En 1945, lorsque le monde capitaliste est reconstruit sous la direction des Etats-Unis avec le système monétaire international de Bretton Woods et le GATT (General Agreement on Tarifs and Trade), le contrôle des Etats sur l'activité économique apparaît essentiel, le politique impose donc ses lois et son contrôle au secteur économique. A partir des années 80, on considère que ces contrôles sont un obstacle à la croissance, et cela d'autant plus que le rythme de croissance dans les pays de l'OCDE est considérablement ralenti pendant cette période, d'où le début de la levée des contrôles des Etats qui s'amplifiera. Par suite, le rôle des acteurs économiques tels que les gérants de fonds d'investissements, les boursiers, ou encore les banques qui multiplient les nouvelles activités (spéculation, investissement, consentement de prêts très risqués) grâce à la déréglementation du système bancaire, se renforcent. Cela conduit ainsi à une financiarisation de l'économie et à un capitalisme financier dans lequel, l'intérêt de l'actionnaire efface le prestige du manager et la rentabilisation du capital investi s'impose comme la mesure première du bien-être collectif. Enron, Alcatel, WorldCom sont autant d'exemples qui semblent discréditer le système capitaliste, plus particulièrement le capitalisme financier : l'impact de la montée en puissance des marchés financiers et de ses acteurs sur les entreprises a été si importante, qu'il s'est conclu par des scandales financiers, qu'on peut aussi considérer comme une dérive de ce système. Des comptes opaques, des dirigeants malhonnêtes, des licenciements abusifs pour satisfaire les objectifs pécuniaires des actionnaires sont des caractéristiques du capitalisme financier selon ses opposants et conduisent à une crise de confiance et une remise en question des règles qui doivent gouverner les entreprises et les marchés financiers.
Mais le problème vient-il du capitalisme financier lui-même ou est-ce simplement une mauvaise utilisation de celui-ci qui a conduit à de tels scandales financiers. Faut-il accuser le capitalisme financier ?
[...] Les dysfonctionnements de la gouvernance d'entreprise Les nombreux scandales financiers qui n'ont cessé d'éclater depuis ces dernières années ont mis en évidence les multiples failles dans le capitalisme financier. Dans la plupart des cas, la complexité des normes comptables brouille la lisibilité des comptes. Les cabinets d'audits sont en général trop dépendants des entreprises car ils souhaitent, pour leur intérêt, conserver de bonnes relations avec celles-ci. Les analystes des banques et des agences de notation ont, sous la pression, eux aussi participé aux scandales financiers ; ainsi, des banques d'affaires ont eu pleinement connaissance des problèmes financiers de certaines entreprises mais n'ont rien divulgué. [...]
[...] Les critiques à l'encontre du système capitaliste financier Pour de nombreuses personnes, le capitalisme financier impose à toutes les activités humaines ses critères de performances financières exorbitants. Il bénéficie uniquement à ceux qui possèdent des capitaux. De plus, il est accusé d'accroître les inégalités dans chaque pays et entre les pays du Nord et les pays du Sud. Finalement, le cas d'Alcatel en 2001 présente, ici, l'exemple ultime du capitalisme financier. La société se sépare du processus de production en faisant sous-traiter. [...]
[...] Cette loi sur la responsabilité des comptes des entreprises prévoit plusieurs points : - Des sanctions contre les dirigeants, et l'augmentation de leur responsabilité en cas de fraude (une peine de prison allant jusqu'à 20 ans et des amendes). - L'obligation, pour les dirigeants des entreprises cotées en bourse, de certifier personnellement sur l'honneur les comptes de l'entreprise présentés aux actionnaires. - La transparence sur les stock-options qui doivent apparaître dans les bilans financiers. - Une réforme de l'audit financier. L'obligation de séparer les activités d'audit et de conseil : depuis la dérive d'Andersen avec Enron. [...]
[...] Enjeux - Les Echos, n°184, octobre 2002 FITOUSSI J.P. La valeur de l'argent dans le monde Le Monde juin 1999 FREMEAUX P. La crise du capitalisme patrimonial Alternatives Economiques, n°206, septembre 2002 GENEREUX J. L'après Enron : gouvernance ou démocratie Alternatives Economiques, n°202, avril 2002 MARIS B. [...]
[...] Les dirigeant de l'entreprise dissimulent les pertes et les dettes à travers des montages savants de fusions et acquisitions. Environ 900 filiales avaient même été crées dans des paradis fiscaux. Le 20 août 2001, Kenneth Lay, le PDG d'Enron affirmait que l'entreprise était au meilleur de sa forme alors qu'il avait pourtant vendu ses propres action depuis six mois, empochant ainsi une dizaine de millions de dollars en profit. L'affaire Enron révèle non seulement la malhonnêteté de certains dirigeants mais également celle des experts comptables du cabinet d'audit, Arthur Andersen qui maquillaient les comptes d'Enron et avaient même détruit certains documents compromettants. [...]
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