En finance, et notamment en gestion de portefeuille d'actif ou de crédit, la seule rémunération est celle due au risque encouru. Ainsi, le risque apparaît comme une composante incompressible du métier de financier ; la question est de trouver un équilibre juste entre un risque pouvant être une menace pour la survie même des établissements de crédit, et une rentabilité indispensable à leur pérennité.
De plus, le risque de crédit en particulier est à l'origine de la mobilisation d'environ les ¾ des fonds propres des banques. Bien que l'approche des techniques d'évaluation et de réduction du risque de crédit soit en constante évolution, et que la place accordée au sujet a pris énormément d'importance, surtout lors de la dernière décennie, ce risque est le plus ancien rencontré par les financiers. Il s'agit tout simplement pour le préteur, du risque de non-remboursement de tout ou partie du prêt consenti.
Les problématiques liées au risque de crédit transcendent la sphère bancaire et intéressent de nombreux acteurs : les banques, les fonds, et tous les types d'institutions financières sont soumis à ce risque, mais aussi les entreprises lorsque par exemple elles consentent des crédits à leurs fournisseurs.
Il convient alors, dans un univers où le risque de crédit est prédominant, de s'interroger sur les moyens dont disposent les institutions financières pour gérer ce risque. Il peut s'agir soit de faire baisser le risque quitte à consentir une perte de rentabilité (en cas de prise de risque trop important, ou en cas d'aversion au risque), soit de gérer son portefeuille de sorte que la rentabilité soit maximisée pour un niveau de risque de crédit donné.
Le but du gestionnaire n'est pas de supprimer ce risque, mais au moins de pouvoir à tout moment faire face à une manifestation de ce risque.
[...] Gérer le risque de crédit Sommaire Introduction 3 I. Le risque de crédit et ses composants 5 A. Définition du risque de crédit 5 B. Risque de crédit et réglementation 6 C. Les paramètres du risque de crédit 8 La maturité 8 L'exposition ou EAD 8 La perte en cas de défaut ou LGD 9 La probabilité de défaut ou PD 9 II. L'évaluation du risque de crédit et les outils d'aide à la décision A. L'approche par les ratings 10 Le marché de la notation 10 La notation financière 11 Les méthodologies de notation 11 B. [...]
[...] En effet, le risque de crédit comprend plusieurs composantes autres que le risque de contrepartie. Notons que la banque est soumise à un risque de contrepartie pour les opérations de financement comme pour les opérations de marché. Il s'agit dans le premier cas de risque de non-remboursement de la créance soit pour cause de défaut de la contrepartie (risque de contrepartie) soit car les fonds sont bloqués pour cause d'un environnement politique instable (risque pays), etc Pour le deuxième cas, il s'agit du risque que la contrepartie ne puisse honorer ses engagements (Exemple : défaut de la banque avec qui on a contracté un swap). [...]
[...] En effet, la variance, indicateur usuel pour définir le risque, est trop simpliste dans le cas du risque de crédit. En ce sens, le RAROC représente un vrai progrès dans la mesure du risque. Le RAROC exprime donc le taux de rendement des fonds propres économiques. Il s'agit donc d'un ratio entre d'une part la marge nette prévisionnelle après déduction des pertes moyennes anticipées ; et d'autre part les fonds propres nécessaires pour couvrir un pourcentage des pertes exceptionnelles. En complément des objectifs de gestion interne, l'approche RAROC répond également aux exigences réglementaires de la Banque de France : La sélection des opérations de crédit doit également tenir compte de leur rentabilité, en s'assurant que l'analyse prévisionnelle des charges et produits, directs et indirects, soit la plus exhaustive possible et porte notamment sur les coûts opérationnels et de financement, sur la charge correspondant à une estimation du risque de défaut du bénéficiaire au cours de l'opération de crédit et sur le coût de rémunération des fonds propres On distingue le RAROC ex-ante qui est une mesure de rentabilité prévisionnelle ajustée du risque de crédit, et le RAROC ex-post qui mesure la rentabilité effective dans un but non plus de décision, mais de pilotage. [...]
[...] Ce type de raisonnement n'est pas à négliger pour des banques qui sont de plus en plus structurellement emprunteuses sur le marché interbancaire. Un transfert de risques : même si dans de nombreux cas, le cédant recherche plus une libération de fonds propres réglementaires qu'un réel transfert de risques, la titrisation reste avant tout un outil de cession de risques. Les trois derniers aspects sont très proches de ce que nous avons déjà évoqué en matière de gestion du risque de crédit. [...]
[...] Paget-Blanc Cf. annexe I Cf. annexe II Article 20 du règlement CRBF 97-02 révisé le 31-mars-2005 Article R332 3 du Code des Assurances Créancier chirographaire : détenteur d'une dette senior sans garanties ni sûretés. Source : ISDA Market Survey Définition du rapport de Conseil national du crédit et du titre de 1998. Cf. [...]
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