Les Etats-Unis ont souvent eu une politique active de financement du crédit à la consommation, si bien que le passif des ménages pouvait atteindre 130% de l'actif. Habitués à ce que le solde positif des balances commerciales chinoises et d'autres pays émergents viennent combler leur déficit extérieur, les Etats-Unis se sont rapidement trouvés dans un contexte où le coût de l'argent était devenu relativement faible, notamment grâce aux réserves en dollars US que s'étaient constitués les pays émergents.
Sans rappeler les tenants et aboutissants de la crise financière actuelle, certaines institutions financières ont considérablement abaissé les marges qui leur permettaient de faire face à d'éventuels incidents de remboursement.
[...] Illustrons cette tendance par un bref historique des défaillances des banques et des systèmes bancaires depuis les années 1970. Avec la mise en place de régimes de change flottants et la volatilité des devises sont apparues des positions de change extravagantes pouvant causer des faillites bancaires comme celle de la Bankhauss Herstatt de Cologne en 1974, dont la fermeture précipitée a provoqué de sévères pertes de change à de nombreuses banques américaines. Citons aussi une crise bancaire causée par une crise immobilière en 1974 : la secondary banking crisis, apparue en Grande-Bretagne, qui a affecté de nombreuses petites banques britanniques suite à la chute des prix de l'immobilier commercial à Londres. [...]
[...] Ces risques, déplacés en hors bilan, fractionnés et restructurés de manière opaque, sont logés dans des structures de cantonnement ad hoc, qui isolent en principe la banque du risque de faillite. Toutefois, la vente des titres ainsi créés, les CDO (collateralized debt obligations), distribue les risques entre un grand nombre d'investisseurs, dont certaines banques font elles-mêmes partie. Lorsque le prix de la sous-jacente chute, tout l'édifice des actifs financiers à effet de levier s'effondre : c'est la crise des crédits structurés (ou crise des subprimes), apparue en été 2007, où les banques qui croyaient s'être défaites de crédits risqués se sont trouvées tenus d'en reprendre une grande partie à leur bilan Les banques universelles, les plus résistantes face à la crise. [...]
[...] Logique commune des crises financières. D'une manière générale, les crises financières s'inscrivent dans des cycles financiers où l'endettement et le mouvement des prix des actifs interagissent pour former des bulles spéculatives. Plus précisément, la logique commune des crises financières se trouve dans l'emballement du crédit, qui finance l'espoir d'enrichissement par la hausse du prix d'au moins un actif sur lequel se concentre la spéculation. Ainsi, depuis les années 1970, chacune des crises financières passées s'est déroulée selon le scénario de base traditionnel décrit par les économistes du XIXe siècle : une période d'euphorie, dominée par la disparition du sens du risque, suivit tôt ou tard par de fortes secousses financières : l'éclatement de la bulle. [...]
[...] L'activité de services financiers complémente ses principales activités d'assurance et permet d'obtenir un avantage concurrentiel en capitalisant sur les opportunités à travers son réseau global. Mais lorsque le marché de l'immobilier a commencé à connaître des difficultés lors de l'été 2007, AIG s'est trouvé confronté à plusieurs problèmes au sein de la division des Produits financiers (AIGFP), division spécialisée notamment en swaps de défaut sur crédit (CDS). En effet, il était en possession de milliards de dollars en prêts hypothécaires, polices d'assurance et investissements liés au marché immobilier. [...]
[...] Certaines de ces institutions, en voulant accroître leur rentabilité, ont octroyé des crédits plus risqués à plus forte marge. Confortées dans l'idée qu'ils revendraient ces crédits sur les marchés financiers, via le mécanisme de titrisation, les banques ont massivement augmenté leurs encours. Les compagnies d'assurance, tout comme des fonds de pension et certains fonds ont, en quantités non négligeables, souscrit à ces instruments financiers. D'autres assureurs sans y souscrire avaient effectué des placements dans des Sicav ayant investi dans ces instruments financiers, les Collateralized Debt Obligations. Initiées par les banques, les crises financières touchent-elles les compagnies d'assurance ? [...]
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