La théorie des signaux repose sur des imperfections de marché liées à l'existence d'une information asymétrique et insuffisante entre les divers participants à ce marché. Appliqué au départ aux marchés des produits et de l'emploi, le concept de signal a été introduit en théorie financière par Ross « The determination of financial structure, the incentive signalling approach ».
Ross situe sa démonstration sur un marché financier et considère que les théorèmes de neutralité évaluent une firme en procédant de la manière suivante, ils supposent d'abord que les flux de retour d'argents sont connus par le marché, ils actualisent ensuite ces flux par un taux d'escompte approprié. L'argument de Ross est que le marché évalue non pas les taux de rentabilité connus, mais des taux de rentabilité perçus. Ainsi certains acteurs du marché possèdent des informations sur les déterminants de la valeur de la firme qu'ils doivent communiquer aux autres acteurs pour que ceux-ci puissent évaluer correctement la firme. La transmission de l'information de manière directe n'étant pas crédible, c'est par le biais des décisions financières (signaux) que l'information est véhiculée.
Par ailleurs, Akerlof montre que l'asymétrie d'information entraîne des problèmes de risque moral et de sélection adverse. Ces problèmes peuvent entraîner des dysfonctionnements du marché qui peuvent conduire à son effondrement. Pour parer à ces problèmes, il faut qu'il y ait un mécanisme de signalisation fiable et crédible et établir un "équilibre de signalisation", autrement définir les conditions dans lesquelles le signal est valable.
Spence et Rilley définissent trois conditions pour l'équilibre des marchés en déséquilibre informationnel :
- Le signal doit être coûteux pour éliminer tout risque de duperie ;
- L'émission de signaux fallacieux doit être pénalisée, ainsi le coût associé à l'émission d'un signal faux doit être supérieur au gain que peut engendrer l'activité de signalisation erronée ;
- Le coût du signal doit être négativement corrélé avec la vraie valeur du bien signalé et la valeur observée ex-post doit confirmer la valeur signalée ex-anté.
Lorsqu'une firme veut financer un projet elle devra, dans son choix de mode de financement, tenir compte du signal que va envoyer son choix au marché.
[...] D'un point de vue technique, le coût de transaction est asymétrique dans la mesure où l'excès de résultat de l'entreprise par rapport au dividende "promis" ne génère aucun revenu alors que l'insuffisance du résultat implique un coût. En plus de ce coût de transaction asymétrique, le modèle de signal de Bhattacharya reflète l'impôt personnel sur les dividendes, puisqu'un taux d'imposition élevé est associé à un dividende "optimal" moins important. Le modèle de John et Williams (1985) utilise les dividendes pour signaler la valeur de la société. [...]
[...] Cela va aussi permettre, toujours selon Refais, de mettre ainsi en place des mécanismes incitatifs pour contrer la prise de risque excessive des dirigeants. De même, Meckling et Jensen, en 1976, ont écrit que le recours à l'endettement bancaire comme moyen de financement diminuait les Free Cash Flow de la firme, et ainsi également la disponibilité de l'argent pour les avantages en nature que se procurent parfois les dirigeants. Autre signal positif envoyé aux marchés : selon Bond (2004), les banques sont connues pour leurs expertises dans la production ainsi que la transmission d'informations sur les emprunteurs. [...]
[...] Ainsi, une fois celle-ci révélée, la réaction du marché ne sera nullement négative. Enfin, à propos des obligations convertibles, nous pouvons tirer la conclusion qu'en vue d'éviter des coûts dus à l'asymétrie d'information lorsqu'a lieu l'émission, les dirigeants d'une firme de bonne qualité n'utiliseront les obligations convertibles qu'une fois les autres possibilités d'endettement épuisées, à savoir les emprunts bancaires et obligataires. La hiérarchie de l'endettement, en terme de signal envoyé aux marchés, pour une entreprise de bonne qualité est donc la suivante : - 1 : emprunt obligataire - 2 : emprunt bancaire - 3 : obligations convertibles L'augmentation de capital La communication financière des entreprises faisant appel à l'épargne publique s'inscrit aujourd'hui dans un double dispositif. [...]
[...] De fait, rien ne les empêche de passer par un emprunt sur le marché obligataires pour financer leurs projets. Tels sont les signaux positifs envoyés vers les marchés, dans un contexte d'asymétrie d'information, de par le financement par emprunt obligataire .2) Signaux négatifs envoyés aux marchés : L'un des signaux négatifs qu'un financement obligataire envoie aux marchés est que l'entreprise ne va pas pouvoir bénéficier d'un contrôle régulier et audit comme lors de la contraction d'un crédit auprès d'une banque. [...]
[...] Dans ce modèle d'équilibre avec signal, le coût de "dissuasion" est l'impôt proportionnel sur les dividendes. Ce coût doit être suffisamment dissuasif pour obliger les dirigeants à communiquer l'information réelle sur la société. Lors de la distribution des dividendes, certaines sociétés décident d'émettre en même temps des actions. Ces dividendes peuvent augmenter le cours boursier du titre et profitent aux actionnaires existants dans la perspective où la société décide de vendre des actions à de nouveaux investisseurs. Dans l'équilibre de signal de John et Williams (1985), les sociétés disposant d'une "bonne" information relative à la situation réelle de l'activité distribuent d'une façon optimale plus de dividendes. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture