Introduction à la gouvernance bancaire

Résumé du document

La gouvernance et la performance sont deux concepts d'actualité au centre des sciences de gestion. Cette place fondamentale se justifie par la séparation entre les fonctions de direction et de contrôle et la nécessité d'amener les dirigeants à s'engager totalement et rationnellement dans l'intérêt des actionnaires. Les études récentes sur ces concepts ont concentré leur attention sur les activités des mécanismes de gouvernance et principalement sur les caractéristiques du conseil d'administration et leurs impacts sur la performance.

La notion de gouvernance d'entreprise a fait l'objet d'une grande partie de la littérature financière, mais aussi elle a pris une importance de la part des juristes et des économistes, suite à cette grande variété des littératures correspond une forte diversité des grilles théoriques. Ainsi, partant du modèle financier centré sur la protection des intérêts des actionnaires, les théories de la gouvernance ont évolué vers des modèles plus complexes faisant intervenir l'ensemble des parties prenantes et accordant une plus grande importance aux dimensions productives/cognitives de la création de valeur. (...)

Extraits

[...] Dans le but d'améliorer et de renforcer le rôle des banques dans l'économie, ces dernières ont procédé à une libéralisation financière qui se manifeste par un libre épanouissement de la sphère réelle et par une distribution optimale du capital dont l'objectif est d'affiner le degré d'efficience et la rentabilité du système bancaire. En revanche, l'expérience a montré que la libéralisation financière était la cause principale de l'apparition des crises bancaires. En effet, les pays disposant des systèmes monétaires et financiers similaires sont capables de réaliser des performances différentes selon la qualité de leur gouvernance bancaire. [...]

[...] Malgré que les ratios de gestion se sont améliorés, les risques liés aux crédits accordés demeurent très importants, de ce fait il est donc nécessaire de veiller à la mise en place d'une politique de gouvernance bancaire stricte afin d'affiner et de renforcer la solidité du système bancaire tunisien. A ce niveau une question se pose : Comment la combinaison des mécanismes internes et externes de gouvernance bancaire affecte-t-elle la performance des banques tunisiennes ? Autrement dit, est ce que la performance des banques tunisiennes s'explique par la discipline réglementaire et / ou celle-ci s'explique-t-elle par la discipline exercée par les actionnaires via leurs représentants au conseil d'administration ? [...]

[...] Afin d'examiner la gouvernance bancaire d'une manière pertinente, il faut voir les caractéristiques des banques dont les principales sont l'opacité et la réglementation. De ce fait, les banques sont plus opaques et elles sont fortement réglementées par rapport aux autres firmes. Une supervision efficace des banques est nécessaire étant donné leur rôle principal dans les opérations de paiements et de crédits et la diffusion des faillites d'une banque à toutes les autres banques. Cependant, la forte présence des règlements modifie la relation d'agence entre les actionnaires et les dirigeants et ce par l'introduction d'une troisième partie qui est l'autorité de régulation, d'où la création d'une asymétrie d'information additionnelle et contrariant l'efficacité des mécanismes de gouvernance des banques. [...]

[...] La réglementation prudentielle, mécanisme externe de la gouvernance bancaire, présente l'ensemble des règles qui permettent de réduire ou de mieux assumer les risques gérés par les diverses composantes du système financier. Ces règles doivent être édictées afin d'atteindre ces deux objectifs à savoir la stabilité du système et la protection des créanciers. Par conséquent, la réglementation prudentielle est intervenue en vue d'une harmonisation des conditions de la concurrence bancaire, le renforcement de la sécurité bancaire et la modernisation du fonctionnement des banques. [...]

[...] A cette fin nous allons utiliser un échantillon de 10 banques tunisiennes durant une période de 10 ans. [...]