L'affaire Madoff est sans aucun doute la plus grande affaire d'escroquerie financière de l'histoire, tout d'abord de par son ampleur, environ 65 milliards de dollars, sa durée, une quinzaine d'années selon le protagoniste et enfin de par son étendue géographique, qui ne s'est pas limitée au seul continent américain, mais aussi à l'Europe et au continent asiatique. De riches particuliers, des banques, mais aussi comme nous le verrons des associations caritatives ont été touchés par cette fraude, certains d'entre eux ne s'en étant pas relevés. Si tant de monde a pu se laisser abuser par cet homme sans jamais douter de lui, c'est en partie à cause du caractère de Madoff, de sa personnalité plus que hors norme, mais aussi de sa connaissance du milieu des marchés financiers.
[...] De plus, à maintes reprises, certains acteurs du monde de la finance avaient remis en doute la société de Madoff, ne comprenant pas comment il pouvait légalement générer autant de profits. L'un d'eux, Harry Markopolos, a conduit pendant neuf ans une enquête approfondie sur les activités d'investissement de Madoff. Il a remis en novembre 2005 un rapport à la SEC dans lequel il expose 29 problèmes liés aux activités de la Bernard L. Madoff Securities, ce rapport sera ignoré par la SEC tout comme le reste des documents que lui a présenté Markopolos en diverses occasions. [...]
[...] Nombre de ses plus gros clients ont oublié la règle de base des investissements, à savoir la diversification, beaucoup d'entre eux ayant concentré tous leurs œufs dans le même panier, les rendant donc dépendants presque exclusivement de Madoff. Mais ce ne sont pas les seuls à s'être fait avoir. En effet, de nombreux hommes d'affaires très riches, patrons de grandes sociétés, hommes de la finance, mais aussi présidents de grandes associations caritatives ainsi que des particuliers ne connaissant pas grand-chose au monde de la finance, mais désireux de placer leur argent, ont fait confiance à Madoff. Ils jouaient tous de leurs relations pour approcher le maestro, celui qui allait s'occuper au mieux de leurs capitaux. [...]
[...] Et ça, Madoff l'avait bien compris. En laissant croire qu'il était presque impossible de travailler avec lui, ils étaient encore plus nombreux à lui demander. Ce qui l'arrangeait grandement, puisque la fraude qu'il avait mise en place supposait l'arrivée de nouveaux investisseurs en permanence. Quand ils arrivaient enfin à devenir clients chez lui, ils lui faisaient alors totalement confiance. Concrètement, Madoff faisait miroiter à ses clients et futurs clients la possibilité de profiter de ses services de conseil ainsi qu'une gestion de leur argent par des investissements dans des actions, des options et autres titres de sociétés importantes et renommées, ainsi que le droit de pouvoir, à tout moment et sur leur demande, retirer leurs capitaux et leurs profits. [...]
[...] II/L'ESCROQUERIE DE MADOFF La fraude de Bernard Madoff est basée sur ce que l'on appelle communément une chaîne de Ponzi. Il s'agit d'un système de vente pyramidale consistant en la promesse de profits très intéressants et stables, mais fictifs, financés par l'afflux de nouveaux capitaux investis par les nouveaux entrants. Les intérêts que les clients reçoivent chaque année proviennent des sommes investies par les nouveaux clients, ce qui implique qu'il doit y avoir sans cesse de nouveaux apporteurs de capitaux. [...]
[...] Madoff achetait donc des actions et vendait une option d'achat sur un nombre identique de parts, soit une option d'achat qui lui permettait d'acheter des parts à un prix fixé et à une date donnée. Dans le même temps, il achetait une option de vente sur les actions, ce qui lui donnait le droit de vendre les parts à un prix donné et à une date donnée. C'est la stratégie qu'il prétendait adopter quand il parlait à ses clients. En réalité, tout ceci était faux, et pas un centime des fonds qui lui étaient confiés n'était investi de la sorte. [...]
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