Depuis les années 1970, les observations expérimentales nous amènent à penser que les axiomes de la théorie financière classique sont insuffisants pour expliquer certains phénomènes observés sur les marchés. L'objectif étant de construire un modèle de raisonnement qui englobe non seulement l'analyse fondamentale mais également la psychologie des acteurs économiques menant à des prédictions correctes sur l'évolution des marchés.
Certains phénomènes ont été observés et sembleraient influencer les comportements individuels. En effet, certaines concordances sont identifiées, telles que :
- Certains jours de la semaine semblent différents des autres en terme de rentabilité,
- la météo influence également le comportement des indices,
- les agents semblent avoir une préférence pour les titres de leur pays respectif, contrairement à ce que pourrait prévoir la théorie de diversification du portefeuille d'actif classique,
- les opportunités d'arbitrage persistent malgré une symétrie informationnelle théorique,
- les agents considèrent souvent les performances passées comme un indicateur des performances futures,
- les agents sont influencés par leur humeur et leurs émotions,
- introduction d'un concept de « valeur d'utilité » pour les agents,
- la formation de bulles spéculatives.
La finance comportementale se propose de théoriser la finance à partir de faits observés et non à partir de ce qu'il serait raisonnable de faire selon les théories classiques.
[...] L'univers des marchés financiers est difficile à prédire et à appréhender, ce qui pousse les investisseurs à être optimistes sur leurs choix et à surestimer leurs capacités de gestionnaire de portefeuille. De plus, ils auront tendance à garder trop longtemps leurs actions en portefeuille que de raison, à cause de cet excès d'optimisme. Pour les individus en général, les évènements qu'ils considèrent comme certains se produisent dans des cas et les évènements jugés impossibles ont lieu dans des cas. Ceci traduit un excès d'optimisme de la part des individus. [...]
[...] Cette sur-confiance des investisseurs les conduit à s'engager dans des échanges plus fréquents, en partie pour amortir les coûts induits par la gestion du portefeuille, et les conduits également à choisir des investissements plus spéculatifs et donc plus risqués. Selon Peterson et Plitz (1988), l'augmentation de la quantité d'information disponible peut conduire à une illusion de connaissance et à une sur- confiance. Enfin l'illusion de contrôle selon Langer et Roth (1975) nous explique que les individus pensent généralement que leur implication personnelle aura une influence sur la réalisation d'évènements favorables (pourtant aléatoires). [...]
[...] Ces réactions excessives sont bien visibles lors des krachs de 1929 et 2000 par exemple. Le krach boursier de 1929 : Jeudi noir 24 octobre 1929 : - plus de 12 millions d'actions sont échangées (16 millions le 29). Entre janvier 1996 et mars 2000 : DJIA : +200% ( pts 01/2000) Nasdaq 100 : + CAC 40 : pts le 5 septembre 2000. krach lent : DJIA : entre 01/2000 et 07/2003 Nasdaq 100 : entre 03/2000 et 07/2003 CAC 40 : entre 09/2000 et 07/2003. [...]
[...] Cependant, les volumes d'échanges observés ne semblent pas pouvoir être justifiés par ces seuls arguments. Les théoriciens de la finance comportementale observent dans leurs expériences un sentiment de sur- confiance chez les investisseurs en des évènements qu'ils pensent réalisables, et ceci les poussent, ensuite, à effectuer un plus grand nombre d'échange que celui qui semble le plus rationnel. Les coûts de transaction étant positifs dans le marché réel, un investisseur parfaitement rationnel ne prend position que si l'espérance de gain de cette opération est supérieure aux coûts induits. [...]
[...] C'est une illusion de contrôle. De même si vous jetez 6 fois de suite une pièce à deux faces en l'air, et que le coté pile apparaisse sur les 5 premiers jets, la plupart des gens pensent qu'il y a plus de chance que le coté face apparaisse au 6éme jet. Alors que la probabilité reste de quoiqu'il arrive pour chaque jet. Les applications financières de la finance comportementale Exemple de la formation des bulles spéculatives Après avoir posé les bases des mécanismes psychologiques en action sur les marchés, nous allons voir leurs applications financières. [...]
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