Le salarié peut être licencié, ou promu, de manière plus ou moins prévisible, le chef d'entreprise peut faire faillite à la suite de la défaillance d'un fournisseur ou bénéficier des ennuis judiciaires d'un concurrent, l'automobiliste peut avoir un accident, certaines consommations peuvent rendre malade à plus ou moins long terme, les maisons peuvent brûler, la terre trembler… en effet, l'incertitude est omniprésente dans la réalité.
Lorsqu'au moment de prendre une décision, une au moins des actions possibles a plus d'une conséquence possible, on dit que le décideur prend sa décision en univers incertain. Ordinairement, les divers choix des agents se font donc dans cet univers. Cependant, lorsqu'une personne prend une décision dans cet univers, deux possibilités se présentent : soit la personne qui prend la décision doit le faire immédiatement, sur la base d'une information imparfaite dont elle dispose; soit elle peut prendre le temps d'améliorer son information avant de prendre sa décision. On appelle économie de l'incertitude la partie de la science économique qui traite du premier cas et économie de l'information celle qui traite du second, c'est-à-dire du montant de ressources qu'un agent consacre à améliorer son information. L'étude de la première est un préalable à la seconde. Le gain d'information visant à réduire l'incertitude.
Précisons que s'il existe bien une hypothèse d'information parfaite (chacun sait tout et sur tout), il existe autant d'hypothèses d'information imparfaite que d'imperfections possibles, c'est-à-dire une infinité ; nous levons donc, l'hypothèse d'information parfaite. Par conséquent une parcelle d'incertitude subsiste toujours.
D'autre part, on oppose parfois l'incertitude et le risque, cette distinction remonte à l'économiste américain Franck Knight qui l'a proposé en 1921 dans son ouvrage ‘Risk, Uncertainty and profit'. Pourtant, nous ne reprendrons pas cette distinction car, elle est aujourd'hui considérée, à juste titre, comme stérile. Risque et incertitude seront donc synonymes dans ce devoir. Comme nous allons beaucoup employer le mot risque, il n'est pas superflu de donner les trois précisions suivantes: 1.L'étymologie du mot risque est controversée. Il est cependant établi que le mot apparaît au XVIe siècle, en provenance de l'italien risco (aujourd'hui rischio), qui lui-même vient d'un mot bas-latin qui signifie écueil. D'où le sens de risco : qui court une marchandise en mer. 2.Que ce soit dû à cette origine ou non, le mot risque, en français courant, a gardé le sens de danger ou inconvénient éventuel. Lorsqu'on veut parler d'une éventualité heureuse, on emploie le mot chance. On parle ainsi des risques d'échec et des chances de succès. En économie, on n'emploie jamais le mot chance, mais toujours le mot risque, même lorsque toutes les conséquences possibles d'une action sont « heureuses ». 3. Nous pouvons aussi employer le mot risque, dans l'expression « attitude vis-à-vis du risque ». Le risque est en ce sens, une qualité ou propriété de l'action, celle d'avoir d'avoir plus d'une conséquence possible
Au regard de ces differentes précisions, nous pouvons affirmer que l'information est souvent présentée comme réductrice de l'incertitude. Présente, sous des formes variées, dans les différentes approches du risque, elle fonde nombre des méthodes de gestion du risque. Le risque devient alors un phénomène économique réductible par de l'information. Ainsi, nous sommes à même de nous demander , "Par quel processus, l'information peut-elle réduire le risque ?"; "Quelles sont les limites de cette approche?"... "Quel est l'enjeu réel des évènements qui ont agité récemment les marchés ?".
[...] [2001], La société du risque, sur la voie d'une autre modernité, Paris : Aubier. Godard O., Henry C., Lagadec P. & Michel-Kerjan E.[2002], Traité des nouveaux risques, Paris : Gallimard, coll. Folio. [...]
[...] Si nous regardons le cœur de la crise des subprimes, le risque avait été estimé par les agences de notation comme très faible. Les banques et investisseurs avaient utilisé cette information ainsi que les signaux du marché (taux directeurs au plus bas et prix du marché de l'immobilier en constante hausse depuis l'après-guerre) pour fonder leurs décisions. Cependant, après le retournement du marché immobilier et la hausse des taux (quatre points de hausse en 4 ans) le marché des subprimes a montré que ses risques avaient étaient mal estimés. [...]
[...] Elles ont agi avec la rapidité nécessaire au moment où le risque d'une crise systémique est apparu avec la panne de liquidités observée sur le marché interbancaire. Pour éviter ce risque, elles ont mis à disposition des marchés les liquidités nécessaires en veillant toutefois à ce que les acteurs financiers qui avaient pris des risques excessifs payent le prix de leur audace, ce qui est tout à fait normal. En agissant de la sorte, il s'agissait d'éviter la répétition du scénario de 2000 lorsque les banques centrales avaient inondé les marchés de liquidités en baissant massivement leurs taux, ce qui avait favorisé précipitamment la formation de la bulle immobilière qui vient d'éclater. [...]
[...] Les subprimes ont commencé à présenter leurs premières limites en 2004 quand le taux directeur de la Fed est reparti à la hausse. Ce taux sur lequel les crédits hypothécaires sont indexés était à début 2004 et va atteindre fin 2006. Les échéances des particuliers, étant variables, vont suivre la même tendance. Les ménages vont voir le montant du remboursement mensuel de leur emprunt multiplié par 2 ou plus selon les cas. Dans de nombreux cas, les traites vont dépasser le salaire des membres du foyer. Les ménages étant dans l'incapacité de payer sont déclarés en faillite personnelle. [...]
[...] Ces erreurs d'anticipation sont surtout dues aux agences de notation et les banques, voyant que les opérations sur les produits ainsi notés étaient sans risque, ont exploité cette faille qui leur a permis de vendre en grande quantité ces nouveaux produits. De nombreuses autres raisons ont conduit à cette crise, telles que le manque de transparence des banques qui a eu pour résultat la mise en place d'une situation où tout le monde craint son voisin et où chacun ne pense qu'à soi. [...]
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