Les fonds souverains: anges ou démons ?

Résumé du document

Exposé sur la globalisation, les États et les marchés financiers; Les fonds souverains: anges ou démons ?





Depuis quelques temps, les fonds souverains sont devenus des acteurs importants de la finance mondiale. Ainsi, par exemple, le 15 janvier dernier, les banques Merrill Lynch et Citigroup, en proie aux difficultés liées à la crise des subprimes, avaient bénéficié de 21 milliards de dollars d'aide de la part de fonds souverains du Koweït, de Singapour et de la Corée du Sud.





I) Les inquiétudes face à l'essor des fonds souverains

II) Les fonds souverains : une opportunité plus qu'une menace

Extraits

[...] Martin Wolf, économiste au Financial Times, préconise de dresser une liste d'entreprises interdites d'accès aux fonds étrangers et il cite les entreprises de haute-technologie et de défense. Au niveau européen, cette vague protectionniste s'illustre dans la proposition faite d'établir des Golden Shares (actions préférentielles empêchant toute prise de contrôle inamicale) dans le but d'empêcher les fonds étrangers d'avoir des parts dans les entreprises stratégiques. Cette attitude défensive est-elle justifiée ? On va voir dans la 2e partie que l'on peut en douter. II) Les fonds souverains : une opportunité plus qu'une menace. [...]

[...] Les fonds souverains les plus importants sont l'Abu Dhabi Investment Authority (Emirats Arabes Unis), le Governement Pension Fund of Norway (Norvège), le Government of Singapore Investment Corporation et la Temasek Holding de Singapour, les divers fonds souverains d'Arabie Saoudite, la Kuwait Investment Authority, la China Investment Company (qui devrait devenir le plus important fond souverain d'ici 2009) et le Oil Stabilisation Fund of the Russian Federation en Russie. Ces fonds souverains vont investir dans tous types d'actifs financiers, et notamment les actions cotées en bourse. Ainsi, la plupart de ces fonds, qui sont issus de pays émergents cherchent à avoir des parts importantes dans le capital des compagnies et banques étrangères comme on l'a vu en introduction. [...]

[...] Tout d'abord, les craintes semblent peu justifiées puisque, pour le moment, les fonds souverains se sont conduits comme des actionnaires qui ne posent pas plus de problèmes que d'autres investisseurs. Ils se sont comportés comme des partenaires importants, fiables et surtout passifs. Par ailleurs, comme je l'ai déjà dit, ces fonds ont été une réelle aubaine pour les banques occidentales, victimes de la crise financière. Ainsi, outre Merrill Lynch et Citigroup, d'autres banques comme Morgan Stanley ou encore UBS et Barclays en Europe ont profité des capitaux offerts par divers fonds souverains. Dans la crise, les fonds souverains sont donc apparus comme des stabilisateurs du système financier international. [...]

[...] Selon Simon Johnson, directeur du centre de recherche du FMI : Quand un pays, qui a un excédent budgétaire, accumule plus de réserves que ce qui est nécessaire pour ses besoins immédiats, il peut créer un fonds souverain pour manager ses ressources supplémentaires On peut donc se demander si les inquiétudes face à l'essor des fonds souverains sont légitimes. Peut-on considérer la croissance rapide des fonds souverains comme une menace, et notamment pour les économies développées, ou bien, au contraire, ces fonds sont-il une aubaine pour l'économie et la finance mondiale ? Pour répondre à ces questions, nous reviendrons, d'abord, sur les inquiétudes face à l'essor des fonds souverains. Puis, nous verrons en quoi, finalement, ces fonds sont davantage une opportunité qu'une menace. Les inquiétudes face à l'essor des fonds souverains. Vue d'ensemble de la situation actuelle. [...]

[...] Pour conclure, les fonds souverains sont des acteurs publics majeurs dans l'économie du 21ème siècle puisqu'ils ne cessent de croître. Néanmoins, si cet essor a provoqué des craintes et des réactions protectionnistes dans les économies du Nord, en raison des importantes prises de participations des fonds dans les compagnies et banques européennes et américaines connues, ces inquiétudes semblent, pour le moment, exagérées. En effet, les fonds souverains apparaissent comme une chance pour le système financier international de par leur capacité d'investissement, mais aussi de par les marchés qu'ils ouvrent aux économies développées si le principe de réciprocité est respecté. [...]