La théorie financière s'est construite depuis un demi-siècle sur l'hypothèse d'efficience (Efficient Market Hypothesis, EMH) des marchés. Ce paradigme scientifique a permis de faire avancer les études de valorisation des actifs financiers.
La théorie des marchés efficients est née avec finance moderne dans les années 60 et définit l'efficience comme l'aptitude générale d'un organe à réaliser ses fonctions. Un marché est donc efficient si les prix qui s'y forment sont des signaux fiables pour prendre des décisions d'investissement : l'achat, la vente, ou le maintient. L'information devient une variable essentielle dans cette hypothèse. Trois formes d'efficience se distinguent :
L'efficience est dite allocationnelle lorsque le marché est capable d'allouer les fonds vers les emplois les plus productifs et contribue de cette manière à un développement satisfaisant de l'économie. Il est donc impossible d'accroître la richesse d'un individu sans diminuer celle d'un autre. On retrouve la notion d'équilibre général dans un marché de concurrence pure et parfaite. Toutefois, cette version n'étant pas testable, les chercheurs ont dû recourir à d'autres définitions pour en permettre le test, ce qui à donné naissance à deux autres formes de l'efficience.
L'efficience est dite opérationnelle si les intermédiaires financiers recherchent toutes les convergences possibles entre les offreurs et les demandeurs de capitaux. Cette mise en relation doit s'effectuer à moindre coût mais les intermédiaires doivent pouvoir bénéficier d'une rémunération. On envisage ici surtout les notions de liquidité et d'atomicité sur un marché.
Enfin, l'efficience informationnelle est l'efficience pour laquelle, l'ensemble des informations disponibles relatives à un titre est reflété dans le prix de cet actif au moment même où cette information est rendue publique. L'efficience informationnelle demeure le garant (théorique) de l'égalité de traitement des investisseurs et du désintéressement des opérations d'initié. Il est supposé, mais non démontré, que l'efficience informationnelle est une condition nécessaire de l'efficience allocationnelle des marchés.
C'est à cette dernière forme de l'efficience que nous allons nous intéresser.
Toutefois s'intéresser à l'efficience conduit souvent à l'analyse des imperfections de marché, des anomalies informationnelles, souvent attribuées au comportement peu rationnel des acteurs, aux particularités relevant de la microstructure… L'inefficience des marchés financiers semble être la situation la plus favorable pour les opérateurs en leur offrant des opportunités de gain plus importants. Mais les intervenants sur le marché, quelque soit leur nature, n'y ont pas intérêt car l'inefficience totale des marchés entraînerait le chaos économique et peut-être la disparition des marchés eux-mêmes.
Contester l'efficience, c'est remettre en cause l'ensemble de nombreux travaux modernes qui trouvent leurs fondements sur cette théorie. C'est principalement pour cette raison que les conclusions des recherches menées en ce sens sont restées « modérées ». On recherche davantage aujourd'hui à mesurer l'efficience d'un marché plutôt que de valider ou invalider cette hypothèse dans sa globalité.
L'hypothèse d'efficience est-elle devenue un mythe ou une réalité à défendre ?
La détection d'anomalies permet-elle de générer un profit systématique, c'est-à-dire un rendement moyen positif, après avoir pris en compte l'ensemble des coûts supportés ?
Après avoir rappelé dans une première partie la théorie des marchés efficients et ses implications, nous verrons, dans une seconde partie, les contestations de cette théorie par les praticiens de la finance.
[...] Leur mode d'évaluation doit donc être adapté. Ajoutons à cela que les actions sont de parfaits substituts entre elles. En effet, l'ensemble des investisseurs possédant la même information (d'un point de vu théorique), l'unique variable essentielle devient le couple rentabilité-risque. Aucun investisseur ne voudrait d'une action qui aurait une prime de risque inférieure à celle des autres titres sur le marché. Son prix s'ajustera donc, en fonction de cette prime et non par équilibrage classique entre une offre et une demande. [...]
