Depuis de nombreuses années, les gouvernements successifs ont tenté, et ont plus ou moins réussi, de réformer le financement des retraites. En effet, les conditions de vie et la répartition des actifs/retraités a beaucoup évolué depuis qu'a été mis en place à la fin de la Seconde Guerre Mondiale le système de financement des retraites actuel. Celui-ci ne correspond donc plus à la situation d'aujourd'hui, et ces différentes évolutions démographiques (augmentation du niveau de vie et changement dans le rapport des actifs/retraités) nécessitent donc une adaptation du système de financement des retraites, afin de maintenir en place un système qui serait capable de financer au mieux et pour tout le monde une retraite « convenable ».
On appelle financement des retraites le système mis en place dans un pays pour donner un revenu aux personnes qui sont à la retraite. Il en existe plusieurs, mais quelles sont leurs différences ? Leurs avantages et inconvénients successifs ? Et pourquoi le système français est-il en situation de déséquilibre ? Quelles sont alors les solutions pour le rééquilibrer ?
Nous étudierons donc ces trois questions en trois parties : les différents systèmes de retraite (I), les causes du déséquilibre actuel du système français (II), et les solutions qui existent pour le financement des retraites (III).
[...] En comparaison, celui des salariés est resté stable sur la même période. L'augmentation du niveau de vie des retraités est une source de déséquilibre dans la mesure où il faut verser des pensions de retraite toujours plus importantes, à un nombre de retraités eux aussi toujours de plus en plus nombreux. Le problème est donc simple : comment garder constant le niveau des pensions, sachant qu'il y en a de plus en plus à verser, et sachant que le nombre d'actifs, c'est-à-dire ceux qui financent ces pensions, n'augmente pas aussi rapidement que le nombre de retraités ? [...]
[...] Pour compenser les problèmes liés à la démographie de certains régimes de retraite, il existe ce qu'on appelle le mécanisme de la compensation démographique : le principe là aussi est simple : les régimes de retraite qui n'ont pas de problème de financement grâce à un bon rapport actif/retraité, financent les régimes qui n'ont pas suffisamment d'actifs pour financer les retraités. Au-delà des régimes de base obligatoires, auxquels tous salariés cotisent, il y a les régimes de retraite complémentaires également obligatoires. Ces régimes couvrent les mêmes personnes que les régimes de bases, avec une exception, les religieux. Ces derniers ne disposent en effet que des régimes de retraite de bases. [...]
[...] Pendant longtemps, ce système est resté assez minoritaire. Les actifs estimaient en effet que les cotisations obligatoires suffisaient à leur fournir une retraite leur permettant de vivre de manière suffisamment correcte. Les personnes qui épargnaient alors en plus de cotiser aux régimes obligatoires, le faisaient dans une optique de vivre leur retraite avec des revenus proches de ceux qui touchaient en tant qu'actifs. Mais au fur et à mesure que la question du financement des retraites s'est faite de plus en plus problématique à cause des évolutions démographiques, ce système d'épargne s'est révélé être pour certains plus une garantie pour leur retraite qu'un bonus qui viendrait s'ajouter aux pensions de retraites versées grâce à leurs cotisations. [...]
[...] Ce Livre blanc n'a donné lieu à aucune réforme, mais montre bien que la question du financement des retraites se posait déjà. Par ailleurs, la quasi-totalité des rapports a préconisé un allongement de la durée des cotisations. Le rapport Charpin, par exemple, en 1999, demandait l'augmentation des cotisations à 42,5ans. C'est en 1993, sous le gouvernement Balladur, qu'on a commencé à élever l'âge du départ à la retraite. Les premiers travailleurs concernés furent ceux du secteur privé : le nombre d'années de cotisation est alors passé de 37,5ans à 40ans. [...]
[...] À l'inverse de l'Allemagne, on trouve le cas de l'Italie, où les retraités font partie des mieux lotis de l'Europe. En effet, l'âge de départ à la retraite est actuellement fixé à 57ans. Mais le système de retraite italien est jugé très inégalitaire, car les travailleurs ayant bénéficié d'un emploi stable (par exemple un CDI dans une grande entreprise), ont des conditions de retraite beaucoup plus favorables que les autres salariés. Avec de telles conditions, le système italien est sur le point d'exploser. [...]
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