Les économistes Modigliani et Miller avancent le concept de « neutralité du financement » : selon l'un de leurs théorèmes, les méthodes de financement de l'investissement d'une entreprise n'ont pas d'influence sur la valeur de celle-ci. En réalité il est impossible aux entreprises d'être aussi indifférentes quant au mode de financement choisi. En effet, l'accès au financement est une variable importante qui a un impact sur l'investissement, car des difficultés de financement peuvent faire échouer un investissement ou le limiter dans le temps.
Le financement de l'investissement d'une entreprise est l'opération permettant l'apport de capitaux à cette entreprise en vue de la réalisation d'un investissement, soit la formation brute de capital, correspondant aux amortissements et à l'investissement net. C'est l'opération par laquelle une entreprise se dote de biens de production durables.
Les études effectuées sur l'investissement montrent qu'outre l'évolution quantitative de l'investissement, les modes de financement évoluent considérablement dans le temps (la rupture des années 1980 en étant la plus célèbre illustration), et varient selon les entreprises (on observe une dichotomie entre les grandes entreprises et les PME). Ainsi, le mode de financement de l'investissement revêt une importance considérable et le choix de celui-ci n'est pas fait au hasard.
Il convient donc de s'interroger sur les différentes méthodes que peut employer une entreprise pour financer ses investissements et sur la manière dont l'entreprise choisit entre ces différents modes de financement.
[...] C'est l'ensemble des ressources dégagées par une entreprise du fait de son activité. Bien que faisant partie des modes de financement externes, l'augmentation de capital est plus proche de l'autofinancement en ce que cette méthode ne nécessite pas de recours à l'emprunt. L'entreprise peut financer son investissement en augmentant son capital, ce qui se traduit par une émission d'actions, c'est-à-dire de titres de propriété (négociables) d'une partie du capital d'une société, sur le marché financier. Les émissions d'actions sont parfois réservées aux anciens actionnaires, parfois à de nouveaux actionnaires. [...]
[...] Pour ceci, l'entreprise émet des billets de trésorerie, c'est-à-dire des titres de créance courts. Leur fonctionnement est semblable à celui des obligations, la différence principale étant la faible durée de l'échéance. Les entreprises peuvent aussi émettre sur le marché monétaire des Bons à Moyen Terme Négociables. Ces BMTN sont des titres de créance semblables aux bons de trésorerie ayant des règles d'émission plus souples de façon à faciliter leur utilisation par des petites entreprises, mais leur utilisation reste néanmoins très marginale. [...]
[...] Les marchés des capitaux sont inaccessibles aux PME. Il existe des coûts d'accès élevés : la cotation (des obligations) implique la publication des résultats, la notation des titres de créance par des entreprises spécialisées (Standard & Poor's, Fitch) coûte cher. De plus, des minimums de capital flottant et d'autres exigences créent des barrières à l'entrée. Le recours au marché financier obligataire reste assez marginal. Le marché monétaire (qui permet aux entreprises d'émettre des billets de trésorerie) présente l'avantage d'un coût modeste. [...]
[...] Les prêteurs ont souvent un droit de regard officieux via les contraintes qu'ils imposent et une certaine l'influence. L'autofinancement permet de ne pas avoir à s'entendre avec un partenaire extérieur et de ne pas avoir de contrainte de remboursement dans le temps. L'augmentation de capital permet souvent à de nouveaux actionnaires d'entrer au capital de l'entreprise et d'affaiblir les majorités au conseil d'administration. L'augmentation de capital peut causer une perte de contrôle de l'entreprise par l'équipe dirigeante, qui se voit imposer des changements de méthodes ou d'objectifs par de nouveaux actionnaires. [...]
[...] Néanmoins, l'EBE peut aussi être redistribué aux actionnaires sous la forme de dividendes : ainsi l'autofinancement et le versement de dividendes sont en concurrence, et il arrive que les pressions des actionnaires ou la volonté d'attirer les épargnants privilégient le versement de dividendes. Pour connaître l'importance de l'autofinancement dans son investissement, l'entreprise peut calculer le taux d'autofinancement par le rapport entre l'épargne brute d'une entreprise et son investissement. L'entreprise peut aussi savoir quelle part de sa valeur ajoutée est consacrée à l'investissement par le rapport entre autofinancement et valeur ajoutée. La capacité d'autofinancement correspond à la marge brute d'autofinancement de l'entreprise. [...]
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