Les fonds souverains, fonds investissant les réserves détenues par des Etats, existent seulement depuis 40 ans avec la création du 1er fonds en 1976 (ADIA). On peut considérer qu'ils existent depuis une 100aine d'années si on reconnaît la Caisse des Dépôts comme étant un fonds souverain . Leur développement s'est amplifié depuis les années 1990 , se déplaçant des pays du Nord à ceux en développement.
Les fonds souverains tirent leurs actifs principalement des réserves de change, du budget de l'Etat, et des matières premières. Suite à l'envolée du prix des matières premières –notamment du pétrole- les fonds souverains voient une expansion phénoménale du montant de leurs actifs gérés. Ainsi, le montant total des réserves des fonds souverains est estimé à 3 300 milliards de dollars à fin décembre 2007 après une croissance de près de 18% sur un an. Des prévisions anticipent que ce montant atteindra 10 000 milliards de dollars en 2015 .
Parallèlement à leur croissance, les fonds souverains ont investi des sommes colossales suite à la crise des subprimes de 2007 dans des sociétés ou des banques. Les exemples ne manquent pas avec l'investissement des fonds Adia, Kuwait Investment Authoritye et Temasek pour 7.5 Mds, 3 Mds et 6,8 Mds de dollars dans Citigroup en novembre 2007 et janvier 2008, ou de ceux de Singapour, Dubaï, et du Qatar dans Merrill Lynch, EADS et le LSE1.
Les fonds souverains inquiètent, intriguent, séduisent. Leurs prises de participations récentes ainsi que leurs développements exponentiels amènent à se demander si « les fonds souverains ont un comportement comparable à celui des autres fonds d'investissement. »
Nous verrons dans une première partie comment sont définis les fonds souverains et les fonds d'investissement, puis, quels sont les critères déterminants permettant de décider de la présence d'une différence notoire de comportement.
[...] Quels sont les objectifs d'investissement de la part de certains fonds ? On peut noter que pour certains d'entre eux, il n'y a pas de barrières réelles entre les actifs propres et les réserves de change (comme c'est le cas pour le fonds de Dubaï)15. Cette absence de barrière peut faire craindre une influence géopolitique[25] de la part des gouvernements reportée sur les fonds. Aussi, les gouvernements peuvent être tentés d'exporter leurs contraintes locales que cela soit en termes d'investissement stratégique ou de pillage technologique. [...]
[...] Les fonds de Private Equity font aussi partie des fonds pour lesquels il y a un manque de transparence. Cette absence d'information de leur part est logique, du fait de leur politique d'investissement dans des sociétés non cotées ou dans des sociétés qu'ils retirent de Bourse avant de les réintroduire. Là encore, des institutions se sont inquiétées de cette absence d'informations (AMF, Commission Bancaire Française). Cependant, la présence de régulation dans ce secteur induirait des coûts supplémentaires qui pourraient freiner le capital-investissement et le capital-risque. [...]
[...] Les fonds souverains se rémunèrent sur les profits réalisés entre le placement et la revente des titres d'une entreprise, des titres convertibles en action Lors des derniers apports en capitaux, certains fonds ont exigé des placements garantis. Ce montant exigé n'a pas dépassé les 11% (ADIA lors du placement de 7.5 milliards de dollars auprès de Citigroup)[18] . En omettant le rendement des titres convertibles qui est jusqu'alors inconnu, la rémunération des fonds souverains en tant qu'actionnaires n'est pas excessive. Cependant, elle n'est pas liée à la performance lorsque ces placements sont garantis, mais correspondent à un coût du crédit pour les entreprises. [...]
[...] Le montant initial des fonds des hedge funds est beaucoup plus important que celui des fonds traditionnels. Ces fonds sont donc moins accessibles, et le nombre d'investisseurs plus restreint15. Ce type de fonds investit aussi dans des actifs peu liquides. Ainsi, pour sortir des hedge funds, il faut compter plusieurs mois si l'on a investi de façon indirecte. La durée de retrait est plus longue si l'investissement a été réalisé directement dans les hedge funds. Cette illiquidité (engendrée par des clauses de lock up) est favorable aux hedge funds car elle leur permet d'avoir le temps de faire leurs preuves auprès des investisseurs. [...]
[...] http://www.latribune.fr/info/IDC12573F4004ADD0BC12573F5006EE1D9- $Db=Dossiers/fonds-souverains.nsf Les fonds souverains, nouveaux enfants terribles de la finance Le Figaro, 14/10/ 2007 http://www.lefigaro.fr/debats/20070629.FIG000000061_les_fonds_souverains_nou veaux_enfants_terribles_de_la_finance.html Les fonds souverains à la rescousse de la finance mondiale Les Echos, 9/01/2008 http://www.lesechos.fr/info/france/300231881.htm Figaro, les nouveaux géants de la Finance. Sophie Fay. 29/01/08 Faut-il avoir peur des fonds souverains ? Benoît Coeuré. Les cahiers du cercle des économistes. Express, Citygroup : le fonds souverain de Dubaï revient sur les déclarations de son patron. 6/03/08 Express, Fonds souverains: 3500 milliards de dollars en réserve 29/04/08 Sovereign Wealth Funds 2008 ISFL Research. [...]
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