Le terme crise, emprunté au vocabulaire médical où il désigne le moment où se révèle la maladie, correspond dans la finance à un brusque retournement de la conjoncture dans un sens négatif, caractérisé par un incident localisé pouvant se propager à l'ensemble du système. Selon l'incident en question, le type de crise financière varie. On parle ainsi de crise sur les marchés financiers lorsque l'origine est un krach boursier, conduisant souvent à une crise de liquidités. Mais il peut également s'agir d'une crise sur le marché la dette étatique (bons du Trésor, obligations, etc.). Un troisième type de crise financière est la crise bancaire, due à la faillite des banques. Elles peuvent être à l'origine de la crise financière ou en être les victimes lorsque la faillite est due à une crise de liquidité suite à un krach boursier. Enfin, on parle de crise de change lorsqu'en 1 an, une monnaie perd plus de 25% de sa valeur par rapport à une monnaie de référence.
Même si les types de crise restent inchangés, les crises financières les plus récentes n'ont depuis une vingtaine d'années plus grand-chose à voir avec celles du début du XXe siècle, voire du XIXe siècle. Le premier constat est que les crises financières touchent de plus en plus les pays dits « émergents », récemment intégrés au système financier mondial : le Mexique en 1994, une partie de l'Asie en 1997, la Russie en 1998, le Brésil l'année suivante. Depuis une vingtaine d'années, les crises sont aussi et surtout plus dévastatrices, que ce soit pour le système financier ou pour l'économie réelle. Enfin, les crises sont de plus en plus souvent internationales, c'est-à-dire que la contagion s'effectue plus rapidement et plus fortement qu'auparavant.
A la lumière de ce constat, on peut se poser la question suivante : quels ont été les enseignements des crises financières internationales de ces vingt dernières années ?
[...] La persistance des crises financières et leur renouvellement A. La persistance de crises financières dans les économies développées Les économies développées ont subi depuis les années 90 une série de crises financières de différents types. On constate d'abord des crises sur les marchés des dettes, c'est-à- dire les marchés de titres représentatifs de créances étatiques. En 1994, les marchés obligataires se sont par exemple effondrés, alors que les fondamentaux de la croissance américaine ou européenne étaient plutôt bons. La baisse des prix des obligations fut soudaine et synchronisée sur tous les marchés, en dépit de politiques divergentes : il s'agit d'une crise de valorisation de ces titres. [...]
[...] En effet, la tentation de relever les taux d'intérêt pour attirer les capitaux et défendre la monnaie nationale s'oppose à celle de les baisser pour relancer l'économie et soulager les emprunteurs. Se pose alors le problème de la souveraineté monétaire face aux exigences de la communauté financière internationale. Cela permet de mieux comprendre la plus grande importance des crises financières dans les pays récemment financiarisés. Mais les difficultés de la politique monétaire face aux crises financières concernent aussi les pays développés. [...]
[...] L'idée est simple : sachant qu'ils seront secourus au moment des crises par une institution publique (aides de l'État, prêts de la Banque centrale ou du FMI), les acteurs concernés sont incités à prendre plus de risques pour accroître la rentabilité de leur placement. Les interventions publiques seraient donc contre-productives. Le risque d'aléa moral lié à l'intervention publique est bien évidemment avéré. Une étude de 2002 du FMI sur les pays émergents le confirme. Mais c'est une critique qui ne vaut que pour les politiques curatives de gestion des crises ; par définition, elle ne concerne pas les politiques préventives. [...]
[...] Lettre de l'OFCE, Les errements de la confiance : la Fed et la BCE dans la crise sept Problèmes économiques, Les fonds souverains juillet 2008. [...]
[...] La prévention des crises financières à venir La nécessaire intervention des pouvoirs publics Les économistes se sont souvent opposés quant au rôle des autorités publiques. Certains pensent que la concurrence sur le marché se charge de sélectionner les banques bien gérées et les meilleurs placements financiers. D'autres, au contraire, estiment que les pouvoirs publics se doivent d'émettre des règles, afin d'éviter les conséquences néfastes du comportement des agents. L'histoire financière et l'expérience que l'on en retire poussent à douter de la capacité des marchés financiers à s'équilibrer : la récurrence des crises financières a conduit les autorités à intervenir dans l'organisation des systèmes financiers. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture