners "Des stock-options . jusqu'à l'indigestion", Adrien de Tricornot , Le Monde, 08/07/2002. " La réforme dont la Maison Blanche ne veut pas entendre parler", E. Leser Le Monde 12/07/2002. "Options Must Be Treated as Expenses, Global Panel Says" T.R. [...]
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