Sans rappeler les tenants et aboutissants de la crise financière actuelle, certaines institutions financières ont considérablement abaissé les marges qui leur permettaient de faire face à d'éventuels incidents de remboursement. Certaines de ces institutions, en voulant accroître leur rentabilité, ont octroyé des crédits plus risqués à plus forte marge. Confortées dans l'idée qu'ils revendraient ces crédits sur les marchés financiers, via le mécanisme de titrisation, les banques ont massivement augmenté leurs encours.
Les compagnies d'assurance, tout comme des fonds de pensions et certains fonds ont, en quantités non négligeables, souscrit à ces instruments financiers. D'autres assureurs sans y souscrire avaient effectués des placements dans des Sicav ayant investi dans ces instruments financiers, les Collateralized Debt Obligations (...)
[...] II - Les banques, au milieu des crises financières 1. Logique commune des crises financières. D'une manière générale, les crises financières s'inscrivent dans des cycles financiers où l'endettement et le mouvement des prix des actifs interagissent pour former des bulles spéculatives. Plus précisément, la logique commune des crise financières se trouve dans l'emballement du crédit, qui finance l'espoir d'enrichissement par la hausse du prix d'au moins un actif sur lequel se concentre la spéculation. Ainsi, depuis les années 1970, chacune des crises financières passées s'est déroulée selon le scénario de base traditionnel décrit par les économistes du XIXe siècle : une période d'euphorie, dominée par la disparition du sens du risque, suivie tôt ou tard par de fortes secousses financières : l'éclatement de la bulle. [...]
[...] De la crise financière à la crise bancaire. Les crises bancaires se situent peu après le point de retournement, à l'amorce de la récession ou de la dépression. L'emballement du crédit et l'endettement excessif des agents non financiers ont nourri l'investissement et la croissance. Pendant cette période d'euphorie, la concurrence entre les banques leur fait octroyer du crédit à tout va. Pour augmenter leurs marges qui sont en baisse, les banques sont poussées à accorder des crédits plus risqués, ce qui, d'une manière générale, détériore la qualité du crédit. [...]
[...] Classiquement, les Etats ont eu recours à trois moyens principaux pour éviter les crises financières et bancaires. Premièrement, on mentionne la politique de taux d'intérêt, qui est destinée à stabiliser les prix et l'activité macroéconomique. Ensuite, l'intervention de prêteur en dernier ressort par la banque centrale, afin de fournir au marché la liquidité nécessaire au bon déroulement des transactions quand, sous l'effet de l'incertitude, aucun établissement financier n'accepte plus de prêter aux banques défaillantes. Enfin, le sauvetage de banques par l'Etat, qui est motivé par le risque de forte déstabilisation du système bancaire en cas de faillite de grandes banques considérées comme trop importantes (too big to fail). [...]
[...] En définitive, nous pouvons dire que la stabilité du système bancaire, mise à mal par les crises financières, repose en grande partie sur les pouvoirs publics. III. L'impact des crises financières sur les compagnies d'assurance Les crises financières auxquelles nous devons faire face sont essentiellement du à un dérèglement du système bancaire. Mais les banques ne sont malheureusement pas les seules à être touchées. Effectivement, d'autres acteurs tels les hedge funds, les sociétés de gestion indépendantes sont également touchés. Mais que se passe-t-il dans le secteur de l'assurance ? 1. Pourquoi les crises touchent-elles moins les compagnies d'assurance ? [...]
[...] Elles se sont livrées à une course à la rentabilité financière sans précédent. La productivité des banques (ROA- return on assets) étant relativement faible (en moyenne de l'ordre de à l'augmentation de la rentabilité financière (ROE- return on equity) a été facilitée par l'innovation financière rendant possible le développement de procédés de démultiplication de l'effet de levier Les banques et la crise des subprimes. Outre l'augmentation de l'endettement et de la prise de risques des banques, ces dernières, par le biais de la titrisation, ont converti les crédits, créances non négociables par nature, en actifs liquides à long terme beaucoup plus rémunérateurs puisqu'ils incorporent des gains en capital. [...]
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