Il ne se passe pas une semaine depuis septembre 2008, sans qu'on annonce la faillite retentissante ou le montage in extremis d'un plan de sauvetage par un repreneur privé avec bien souvent des garanties publiques, ou par l'Etat ou la banque centrale.
La crise financière née de la crise des subprimes américaine est sans précédent et touche tous les marchés financiers.
Ces crédits immobiliers à risque couplés avec le manque de transparence, l'oubli de la modération et la perte du sens des responsabilités des acteurs économiques et financiers ont engendré la crise financière qui touche actuellement de plein fouet la France. L'Etat tente alors d'enrailler cette perte de confiance par la multiplication des plans de sauvetage. Mais force est de constater que la crise morale est le fondement réel de la crise financière.
Les fondamentaux économiques et humains ont été délaissés au profit d'une gestion purement financière dans l'intérêt de quelques-uns. La recherche du profit a fini par endommager l'économie réelle. Il est alors question de savoir à travers cette crise financière et crise morale, si l'intérêt personnel de chacun peut entrer en contradiction avec celui des autres ? Ainsi, l'intérêt général s'efface-t-il devant l'intérêt privé des banquiers, investisseurs et autres chefs d'entreprises, alimentant ainsi la crise financière et morale ?
Force est de constater en effet que la crise financière est à l'origine de la crise morale actuelle et à venir (I) mais elle est aussi le reflet d'une immense crise morale de notre société et de nos élites (II).
[...] Mais face à la crise immobilière, ces titres n'ont plus eu aucune valeur. C'est alors que les banques, qui bien souvent possèdent des subprimes, paniquent et se méfient les unes des autres, refusant de se prêter de l'argent entre elles. Cette crise de confiance des marchés interbancaires va entrainer la faillite de certaines banques, telles que Lehman Brothers (4ème banque d'affaires de Wall Street) en septembre 2008. C'est en février 2008, lorsque les banques ont arrêté leurs comptes annuels que les pertes se sont avérées plus importantes que prévu entre la chute de l'immobilier, la crise des subprimes et les soubresauts de la bourse. [...]
[...] L'intérêt général véhicule naturellement l'idée d'un intérêt supérieur qui vient coiffer l'ensemble des intérêts particuliers. L'angle quantitatif est une autre manière de définir l'intérêt général, centrée sur le nombre des intérêts concernés. Sous cet angle, l'intérêt général peut être défini soit comme l'intérêt d'une majorité, soit comme l'intérêt de tous, celui de l'unanimité. D'un autre côté, parce que l'homme est un être vivant, tendant naturellement à sa conservation, il cherche avant tout à satisfaire ses besoins et son intérêt propre. [...]
[...] Au quotidien, les signes de l'effacement de l'intérêt général au profit de l'intérêt privé sont nombreux et concordants : irrévérence croissante à l'égard de la loi, banalisation des phénomènes de désobéissance civile, déviance généralisée à l'égard des institutions et du personnel politique La fonction de l'Etat est de réaliser l'harmonie entre des intérêts fondamentalement antagonistes. L'intérêt personnel et l'intérêt commun ou public ne sont pas inconciliables, il suffit d'éviter leurs éventuels excès. La crise financière est donc tout autant une crise morale due aux abus de certains afin de favoriser leur intérêt propre. [...]
[...] Par ailleurs, si doué que soit un trader, doit-il gagner un bonus atteignant parfois des dizaines de millions de dollars ? La city a en effet distribué l'an dernier 8,5 milliards de livres à ces petits génies de la finance. Or cette somme représente huit fois le coût de la mise en place du RSA (revenu de solidarité active) au bénéfice de 600.000 personnes en France, dont on a du mal à trouver les fonds. De même, le chef d'entreprise doit-il gagner plus en un an que 1.000 de ses salariés en 10 ans ? [...]
[...] La recherche du profit a fini par endommager l'économie réelle. Il est alors question de savoir à travers cette crise financière et crise morale, si l'intérêt personnel de chacun peut entrer en contradiction avec celui des autres ? Ainsi, l'intérêt général s'efface-t-il devant l'intérêt privé des banquiers, investisseurs et autres chefs d'entreprises, alimentant ainsi la crise financière et morale ? Force est de constater en effet que la crise financière est à l'origine de la crise morale actuelle et à venir mais elle est aussi le reflet d'une immense crise morale de notre société et de nos élites (II). [...]
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