Cette recherche montre que les dirigeants enracinés augmentent la probabilité de faillite de leurs entreprises, soit parce qu'ils manipulent les ressources provenant de l'endettement, un outil auquel ils ont fortement recours, soit parce qu'ils mettent en dépendance les actionnaires majoritaires qui les contrôlent. Ils peuvent aussi manipuler l'indépendance du conseil d'administration de leurs entreprises en agissant sur la durée du mandat ou sur la représentativité des administrateurs externes. Cette recherche montre également que la faillite des entreprises peut être prévue par la forte rotation des administrateurs immédiatement avant ou après la déclaration en faillite de l'entreprise ainsi que par l'importance des coûts indirects de détresse financière.
[...] Nous supposons, toutes choses restant égales par ailleurs, que les entreprises défaillantes et financièrement fragiles tendent à perdre une part de marché au profit des entreprises saines et financièrement solides Les résultats statistiques préliminaires Le tableau 3 présente les statistiques descriptives et les tests univariés pour les variables visant à valider les cinq hypothèses décrites précédemment. Une différence significative entre les groupes de firmes apparaît quant à la variable endettement ; ce sont les entreprises défaillantes qui sont en moyenne les plus endettées. L'enracinement des dirigeants apparaît aussi plus intense pour ce type de sociétés. La variable (MANPDG) décrivant l'ancienneté du dirigeant permet d'établir une différence significative entre les deux groupes de sociétés. Néanmoins, aucune différence significative entre ces groupes n'apparaît quant à la variable décrivant l'expérience du dirigeant. [...]
[...] Fisman R., Khurana R., Rhodes-Kropf M. (2004), «Governance and CEO Turnover: Do Something or Do the Right Thing», Working Paper, Columbia University and Harvard University. Garvey G.T., Swan P.L. (1994), «The Economics of Corporate Governance, Beyond the Marshallian Firm», Journal of Corporate Finance, vol.1, p. 139- 174. Hermalin B.E., Weisbach M.S. (1991), «The Effects of Board Compensation and Direct Incentives on Firm Performance», Financial Management, vol p. 101-112. Holderness C. (2003), Survey of Blockholders and Corporate Control», Economic Policy Review, vol p. [...]
[...] Les dirigeants peuvent aussi être destitués suite à un désaveu exprimé par les actionnaires. L'offre publique d'achat constitue dans ce cadre un moyen d'élimination par excellence des dirigeants incapables d'assurer un taux normal de rentabilité. Que le départ des dirigeants soit volontaire ou prenne l'aspect d'une sanction, l'hypothèse d'enracinement de ces dirigeants comme cause principale de leur départ n'est pas exclue. F. Elloumi, J.P. Gueyié (2001) montrent que les firmes procèdent à un changement de leur président-directeur général (PDG) en période de difficulté et ce, pour mettre fin au cumul de leurs fonctions de président du conseil et de directeur général. [...]
[...] Que la concentration de la propriété soit attribuée à des actionnaires internes, c'est-à-dire les dirigeants, ou externes, censés contrôler ces dirigeants, la théorie de l'enracinement perçoit cette concentration comme un accroissement du pouvoir des dirigeants à l'égard des partenaires de l'entreprise dont l'exercice risque d'être au détriment de l'objectif de la maximisation de la valeur de firme. L'activisme du dirigeant visant à élargir sa latitude managériale peut s'accorder, comme le souligne A. Shleifer, R.W. Vishny (1989), avec le principe d'inefficacité et, du coup, favoriser la progression de la firme vers la faillite. [...]
[...] Les variables pertinentes semblent donc être la politique d'endettement, la structure de la propriété, la composition du conseil d'administration, la rotation des dirigeants et administrateurs, les indicateurs d'enracinement et les coûts indirects de détresse financière. Tableau 3 : Statistiques descriptives des variables de l'étude Les résultats de la régression linéaire sont reportés au tableau 6. Les tests sont moins significatifs lorsque la variable dépendante est mesurée par l'écart réduit de Altman mesurant la prévision de la faillite. Les seules variables explicatives significatives sont l'endettement, l'expérience du dirigeant et la rotation des administrateurs. [...]
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