Depuis la sortie de crise des Subprimes en 2008, les marchés européens et américains ont connu un fort rebond, issu des politiques de réorganisation et de sauvetage de l'économie. Cet enthousiasme collectif dura quelques mois (de mars 2009 à juillet 2011 environ), avant que de nouvelles craintes structurelles surgissent sur le marché du crédit. Les subprimes, ces actifs toxiques échangés par de grandes banques, sociétés de gestion, fonds d'investissements et de pensions ont contribué à une crise systémique dans les institutions financières et au sein même des Etats. En effet, beaucoup de pays ont du sauver des banques de la faillite (Merryll Linch aux Etats-Unis, par exemple) ou injecter beaucoup de liquidité dans leur bilan pour éviter un impact trop important sur l'économie réelle. L'Islande a du revoir complètement son système financier, cesser de régler ses emprunts, et fermer l'échange de sa devise aux marchés étrangers. Entre mars 2009 et juillet 2011, les marchés se sont repris, et ont eu une bonne dynamique affichant du +97% pour les indices américains en moyenne et +65% pour l'indice européen DJ Eurostoxx 50 environ.
La crise de la dette européenne s'est matérialisée par des craintes grandissantes sur l'Etat Grec. Le niveau de ses finances publiques, sa croissance, son taux de chômage devenant de plus en plus inquiétant, les investisseurs et analystes ont commencé à communiquer leurs craintes sur la solvabilité de celle-ci. De ce fait, le schéma est simple : les regains de craintes sur crédit ont provoqué une tension des taux courts et longs de la dette de la République Hellénique, donc un accès au financement difficile, jusqu'à devenir trop important et obliger la Grèce à organiser son défaut.
Aujourd'hui, le cas grec est mis un peu de côté, car partiellement réglé, et nous nous intéressons à ses voisins appartenant aux « GIPSIs ». En effet, si le défaut de la Grèce est acceptable par les grandes instances politiques, celui de l'Italie ou de l'Espagne, aujourd'hui au coeur des débats, ne l'est pas. Car l'Espagne et l'Italie ont des économies bien plus portées sur l'extérieur et bien plus importantes que la Grèce, et de plus, leurs dettes sont également plus élevées et détenues par les investisseurs étrangers.
Il convient donc de déterminer devant cette mutation de conjoncture économique, et une « sortie » de crise relativement récente, quels sont les impacts de cette crise de la dette Européenne sur la gestion d'actif.
Pour ce faire, il nous faudra définir et situer cette crise de la dette dans le temps, puis définir la gestion d'actif, ses acteurs et son évolution au fil des années et à travers les crises (...)
[...] Cependant, rien dans le traité de Maastricht ne mentionnait ce qu'il adviendrait dans le cas d'un défaut d'un des pays membres Le plan de sauvetage mise en œuvre par l'UE et le FMI En Mai 2010, les gouvernements de la zone Euro ainsi que la BCE ont agi de concert pour mettre en place un plan d'aide de 750 milliards d'euros dans le but de soutenir la Grèce en grande difficultés. Bien qu'il fût long à aboutir (les Allemands étaient très réticents pour y participer), ce plan a représenté une réponse politique coordonnée. Le message était limpide: aucun des pays membres ne sera abandonné. Le plan est donc financé à hauteur de 60 milliards d'euros par l'UE, de 250 milliards d'euros par le FMI et dispose d'une garantie de l'Eurozone de 440 milliards d'euros. [...]
[...] Le PSC impose aux Etats signataires de respecter un certain nombre de dispositions: - Une disposition préventive qui consiste en une surveillance multilatérale : les Etats de la zone Euro présentent leurs objectifs budgétaires à moyen terme dans un programme actualisé chaque année. Un système d'alerte rapide permet d'adresser une recommandation à un Etat en cas de dérapage budgétaire. - Une disposition dissuasive : Elle est enclenchée dès qu'un Etat membre dépasse le critère de déficit public fixé à du PIB, sauf circonstances exceptionnelles. [...]
[...] Pour ce faire, il nous faudra définir et situer cette crise de la dette dans le temps, puis définir la gestion d'actif, ses acteurs et son évolution au fil des années et à travers les crises. I. La crise de la dette A. Rappel 1. A l'origine de l'Union économique et monétaire Européenne : Le pacte de stabilité et de croissance A l'origine le pacte de stabilité et de croissance (PSC) détermine l'engagement pris par les pays membres de la zone euro vis-à-vis de leurs partenaires quant à la maitrise de leur déficit public. Le PSC est fondé sur les articles 99 et 104 du Traité instituant la Communauté Européenne. [...]
[...] L'optimisme sur l'état de santé des banques a donc permis ce rebond, et l'espoir de relancer l'économie des pays de la zone Euro. Mais durant cette période d'euphorie, le baril de pétrole a eu tendance à s'apprécier, sur les fonds de pression lié à l'Iran et ses menaces de fermer le détroit d'Ormuz (par où transite près de 70% des exportations de pétrole), les guerres civiles en Syrie, et l'instabilité politique en Lybie. La hausse du baril a freiné les prévisions de croissance et présenté une tâche au tableau de la croissance mondiale Regain de tension sur les marchés européens Ensuite, il s'est ajouté à l'appréciation du baril de pétrole, les perspectives de santé économique de la Chine. [...]
[...] Gouverner une zone économique avec un droit de veto pour chacun des pays membres n'est pas viable. Les déclarations contradictoires se multiplient. Les indices enchaînent les gaps à la hausse et à la baisse, la confusion est totale. Ensuite, l'Europe s'est mise d'accord sur un point : la nécessité de recapitaliser les banques, pour injecter de la liquidité dans le marché, afin de détendre les taux. Les opérations de LTRO mise en place par la BCE ont permis de relâcher les spreads de crédit pendant quelques temps entre les pays de la zone euro. [...]
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