En novembre 2009 l'université Parix IX-Dauphine inaugurait son master de Finance islamique suivant ainsi l'initiative de l'Ecole de Management de Strasbourg entrepris en janvier 2009. L'enjeu est de taille. En France le potentiel d'attraction de la Finance islamique pourrait atteindre 120 milliards d'euros à l'horizon 2020 et le gouvernement ne s'y est pas trompé. Il travaille d'arrache pied à modifier la fiscalité et la réglementation française pour permettre le développement de cette pratique en France, avec plus ou moins de succès.
L'étude de la Finance islamique nous semble donc pertinente et d'actualité. Une telle étude induit obligatoirement une définition des deux termes employés. La finance correspond à l'étude des méthodes de répartition des ressources monétaires progressivement dans le temps. Le terme « islamique » signifie que la finance est pratiquée selon les principes de la Loi islamique (la Charia) issue du Coran et de la Sounna, droit en vigueur dans un nombre relativement important de pays dans le monde.
Le système financier islamique est régi avant tout par les principes religieux du Coran et fait continuellement référence à des valeurs morales. En cela il constitue une exhortation à un système plus éthique et plus équitable basé sur une approche différente de l'argent notamment par une prohibition totale de l'intérêt.
[...] Ainsi sous l'impulsion de Gordon Brown, c'est en Grande-Bretagne qu'est apparue la première industrie de la finance islamique. En effet, face aux demandes des consommateurs, mais aussi des professionnels de la finance, les autorités britanniques ont voulu faire de Londres la première place de la finance islamique du monde. Ainsi en Angleterre on compte 3 banques islamiques : l'Islamic Bank of Britain, l'European Islamic Invesstment et la Bank of London and Middle East. Les Britanniques misaient en effet sur leur savoir-faire issu de la City pour pouvoir développer un système complémentaire à la finance traditionnelle. [...]
[...] Vous qui avez cru craignez Allah et renoncez au reliquat du rîba si vous êtes vraiment croyants Ce n'est pas seulement l'usure qui est interdite, mais le moindre prêt à intérêt donc toute transaction à base d'intérêt usuraire et gain à risque unilatéral est défendu. Par exemple, prêter de l'argent à un entrepreneur (commerçant ou industriel) et exiger un intérêt sans participer aux risques et à toutes les pertes éventuelles du débiteur est considéré comme de l'usure. Aussi en s'appuyant sur le principe de base des contrats de participation, la finance islamique a construit un système basé sur le principe des 3 P : le Partage des Pertes et des Profits. [...]
[...] Il permet d'associer le capital financier au capital humain. Un bailleur confira ses fonds à un entrepreneur avec qui il partagera une partie de ses bénéfices selon un prorata déterminé à l'avance. Des contrats de participation6 seront utilisés comme des contrats de financement direct permettant de générer du profit sans générer d'intérêt. Ce principe des 3 P implique que dans un système musulman, le transfert du risque avec le capital emprunté ne se fera pas, modifiant ainsi la structure du marché financier. [...]
[...] L'objectif est de rattraper le retard de Paris en matière de finance islamique, retard qui profite pour le moment à sa grande rivale : Londres. Après plusieurs recommandations de la commission des finances du Sénat, l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) a adopté une décision du 2 juillet 2008 permettant la cotation de sukuks sur Euronext Paris. Une instruction fiscale du 25 février 2009 sur la neutralité fiscale des opérations de Muharaba offre également la possibilité de déduire des impôts les rémunérations versées au titre des sukuks. [...]
[...] Ce marché se compose à la fois des personnes qui souhaitent trouver des produits bancaires conforment à leurs convictions (musulmanes), mais aussi des de Français non musulmans qui n'ont pas accès au crédit parce que financièrement peu rentable pour les banques conventionnelles. Dans cette optique certaines banques françaises testent déjà des produits bancaires conformément à la Charia sur l'île de la Réunion. Certains analystes annoncent des chiffres peu éloquents, avec non moins de 700 créations d'agences spécialisées dans la finance islamique d'ici 2025. Ces faibles prévisions seraient dues à la forte compétitivité du secteur bancaire français et au particularisme de la communauté musulmane de France. [...]
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