Le financement des entreprises est originellement limité à deux formes : le capital et la dette. En effet, l'entreprise a essentiellement recours à des émissions de type actions et obligations, les premières comportant un risque significatif de dilution du capital avec une perte de contrôle et l'emprunt obligataire qui offre une plus grande sécurité du fait d'un risque limité avec un effet moindre à terme sur l'actionnariat.
Dès les années 80, des produits financiers ont fait leur apparition en Europe et offrent des atouts manifestes à l'égard des entreprises : les titres hybrides. En effet, ces titres, issus de l'imagination fertile des marchés financiers internationaux, ont la particularité de combiner les avantages des deux modes de financement initialement offerts aux entreprises : ils augmentent la flexibilité financière en optimisant le coût de la dette et rallongent sa maturité moyenne tout en protégeant l'actionnariat et le gouvernement d'entreprise. Ces produits permettent donc d'augmenter la flexibilité de la structure financière des émetteurs.
Initialement utilisé massivement par les institutions financières, les entreprises françaises et européennes sont depuis quelques années très friandes de ce type d'émission. Elles profitent, il est vrai, d'un contexte particulièrement favorable en raison de la fragilité des marchés et de la difficulté à lever des capitaux par augmentation de capital, d'un traitement favorable des agences de notations et d'une simplification des procédures d'émission. Elles trouvent aussi facilement des investisseurs du fait de la flexibilité de ces produits qui offrent une rémunération attractive pour ces derniers dans une période de taux relativement basse et de forte volatilité du marché action.
[...] Application pratique : analyse d'un emprunt hybride d'une entreprise française De nombreuses sociétés, comme Michelin, Casino, Vinci, Eurofins et autres ont récemment perçu l'intérêt des titres hybrides. Dans un souci de clarté, nous choisissons d'apporter une vue transversale à ce devoir à travers un exemple d'émission d'une entreprise française. Eurofins, prestataire français d'analyses biologiques et chimiques, a procédé en mai 2007 à l'émission d'un emprunt hybride de 100 millions d'euros afin de financer sa croissance organique et externe. Cette opération permet à Eurofins de renforcer le bilan de la société, de développer sa trésorerie et de bénéficier d'un contexte du marché des taux d'intérêts actuellement favorables. [...]
[...] Il donne donc l'opportunité à une nouvelle catégorie d'investisseurs d'investir dans la société. III. L'influence de facteurs externes explique un attrait croissant des entreprises pour le financement hybride Un contexte favorable Le contexte actuel, particulièrement favorable aux financements hybrides, explique que de nombreuses entreprises européennes aient récemment émis des titres hybrides. Nous considérons le contexte favorable du fait de trois phénomènes actuels: l'élargissement du cadre juridique, une baisse du coût de la subordination ainsi que des taux d'intérêt et un traitement favorable de la part des agences de notation Un élargissement du cadre juridique - Le cadre juridique vient de considérablement s'élargir et de se flexibiliser avec la loi de sécurité financière (du 1 août 2003) et l'ordonnance de juin 2004 portant réforme du régime des valeurs mobilières (même si certains points restent à préciser en décret). [...]
[...] La dette hybride, caractéristiques, avantages et inconvénients Introduction Le financement des entreprises est originellement limité à deux formes : le capital et la dette. En effet, l'entreprise a essentiellement recours à des émissions de type actions et obligations, les premières comportant un risque significatif de dilution du capital avec une perte de contrôle et l'emprunt obligataire qui offre une plus grande sécurité du fait d'un risque limité avec un effet moindre à terme sur l'actionnariat. Dès les années 80, des produits financiers ont fait leur apparition en Europe et offrent des atouts manifestes à l'égard des entreprises : les titres hybrides. [...]
[...] - Autres titres hybrides : Il existe une multitude d'autres titres hybrides. Les obligations remboursables en actions qui ont un caractère obligatoire, sont très utilisées aujourd'hui. Comme pour les titres composés, il s'agit de réaliser une augmentation de capital, mais les ORA ont l'avantage d'être conditionnelles (au succès d'une opération d'acquisition par exemple). Cependant, l'intérêt pour l'investisseur est plus limité, puisque acheter une ORA revient à acheter à terme une action en payant immédiatement. On peut aussi citer les obligations échangeables en actions d'une autre société (où l'émetteur détient une participation), les actions traçantes (indexées sur les performances d'une division non cotée). [...]
[...] Il s'agit donc d'une de rémunération très proche de celle des actionnaires. - Enfin, les TSS bénéficient de 2 avantages par rapport aux actions de préférence : la déductibilité fiscale des intérêts versés (contrairement à celle des dividendes) et l'appel à des investisseurs spécialisés, de long terme, indifférents à la liquidité réduite de ces titres. Les TSS se présentent aussi comme une alternative à certains titres hybrides comme les OBSA et OCA. Ces derniers ont connu un déclin relatif depuis le krach boursier des années 2000 car la moindre volatilité des marchés depuis cette époque réduit fortement l'intérêt de détenir des produits optionnels (la volatilité affectant à la hausse la valeur d'une option). [...]
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