La finance mondiale actuelle est un système ou banquiers et gestionnaires de fonds sont davantage préoccupés de maximiser et de comparer le niveau de leur bonus respectif que d'envisager les conséquences sur le long terme de ce qu'ils sont en train de faire.
Le système de bonus incite à prendre toujours plus de risques, lorsque les marchés montent, les bonus peuvent s'élever à plusieurs millions d'euros mais lorsqu'ils baissent presque personne n'est sanctionné. Le risque est tellement bien disséminé que tout à chacun peut se sentir fondé à croire que les autres paieront en cas de catastrophe.
Nous appelons cela privatiser les gains et socialiser les pertes. Tant que la liquidité mondiale sera abondante et que l'obsession du rendement occupera les esprits, de nouvelles bulles spéculatives se créeront et s'effondreront.
Pour le moment et c'est le cas pour la crise de 2007, lorsqu'une bulle spéculative s'effondre nous observons simplement un déplacement de la spéculation d'un objet vers un autre (immobilier vers matière première).
Bien sûr lorsqu'une bulle s'effondre, les pouvoirs publics interviennent dans le but de diminuer l'impact de cet effondrement et rassurer les marchés. Ainsi en 2008, les pouvoirs publics américains ont multiplié les tentatives pour envoyer des signaux à la fois rassurants et fermes aux divers acteurs des marchés financiers, nationalisation des institutions de crédit hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, faillite de la banque d'affaires Lehmann Brothers, rachat de la compagnie d'assurance AIG.
Mais toutes ces mesures relèvent de l'urgence. Une fois la crise passée, il se posera inévitablement la question des précautions à prendre pour que de tels événements ne se reproduisent pas. Dans cette optique, il semble naturel de se tourner vers le réflexe réglementaire : s'il y a crise financière, c'est que d'une manière ou d'une autre la réglementation publique est insuffisante et que les comportements sur les marchés financiers doivent être plus strictement encadrés. Mais est-ce pour autant une bonne idée ?
[...] Le changement de modèle économique correspond à l'évolution des marchés financiers et au rôle des agences de notation dans la titrisation. Notation des CDO's[4] Les critiques des agences de notation Les errements des agences de notation sont manifestes quand on considère les surévaluations des notations durant la folie boursière des années 1990. Entre 1997 et 2000, plus de 90% des notes attribuées étaient positives et incitaient à l'achat. Jusqu'au premier trimestre 2000, les agences de notation ont affiché des notes positives, optimistes et rassurantes sur la santé des entreprises. [...]
[...] Il est donc aisément compréhensible que si, tous se disent d'accord pour réformer, chacun essaie de le faire sans trop toucher aux bénéfices réalisables. Cependant à défaut de vraie rupture, plusieurs aménagements significatifs peuvent être envisagés. Les marchés organisés Tout d'abord, il paraîtrait positif de faire passer les échanges de CDO et de créances hypothécaires par un marché organisé. Le gré à gré des transactions qui se font électroniquement ne présente pas les mêmes garanties qu'un marché organisé, en particulier dans la mesure où ce dernier fait intervenir des dépôts de garantie et une standardisation des produits. [...]
[...] Faut-il sans restriction, laisser les banques exagérer leurs engagements internationaux? Il conviendrait de reconnaître en la finance une certaine tendance à aller à l'international, il faudrait donc favoriser en priorité les placements nationaux. En effet que pouvons-nous penser d'un système qui voit les fonds d'investissement étrangers être de plus en plus actif sur les prises de contrôle des entreprises nationales alors que les banques européennes préfèrent bien souvent aller à l'international? Une différenciation des normes de fonds propres selon la destination des investissements pourrait être étudiée. [...]
[...] Elles publient aussi des perspectives qui sont des indicateurs sur l'évolution probable des notations à moyen terme. Les agences publient enfin des listes de surveillance, qui comprend les notations qui sont susceptibles de révision à court terme. La notation est généralement réalisée à l'initiative de l'émetteur, mais certaines notations sont non sollicitées, et réalisées uniquement sur la base des informations publiques. Les agences proposent d'autres services aux émetteurs comme des prestations d'évaluation de projets stratégiques. Processus de notation Les agences de notation, en ce qui concerne les notations sollicitées, collectent de l'information auprès de l'émetteur et s'entretiennent avec le management. [...]
[...] Les agences de notation ont aussi révisé trop tardivement leur note, alors même que certains établissements se trouvaient déjà aux prises avec des problèmes de solvabilité. Il leur a même été reproché de s'être parfois impliqués dans la structuration de produits et d'avoir fourni des indications sur les méthodes à suivre afin d'obtenir de bonnes notes, notamment pour la structuration des produits titrisés de l'immobilier américain. Il est d'ailleurs courant pour les banques de débaucher les cadres de ces agences. [...]
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