[...] La détection d'anomalies permet-elle de générer un profit systématique, c'est-à-dire un rendement moyen positif, après avoir pris en compte l'ensemble des coûts supportés ? Après avoir rappelé dans une première partie la théorie des marchés efficients et ses implications, nous verrons, dans une seconde partie, les contestations de cette théorie par les praticiens de la finance. Partie 1. La théorie des marchés efficients et ses conséquences pour la finance S'intéresser aux marchés financiers oblige à s'interroger sur leur bon fonctionnement. [...]
[...] En effet, plus l'entreprise est de petite taille et plus sont risque de défaillance est élevé. De ce fait, avec un risque élevé, les actionnaires exigent des rentabilités accrues. Mais est-il possible de profiter de cet effet ? Si l'on tient compte des coûts de transaction sur les achats et les ventes d'action, la réponse semble négative. Rentabilité comparée des portefeuilles de petite et forte capitalisation aux Etats-Unis Source : IBBOTSON (1984) b. La création de bulles spéculatives La théorie des bulles spéculatives est associée à l'article pionnier de FLOOD et GARBER(1980). [...]
[...] Il faut donc rechercher sur un marché à maximiser les conditions de réalisation de l'efficience en développant des comportements plus rationnels chez les investisseurs ou en diminuant les risques de création de bulle spéculative par exemple. Après s'être intéressé à la mise en évidence des poches d'inefficience informationnelle, il serait intéressant d'analyser les instruments de contrôle des marchés financiers (au niveau de l'information, des transactions ) et de déterminer quels nouveaux instruments permettraient ainsi d'accroître l'efficience des marchés financiers. Bibliographie Ouvrages et articles AFTALION Florin, Le MEDAF et la Fiance comportementale, Revue Française de Gestion, 157, juillet-août 2005, pp 203-214 ALBOUY Michel, Peut-on encore croire à l'efficience des marchés financiers Revue Française de Gestion, 157, juillet-août 2005, pp 196- 187 ALEXANDRE Hervé, L'individu face au marché : investisseurs, spéculateurs et crises boursière, L'Actualité de la Gestion, Paris 110p CARAGUEL Stéphane et VIGIER Alexandre, Marchés financiers : aléa ou chaos Analyse Financière, 117, décembre 1998, pp 54-61 COUDERT Virginie et VERHILLE Florence, A propos des bulles spéculatives, Bulletin de la Banque de France, 95, novembre 2001 FAMA E.F, Efficient Capital Markets, Journal of Finance, pp 1575-1617 FAMA E.F, Market efficiency, long-term returns, and behavioural finance, review of Financial economics, pp 283-306 FLEURIET Michel et SIMON Yves, Bourse et marches financiers, Economica, janvier 2003, 265p FLOOD R.P and GARBER P.M, Market fundamentals versus price level bubbles: The first tests, Journal of political Economy, pp 745-770 GAJEWSKI Jean-François et DINH Thanh Huong, Une étude expérimentale des prévisions des analystes et de l'efficience, Revue Française de Gestion, N°157, juillet-août 2005, pp 189-201 GILLET Philippe, L'efficience des marchés financiers, Economica, Paris 224p MANGOT Mickael, Psychologie de l'investisseur et des marchés financiers, Dunod, Paris 290p POUGET Sébastien, Finance de marché expérimentale : une revue de littérature, Finance, vol 22, juin 2001, pp 37-63 Sites Internet BARBE Philippe, Pourquoi les marchés financiers sont-ils inefficients ? [...]
[...] L'efficience est dite opérationnelle si les intermédiaires financiers recherchent toutes les convergences possibles entre les offreurs et les demandeurs de capitaux. Cette mise en relation doit s'effectuer à moindre coût mais les intermédiaires doivent pouvoir bénéficier d'une rémunération. On envisage ici surtout les notions de liquidité et d'atomicité sur un marché. Enfin, l'efficience informationnelle est l'efficience pour laquelle, l'ensemble des informations disponibles relatives à un titre est reflété dans le prix de cet actif au moment même où cette information est rendue publique. [...]
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