Les fonds souverains répondent à une problématique particulière posée par les Etats dont les réserves de changes sont abondantes. Ces réserves proviennent généralement d'excédents courants ou de recettes en devises issues des ventes de matières premières (essentiellement les ventes de pétrole). Ces Etats aux finances confortables se sont contentés, dans un premier temps, de gérer ces ressources dans une optique de maintenir la stabilité des recettes budgétaires. Désormais, bon nombre de ces Etats ont décidé d'étendre leur politique d'investissement à des stratégies plus risquées.
Cette inflexion dans la politique de gestion des réserves de ces Etats a contribué au développement des fonds souverains. On peut définir un fonds souverain comme un fonds, dont le contrôle et le financement sont assurés par un Etat et qui est investi, à long terme, sur un large panel d'actifs financiers. L'intérêt de ces fonds est d'atteindre un rendement supérieur au rendement d'une gestion classique et sécurisée des réserves de changes et des excédents commerciaux. De plus, du fait de leur horizon d'investissement à long terme, les fonds souverains disposent d'une très faible aversion au risque de court terme.
Depuis quelques années, les fonds souverains prennent une dimension grandissante sur les marchés. Le FMI estime le montant des fonds souverains à 3 000 milliards de dollars dans sa fourchette haute, soit près de 5% de la capitalisation boursière mondiale et leurs avoirs continuent de croître. Cette croissance considérable leur confère une influence de plus en plus importante sur les marchés mondiaux.
L'objet de cette analyse consiste à comprendre comment les fonds souverains ont peu à peu émergé au sein de l'économie mondiale et à comprendre ce qui les distingue des autres catégories d'investisseurs. Nous pourrons ensuite analyser l'impact de la gestion de ces fonds sur les marchés et mettre ainsi en évidence l'influence grandissante de ces fonds. Après avoir analysé la performance de l'un de ces fonds, nous nous pencherons enfin sur l'avenir des fonds souverains et sur l'importance d'instaurer un nouveau cadre réglementaire.
[...] Or, les fonds souverains ne sont soumis à aucune de ces contraintes. En effet, étant donné que ces fonds sont créés par différends des États, l'investisseur et le régulateur ne font qu'un. Le besoin de transparence reste alors limité puisque l'État contrôle généralement ces fonds de manière directe ou indirecte. Par ailleurs, ces fonds n'ont pas d'intérêt majeur à diffuser leurs performances ou la composition de leurs fonds puisqu'il ne leur est pas nécessaire de trouver des investisseurs. La dimension commerciale est donc inexistante. [...]
[...] Nous avons pu démontrer au cours de cette étude que malgré un certain nombre de différences avec les autres investisseurs (taille des actifs, transparence, régulation), les fonds souverains disposent d'un grand nombre de similitudes essentielles avec les autres catégories d'investissement. Le point commun essentiel étant celui de la maximisation du rendement des investissements pour un risque donné. Nous avons également pu démontrer au cours de cette analyse les effets bénéfiques des fonds souverains sur l'économie. Ainsi, la taille importante de ces fonds et leur stratégie d'investissement particulière contribuent à court et long terme à une meilleure stabilité des marchés. [...]
[...] Une croissance sans égal Depuis les années 90, où les fonds souverains représentaient déjà près de 400 milliards de dollars[38], les actifs des fonds souverains n'ont pas cessé de croître et le rythme de croissance ne fait que s'intensifier. Ils représentent aujourd'hui entre 2900 et 3400 Milliards de dollars selon différentes estimations[39], ce qui équivaut à une croissance annuelle moyenne de plus de 12%[40]. Les actifs des fonds souverains pourraient dépasser, d'ici 2011, les réserves officielles mondiales[41]. Ils pourraient représenter près de milliards de dollars à l'horizon 2018[42], soit une croissance annuelle moyenne de 15,6%[43]. [...]
[...] L'historique de ces indices est récupéré sur Reuters à partir des RIC (ou ticker) mentionnés ci- dessous. La performance annuelle de chacun de ces indices est calculée en dollar américain (USD) puis convertie en dollar singapourien (SGD) afin d'obtenir une performance en devise locale. Les performances annuelles sont calculées sur la base de l'année comptable du fonds c'est-à-dire du 30/03/07 au 31/03/08. Voici les indices sélectionnés ainsi que leurs performances sur l'année 2008 de chacun de ces indices, en dollar US et singapourien : Secteur financier : MSCI World Financials RIC Reuters .dMIWO0FN00PUS Performance en USD: - Performance en SGD: - Poids dans le benchmark composite : 40% On remarque ici que l'effet devise négatif sur l'année comptable 2008 du fonds. [...]
[...] Nous sommes donc aux prémices d'une régulation des fonds souverains. Les règles énoncées restent encore très évasives et les fonds souverains ne s'exposent à aucune sanction internationale s'ils ne veillent pas à respecter les règles sur lesquelles ils se sont entendus. Toutefois il semblerait qu'une dynamique vers la régulation soit lancée et que le groupe de travail international sur les fonds souverains, créé à la demande du FMI et dont les membres recensent l'essentiel des pays disposant de fonds souverains, sera d'ici quelques années à même de veiller de manière autonome sur la qualité de gestion et la transparence de ces fonds. [...]
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