D'après la Banque Centrale Européenne (BCE), les déséquilibres mondiaux représentent des « positions extérieures des pays d'importance systémique qui reflètent des distorsions ou présentent des risques pour l'économie mondiale ».
Le système monétaire international (SMI) est marqué par d'amples déficits et excédents des comptes courants dans plusieurs grandes économies.
Ces phénomènes suscitent un débat intense dans les cercles académiques et politiques en vue de déterminer leurs causes et leur soutenabilité afin de trouver la manière dont ils peuvent être résorbés. La question de soutenabilité est d'autant plus importante qu'une correction brutale de ces déséquilibres par l'intermédiaire des marchés financiers pourrait menacer l'économie mondiale et la stabilité du système financier international par un effet de contagion. L'éclatement de la crise des subprimes en 2007 a rappelé que le sur financement de la consommation américaine ne peut pas durer à l'infini, le SMI actuel ne permettant pas une répartition efficace de l'épargne mondiale (celui-ci devrait inciter les transferts d'épargne des pays à population vieillissante vers les pays émergents pour y financer la consommation et l'investissement et pas la situation inverse).
[...] Une deuxième mesure des déséquilibres constitue les positions extérieures nettes. L'analyse de l'évolution de celles-ci indique une ampleur moins importante des déséquilibres. Pour donner une explication à cette évolution, deux raisons sont envisagées. D'un côté, l'ampleur des positions extérieures nettes globales a diminué depuis l'année 2002 et de l'autre côté la part des États-Unis dans les engagements extérieurs nets du monde est nettement inférieure à celle de son déficit du compte des transactions courantes: les États-Unis représentent aujourd'hui 75% du déficit mondial, mais seulement 37% du total des engagements extérieurs nets. [...]
[...] Eichengreen (2004) considère qu'il doit y avoir prochainement un ajustement important: ni les investisseurs étrangers ni les banques centrales non américaines ne vont plus financer le déficit du compte courant américain comme jusqu'à présent à l'infini. L'auteur pense que le déficit des États-Unis doit diminuer à du PIB pour réduire le niveau de la dette externe à 60% du PIB américain, niveau considéré comme soutenable. Les deux piliers de Bretton Woods II ont commencé à s'effondrer à partir de la crise des subprimes. [...]
[...] Du côté de la Chine plusieurs solutions sont envisagées. La solution proposée par Aglietta (2005) repose sur l'idée de la croissance de la demande intérieure de la Chine et le passage à un ancrage panier avec des marges implicites de fluctuation sous contrôle des capitaux ce qui s'est déjà produit en 2005. La Chine est appelée à développer davantage son marché financier et ainsi permettre l'accès au crédit et à la consommation des biens durables à la population. Elle doit également mettre en place des politiques sociales visant les systèmes de retraite, soins de santé et allocation au chômage qui réduiront de ce fait l'épargne publique. [...]
[...] En ce qui concerne l'Europe et le Japon on a observé surtout à la suite de la crise des subprimes qu'un de ses défauts est le manque de reformes structurelles, notamment sur le marché du travail qui aura comme effet un affaiblissement de la croissance lié à une productivité trop faible. Une solution envisagée par M. Aglietta est la stimulation de leur demande intérieure en contrepartie d'une décélération de la demande de leur économie. Conclusion La question de soutenabilité des déséquilibres mondiaux reste un débat actuel important et un défi auquel sont confrontées les économies et les diverses autorités au niveau mondial. Les positions extérieures des pays d'importance systémique reflètent d'importantes distorsions qui continuent à présenter des risques pour l'économie mondiale. [...]
[...] La modalité de calcul de l'indice de dispersion tient compte du compte de transactions courantes en termes nominaux (en dollars) et de sa valeur absolue. Une augmentation de l'indice correspond à une dispersion plus importante (comme dans le cas des excédents) et à une concentration plus faible. (Graphique 5 de l'annexe) Le degré de concentration des déficits est actuellement très similaire à celui observé aux années 1980. Du côté des excédents, pendant la même période, la moitié de l'excédent mondial du compte de transactions courantes était attribuée à des pays tels que: le Japon, l'Allemagne et les Pays-Bas. [...]
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