Dans son acception globale, le « carry trade » ou « stratégie de portage », consiste à tirer profit d'un écart de rendement. Comment ? En finançant l'achat d'actif au rendement élevé, par un emprunt d'actif à rendement faible ; le portage est alors cet écart de rendement entre actif emprunté et actif investi. Ainsi dans toutes les formes de carry trades existante c'est l'écart taux d'intérêt qui est en jeu. Les opérations les plus courantes mais aussi les plus spectaculaires se rapportent au marché des changes.
Sur le marché des changes, le Carry Trade consiste à s'endetter dans une devise à faible taux d'intérêt et à placer les fonds empruntés dans une autre devise à taux d'intérêt plus forts, ce après les avoir convertis. Concrètement, cela consiste à financer une position longue (acheteuse) de la devise au rendement élevé, par l'emprunt dans la devise où les taux sont les plus bas (devise de financement). Les devises les plus enclines à ces stratégies sont depuis plusieurs années le yen et le franc suisse en tant que devises de « financement » (taux faible), tandis que le dollar australien ou la livre sterling sont des devises de « placement » (taux élevé).
Les supports financiers pour ce type de d'investissement sont classiquement les dépôts bancaires mais se développent de plus en plus des placements obligataires.
Pour être rentable, il faut non seulement que l'écart de rendement soit intéressant mais aussi que la devise détenue ne se déprécie pas trop (en réalité de l'écart de taux entre les deux devises concernées), car alors le bénéfice issu des taux pourrait être annulé par la perte de change subie. Ainsi, dès lors que la volatilité des changes est faible, le carry trades est d'autant plus rentable. Il faut également suivre l'évolution des politiques monétaires des pays concernés
[...] Or, les risques existent et la monnaie japonaise semble aujourd'hui sous-évaluée. En effet, sur la base des modèles de valorisation des devises traditionnelles, utilisant le pouvoir d'achat, le yen est toujours globalement sous-évalué. La matrice de valorisation de Morgan Stanley estime à environ 106 la juste valeur du dollar/yen et à 110 celle de l'euro/yen. Le taux de change réel de la devise nipponne est au même niveau que celui atteint dans les mois qui ont précédé l'accord du Plaza de 1985 (Signature des accords du Plaza à New York entre les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Japon, pour une gestion concertée des taux de change afin de faire baisser le dollar qui avait atteint 10,6 francs français.).Et selon les calculs de la Société Générale, le taux de change réel de l'euro contre le yen (prenant en compte le différentiel d'inflation avec le Japon) se serait apprécié de 63% entre 2001 et le début de l'année 2007. [...]
[...] Les Carrys Trades : Enjeux et conséquences . Définition et enjeux Dans son acception globale, le carry trade ou stratégie de portage consiste à tirer profit d'un écart de rendement. Comment ? En finançant l'achat d'actif au rendement élevé, par un emprunt d'actif à rendement faible ; le portage est alors cet écart de rendement entre actif emprunté et actif investi. Ainsi dans toutes les formes de carry trades existantes c'est l'écart taux d'intérêt qui est en jeu. Les opérations les plus courantes, mais aussi les plus spectaculaires se rapportent au marché des changes. [...]
[...] Leurs opérations ne seraient pas sans conséquence sur le marché. En effet, si les évolutions de marché leur semblent défavorables, ils débouclent leurs positions et par la même occasion incitent les autres acteurs à les suivre par mimétisme. Ayant souvent les mêmes positions, les grands hedges fund peuvent donc en sortant soudainement du marché, entrainer une fuite massive des capitaux en conduisant alors une dépréciation des devises à haut rendement. De fait, les dénouements de ces stratégies peuvent être à la source d'instabilités des marchés. [...]
[...] Les deux derniers discours du FMI ont de quoi nous laisser perplexes. En effet alors que le mois dernier le FMI a lancé une mise en garde sur les carry trades diagnostiquant des déséquilibres qui pourraient amplifier un éventuel choc financier le 11 avril le chef économiste du FMI a déclaré que la déstabilisation potentielle des marchés financiers par ces opérations de spéculation restait à nuancer. La prudence doit rester de mise à l'heure où les marchés font preuves de nervosité et où l'on sent des retournements de tendances sous- jacentes . [...]
[...] Pourquoi la sous-évaluation du yen à de bonnes raisons de perdurer : * La faiblesse actuelle du dollar et du yen convient aux Américains et aux Japonais. Aux Etats-Unis, en effet, l'économie connaît un essoufflement et une stimulation par le taux de change est la bienvenue. Au Japon, qui sort d'une très longue période de stagnation, la demande intérieure a du mal à repartir, et le pays est obligé de compter sur le dynamisme de ses exportations. Ni le Japon ni les États-Unis n'ont aujourd'hui intérêt à voir leur monnaie remonter, et donc il n'est pas question pour eux d'agir sur les taux d'intérêt pour réévaluer leur devise. [...]
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