« Il semble de plus en plus probable que les turbulences sur les marchés financiers aient commencé à se calmer ».
C'est ainsi que l'OCDE, dans l'introduction de ses Perspectives Economiques, analysait plutôt sereinement la situation au début de l'été 2008. Loin de cette prévision d'optimiste heureux, le système bancaire américain est depuis des semaines plongé dans une crise majeure qui, par le truchement de la mondialisation financière, a contaminé l'ensemble des économies développées. Des géants historiques du secteur bancaire et de l'assurance, Lehmann Brothers, AIG ou Fannie Mae outre-Atlantique, la banque Dexia en Europe ont fait déjà fait les frais de l'incurie en vigueur ces dernières années à Wall Street – incurie qui a conduit des banques à accorder des prêts immobiliers (subprimes) à taux variables à des ménages peu ou pas solvables.
Ces institutions bancaires et d'investissements ont, par leurs propres décisions ou via des procédures de titrisation (soit le fait d'acheter des titres négociables sur les marchés correspondant à des emprunts immobiliers offerts par une autre banque), hérité de créances dites pourries qui ont conduit à la dévalorisation de leurs actifs et provoqué une crise de confiance majeure.
[...] - JP Morgan, Citigroup, Goldman Sachs, Bear Stearns, Merrill Lynch, Morgan Stanley: le secteur bancaire américain possède parmi les plus anciennes et les plus prestigieuses firmes financières au monde. Ces banques investissent et ont des capitaux partout dans le monde ; elles sont de dimensions internationales. - Selon la Banque Mondiale, le système bancaire américain a offert des lignes de crédit d'un montant égal à 215% du Produit intérieur brut étatsunien en 2004 soit plus que pour les économies de l'OCDE et des pays émergents. [...]
[...] Certes, aujourd'hui le secteur bancaire américain doit purger ses créances défectueuses et doit assumer des décisions économiques mauvaises. Néanmoins, la secousse financière étatsunienne dont l'épicentre se trouve au cœur du secteur immobilier américain a provoqué de nombreuses répliques graves sur toutes les places financières du monde. Demain c'est l'économie réelle qui subira les effets de l'assèchement du crédit. Il faut donc se départir d'une orthodoxie économique libérale trop rigoureuse et mettre en place un plan de sauvetage du secteur bancaire américain couplé à des mesures restrictives en matière de régulation. [...]
[...] Se tourner vers le passé pour réformer l'avenir. - Ce n'est pas la première fois que le gouvernement américain déciderait de ‘sauver', avec succès, un secteur de son économie. - En 1907, le très influent JP Morgan, en collaboration avec d'autres banques ainsi que le Trésor, fournit les millions de dollars nécessaires pour éviter une propagation de la crise des marchés bancaires suite à la faillite de la banque The Knickerbocker Trust Co. de F. A. Heinze. - En 1971, le gouvernement fédéral a autorisé un prêt de 250 millions de dollars à la firme Lockheed Aircraft Corporation au bord de la banqueroute. [...]
[...] - Problème : une banque qui ne peut plus prêter (par manque de liquidités disponibles) est une banque qui ne peut plus travailler. Le marché doit aujourd'hui panser ses plaies et se reconstruire lui-même pour éviter ainsi un aléa moral préjudiciable pour l'avenir 1. Les vrais libéraux mettent en avant la capacité naturelle du marché à se purger : le darwinisme économique. - Dans les colonnes de MSN Money en mars 2008, le hedge fund manager Bill Fleckenstein affirmait : Le dangereux et insidieux corollaire à cette crise : les difficultés financières sont inacceptables. [...]
[...] Pourquoi faut-il sauver le secteur bancaire américain ? Introduction Il semble de plus en plus probable que les turbulences sur les marchés financiers ont commencé à se calmer C'est ainsi que l'OCDE, dans l'introduction de ses Perspectives Économiques, analysait plutôt sereinement la situation au début de l'été 2008. Loin de cette prévision d'optimiste heureux, le système bancaire américain est depuis des semaines plongé dans une crise majeure qui, par le truchement de la mondialisation financière, a contaminé l'ensemble des économies développées. [...]
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