En décembre 2000, Vivendi Universal, issu de la fusion de Vivendi, Canal Plus et Seagram, devenait le second groupe de communication derrière AOL - Time Warner, lui-même issu de la fusion réalisée quelques mois auparavant entre le numéro un de l'internet et le numéro un des industries culturelles. Cette fusion s'inscrivait dans un contexte euphorique général où, chaque semaine une nouvelle opération géante était annoncée. La fin des années 1990 a donc été maquée par un record en nombre et en montant des opérations de fusions-acquisitions, notamment durant l'année 2000 où ces opérations atteignaient un montant record de 3 540 milliards de dollars.
Or à l'heure de la montée en puissance des actionnaires où la création de valeur actionnariale, ou shareholder value, s'est imposée comme moteur de toute stratégie, comment se justifient ces opérations tant sur le plan économique que financier ?
La pression des marchés décide d'une nouvelle vision de la conduite des affaires en rapport avec les intérêts des actionnaires principalement, mais également avec les intérêts des stakeholders. Il s'agit moins de savoir ici, si la politique financière doit prendre le dessus sur la réflexion stratégique, que de comprendre comment les deux se concilient. L'interrogation porte donc sur l'interaction présente entre ces deux phénomènes.
Le lien entre les opérations de fusions-acquisitions et la création de valeur a évolué dans le temps.
Au regard de la progression du nombre et du montant des opérations, et, parallèlement, étant donné la reconnaissance de plus en plus marquée du concept de création de valeur, il apparaît particulièrement intéressant d'étudier s'il existe un lien positif ou non entre les deux. La création de valeur se traduit par la création de valeur dite « actionnariale » mais également par création de « richesse » pour l'entreprise, notamment mesurée à travers sa rentabilité économique. Ce point a fait l'objet de divergence d'opinion au cours des années 1990 puisque, au début des années 1990 les opérations de fusions-acquisitions étaient considérées comme créatrices de valeur. Or d'après les études empiriques menées sur ce sujet, ces opérations se sont souvent révélées destructrices de valeur.
Le présent mémoire a pour objet de répondre de façon théorique mais également empirique à la question de savoir si les opérations fusions-acquisitions sont créatrices de richesses ou créatrices de valeur actionnariale.
Pour ce faire, une première partie théorique nécessaire, est consacrée à la présentation des de fusions-acqusitions : leur développement, leur classification mais également les motivations stratégiques à l'origine de ces opérations. Nous aborderons dans une deuxième partie, le principe de la création de valeur et sa mesure dans le cadre du développement par croissance externe. Afin d'étayer nos propos, nous traiterons, dans une troisième partie, une situation particulière d'une opération d'acquisition et nous verrons quels facteurs engendrent des difficultés dans l'estimation de la création de valeur. Enfin, nous proposerons une illustration avec le rapprochement d'Arcelor et Mittal Steel en 2006 à travers les bienfaits mais également les difficultés observés.
[...] La société P est détenue à par Monsieur P. et sa famille. Elle est cotée sur Euronext et le flottant est de Nous nous intéresserons donc à l'impact de chaque solution sur le bénéfice net par action (BNPA) pour les actionnaires boursiers de P. La société P souhaite acquérir la société A. Son actionnaire majoritaire et sa direction entendent acheter l'intégralité du capital de A. Ils se sont mis d'accord sur une valorisation de 600 millions d'euros pour du capital de A. Ils ont également évalué que ? [...]
[...] L'évaluation des fusions-acquisitions sur la base d'indicateurs économiques diversifiés est plus rare. Si les études convergent pour mettre en évidence l'existence d'une prime versée par l'acquéreur aux actionnaires de la firme cible, les résultats sont beaucoup plus contrastés sur les effets à long terme des fusions-acquisitions. Les causes des échecs sont multiples mais la principale difficulté à laquelle se heurtent les entreprises consiste à faire converger les cultures et les méthodes managériales des firmes réunies par la fusion. Les effets à court terme des opérations de fusions-acquisitions sur le cours des actions La mesure des rendements des firmes avant l'annonce de l'opération, au moment de cette annonce, et après la réalisation fait apparaître des résultats très différents pour les actionnaires de la cible et de l'acquérante. [...]
[...] A l'origine, Mittal Steel est spécialisé dans la fabrication à grande échelle de produits à faible rentabilité. Il pénètre alors le marché européen de l'acier haut de gamme. Quant à Arcelor, il accède aux gisements de matières premières de l'indien lui permettant de contrôler une partie de ses approvisionnements. Les groupes complètent ainsi leur portefeuille d'activités mais également leur présence géographique. En effet, Arcelor qui est principalement située en Europe de l'Ouest, s'élargit à l'Europe de l'Est et à l'Asie. [...]
[...] Les grandes entreprises ayant initié l'opération enregistrent quant à elles, une rentabilité anormale négative de l'oRdre de sur la même période. La création de richesse reste un élément difficilement mesurable dans la mesure où les synergies espérées dépendent d'un ensemble de facteurs tels que l'intégration de la société cible, le management mis en place, La diversité des critères d'évaluation reste également un problème de taille puisque les résultats varient en fonction de la taille, du secteur ou du mode de financement. [...]
[...] Or à l'heure de la montée en puissance des actionnaires où la création de valeur actionnariale, ou shareholder value, s'est imposée comme moteur de toute stratégie, comment se justifient ces opérations tant sur le plan économique que financier ? La pression des marchés décide d'une nouvelle vision de la conduite des affaires en rapport avec les intérêts des actionnaires principalement, mais également avec les intérêts des stakeholders. Il s'agit moins de savoir ici, si la politique financière doit prendre le dessus sur la réflexion stratégique, que de comprendre comment les deux se concilient. L'interrogation porte donc sur l'interaction présente entre ces deux phénomènes. [...]
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