Depuis la faillite de la banque d'investissement Lehman Brothers, on dénonce pêle-mêle le capitalisme sans contrôle, de plus en plus favorable aux actionnaires et de moins en moins aux salariés, les banques trop endettées, les prêts aux ménages toujours plus pauvres, mais aussi des acteurs jusque-là peu cités et aux pouvoirs souvent fantasmés : hedge fund, fonds de pension et agences de notation. Quels sont les liens entre ces agents et comment ont-ils chacun mené à la crise actuelle ?
Le débat sur la répartition des profits des entreprises est lancé depuis les déclarations de Nicolas Sarkozy sur la fameuse règle des trois tiers : un tiers des bénéfices aux salariés, un tiers aux actionnaires sous forme de dividendes et un tiers réinvesti dans l'entreprise pour financer son développement. Jean-Philippe Cotis, directeur général de l'Insee (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) a rendu récemment à Nicolas Sarkozy son rapport à ce sujet : « Partage de la valeur ajoutée, partage des profits et écarts de rémunération en France ». Contrairement aux années 70-80, où la part des salaires dans la valeur ajoutée augmentait jusqu'à atteindre 75 % en 1982, elle stagne aujourd'hui aux alentours de 65 % apprend-on dans ce rapport. C'est la fin d'une période, les Trente Glorieuses, où la croissance profitait surtout aux salariés. Mais ce rapport va plus loin puisqu'il se penche également sur le partage des profits.
[...] Jean-Philippe Cotis, directeur général de l'Insee (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) a rendu récemment à Nicolas Sarkozy son rapport à ce sujet : Partage de la valeur ajoutée, partage des profits et écarts de rémunération en France Contrairement aux années 70-80, où la part des salaires dans la valeur ajoutée augmentait jusqu'à atteindre en 1982, elle stagne aujourd'hui aux alentours de apprend-on dans ce rapport. C'est la fin d'une période, les Trente Glorieuses, où la croissance profitait surtout aux salariés. Mais ce rapport va plus loin puisqu'il se penche également sur le partage des profits. Il nous faut faire ici un point méthodologique. La valeur ajoutée est la différence entre la valeur de ce qu'une entreprise produit et le coût des biens et services nécessaires à cette production. [...]
[...] En fusionnant, en éliminant une partie de sa production, en sous-traitant, en délocalisant, en construisant des édifices financiers complexes sur la base de rachats de leurs propres actions, en licenciant. C'est ce que Pierre- Yves Gomez appelle la démagogie spéculative Les procédés pour satisfaire les actionnaires Cette démagogie spéculative a progressé depuis la fin des années 90 avec la naissance de nouveaux mécanismes permettant de gonfler la valeur des actions. -Le premier artifice est l'effet de relution. C'est un mécanisme que les entreprises françaises peuvent utiliser depuis 1998. [...]
[...] On aboutit au capitalisme patrimonial où la santé d'une entreprise est de plus en plus fonction du patrimoine financier ainsi que de la valeur des actions en Bourse. On parle aussi de démocratie des actionnaires pour insister sur le poids que prennent les actionnaires dans la gestion des entreprises avec cette nouvelle configuration de l'économie. D'autre part, l'actionnariat individuel a également connu un grand essor avec le développement d'Internet grâce auquel il est facile de détenir des actions, ce qui a multiplié le nombre de très petits porteurs dans l'actionnariat des entreprises. [...]
[...] Enfin, les hedge funds offrent certes aux investisseurs la possibilité d'avoir une performance plus élevée que celle des marchés. L'exigence de taux de rentabilité déstabilise cependant les entreprises qu'ils rachètent. Alors qu'ils devaient permettre de rendre liquide l'économie, ils menacent en fait les entreprises. Pire, leur fort taux d'endettement leur permet des résultats bien plus importants que les investisseurs classiques qui vont être tentés de prendre plus de risques à leur tour. Les banques vont par exemple recourir à la titrisation. [...]
[...] Certains fonds recourent à l'effet de levier pour faire des acquisitions avec un fort endettement estimant que l'entreprise qu'ils achètent va générer assez de bénéfices pour rembourser les dettes. Ces opérations sont appelées LBO (levereged buy out). Plus les taux d'intérêt sont bas, plus cela est vrai et moins la part de capitaux propres face à l'endettement doit être grand. La politique de taux bas notamment de la Fed après 2001 a poussé de nombreuses entreprises à y avoir recours. [...]
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