Un risque est appelé extrême quand il concerne un événement qui peut se produire très rarement ou jamais, mais qui déclenche, en revanche, un fort potentiel de pertes. Ce risque peut se manifester par une catastrophe d'origine naturelle ou humaine, par un risque opérationnel très improbable comme une fraude massive, mais aussi par le défaut d'un partenaire important ou tout simplement par une crise financière très profonde.
Dans le cadre des risques extrêmes, des données historiques peuvent ne pas exister et même si elles existent, elles risquent d'être peu représentatives dans un modèle éventuel.
Le problème d'évaluation des risques extrêmes est donc fondamentalement différent de l'approche statistique classique, qui consiste en choisir un modèle pour décrire un problème quantitatif et d'ajuster les paramètres aux données historiques disponibles afin de pouvoir former un modèle d'anticipation. Dans une première partie, nous analyserons deux des principaux moyens de mesure des risques extrêmes : celui spécifié par les accords de Bâle II, qui préconisent l'utilisation de la théorie des valeurs extrêmes, et aussi le modèle suivant la loi des puissances, qui est proposé par certains auteurs comme une alternative ou un complément aux mesures traditionnelles à l'aide de VaR ou des scénarios de choc. Dans une deuxième partie, nous présenterons les principales formes de couverture de risques extrêmes, en essayant de justifier le choix d'un instrument sur un autre en fonction du spécifique de chaque risque et de l'efficience apportée à la firme dans un contexte donné.
[...] La loi des puissances (appelé parfois aussi la distribution de Pareto) facilite l'extrapolation des probabilités pour des événements non capturés par les données historiques. En plus, les extrémités longues de la distribution permettent de prendre en compte les probabilités extrêmes de perte. Les lois de puissance peuvent être vues comme une extension de la théorie fractale, qui considère les petites parties comme des miniatures des grandes parties, un concept connu sur le nom d'autosimilarité. Quand la probabilité d'occurrence d'une valeur d'une certaine quantité varie inversement avec la puissance de la valeur respective, la quantité suit la loi des puissances. [...]
[...] L'exposition au risque de crédit affecte aussi les deux parties. Le choix du bon instrument est vital pour être conforme à la stratégie de long terme de l'entreprise, aussi comme aux cash flows et aux besoins de financement dans la période post-événement extrême. A part le financement par actions, le capital contingent peut aussi prendre la forme d'une dette ou d'un financement par des titres hybrides. Par exemple, les banques et les assureurs peuvent ainsi organiser leur capital de solvabilité, alors que les entreprises non financières peuvent avoir comme alternative la dette liquide. [...]
[...] La méthode de la loi des puissances Malgré ses avantages, le système de Bâle II a été vivement critiqué par certains auteurs après la crise financière de 2008 : les modèles quantitatifs suggérés ont échoué à anticiper un événement extrême, qui dans notre cas se contenait dans le risque afférent aux produits dérivés complexes, comme les subprimes. Plus généralement, il y a eu un manque général de tout signal de risque, malgré les dangers inhérents qui devenaient visibles sans calculs trop élaborés. [...]
[...] De nouvelles techniques ont dû être mises en place pour structurer les financements et réduire l'incertitude liée à ce type d'événements. La distribution de la probabilité de perte joue un rôle essentiel dans le choix du canal de financement. Le meilleur choix de financement des pertes situées dans les extrêmes de la distribution est le mieux financé avec des instruments de marchés avec accès au capital. Ces instruments sont achetés avec le seul but de compenser la chute de capitaux propres quand un événement extrême a lieu. [...]
[...] Du point de vue des risques, la cible de base de la réglementation sont les réserves des banques. L'activité-même d'une banque est de prendre des fonds, d'en prêter la plupart et de garder une partie pour se couvrir contre des divers risques, comme le défaut des créditeurs, les mouvements des taux de change, la disparition ou la dépréciation des actifs, ou le risque opérationnel. Si les risques de marché, de crédit ou d'assurance sont relativement faciles à identifier et à suivre avec une méthodologie bien définie, ceci n'est pas le cas pour le risque opérationnel, qui est défini comme le risque d'une perte directe ou indirecte résultant des procédures internes inadéquates ou échouées, des personnes, des systèmes ou des événements extérieurs. [...]
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