La crise des subprimes a vu les marchés du crédit corporate se tendrent, occasionnant un élargissement des spreads de défaut. Le coût de la dette a atteint des niveaux records pour les émetteurs, le marché se tournant vers les actifs réputés sans risques, selon des phénomènes de flight to quality.
Ce travail comporte une étude de l'évolution des spreads de défaut sur des émetteurs américains de grande taille, en mettant en évidence, à travers les primes de credit default swap sur ces entreprises, l'appréciation que se faisait le marché de leur risque de défaut à l'époque. Nous étudions selon une démarche d'analyse économétrique le comportement des titres de dettes américains dans leur ensemble, et nous décomposons, en nous appuyant sur un modèle, la part du spread attribuable au risque de défaut « pur » et au risque de liquidité.
[...] Nous proposons ci-dessous l'évolution des primes de credit default swap sur les entreprises du secteur automobile. Pour souligner l'explosivité[1] de ces primes relativement aux primes sur les credit default swap portant sur les entreprises des autres secteurs, nous faisons également figurer les autres primes sur ce graphique. Figure 1 : Primes de CDS sur GM et Ford L'échelle ne permet pas ici de suivre l'évolution des primes de credit default swap sur les autres entreprises. Du fait de l'extrême disparité entre les tendances suivies par les primes sur les Ford et GM et les neuf autres entreprises, nous proposons également un graphique (Figure en page suivante) permettant de mieux apprécier les mouvements de ces primes parmi les entreprises des secteurs autres que l'automobile. [...]
[...] L'évolution des primes de risque de défaut suite à la crise des subprimes La crise des subprimes a vu les marchés du crédit corporate se tendrent, occasionnant un élargissement des spreads de défaut. Le coût de la dette a atteint des niveaux records pour les émetteurs, le marché se tournant vers les actifs réputés sans risques, selon des phénomènes de flight to quality. Ce travail comporte une étude de l'évolution des spreads de défaut sur des émetteurs américains de grande taille, en mettant en évidence, à travers les primes de credit default swap sur ces entreprises, l'appréciation que se faisait le marché de leur risque de défaut à l'époque. [...]
[...] Nous disposons de deux séries de taux de rentabilités d'entreprises : une série de moyennes de taux de rendement sur des obligations notées Aaa[3] par Moody's et une série de taux de rendements sur obligations notées Baa. Chaque série comporte 745 observations. Nous en déduisons des spreads pour chaque rating, en soustrayant aux taux de rentabilité le taux de rendement correspondant au Constant Maturity Treasury (CMT) d'échéance 5 ans. Nous choisissons ce taux car sa maturité approche la duration moyenne de la dette négociable des entreprises américaines est de 4,3 ans.[4] Nous calculons un spread de swap sur la période d'étude, en retranchant au taux de swap sur LIBOR d'échéance 5 ans le taux de rendement associé au CMT 5 ans. [...]
[...] En ce qui concerne les spreads de liquidité, le comportement est très différent. Les spreads ne marquent pas de tendance haussière forte, à l'inverse des spreads de liquidité. On observe une très légère augmentation des spreads de liquidité après août 2007, mais ceux-ci semblent redescendre nettement vers octobre 2008. On pourrait expliquer ce mouvement à la baisse des primes de liquidité sur le marché obligataire par un regain de la confiance des investisseurs suite aux garanties mises en place par le gouvernement américain prenant la forme du plan de sauvetage des banques et de structures de défaisance afin que celles-là puissent délester leurs bilans des actifs douteux à l'origine de la crise des subprimes. [...]
[...] Connaissant les spreads de crédit, nous pouvons, par soustraction, déterminer les spreads de liquidité Résultats Rappelons que l'évolution des spreads de credit Aaa et Baa sur la période d'étude suit une tendance nettement haussière. Nous avons reproduit l'évolution de ces spreads plus haut, en section partie Figure 1. Nous exposons, en Figure 8 et les graphiques des spreads de liquidité et de défaut sur les obligations Aaa et Baa. Nous constatons que les spreads de défaut réagissent dès les premiers frémissements de la crise des subprimes, en août 2007. Les spreads de défaut s'envolent à partir de mi- septembre 2008, suite au défaut de Lehman Brothers. [...]
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