Les récentes crises bancaires russe et asiatique l'ont démontré : dans un monde " globalisé " où les marchés financiers ont connu depuis quinze ans un formidable essor, les risques encourus par les banques n'ont pas fondamentalement changé de nature. Certes, des événements ponctuels, tels la faillite de la Barings ou la récente affaire LTCM sont venus rappeler l'importance prise par les risques de marché. En ce qui concerne les banques, les principaux risques auxquels ces dernières restent confrontées demeurent les risques de contrepartie, c'est-à-dire la probabilité de défaut d'un client auquel elles ont accordé un prêt.
Ce qui a changé au cours de la décennie écoulée, c'est la manière d'appréhender ce risque de crédit. Avant, la banque "originant" le risque de crédit restait "collé" avec, ce risque pesant d'autant plus sur sa rentabilité que le ratio Cooke imposait, jusqu'il y a peu, une pondération de 8% pour ce portefeuille. La montée en puissance des impératifs de rentabilité, et la thématique de la "valeur actionnariale" ont rendu cette situation de moins en moins acceptable.
C'est dans ce nouvel environnement que se sont peu à peu développés les dérivés de crédit, une des nouvelles techniques de gestion du risque de signature.
[...] Les Default swaps De manière générale ce type d'instrument se définit comme " un contrat financier bilatéral amenant une des contreparties (l'acheteur de la protection contre le risque de défaut) à payer une commission périodique - typiquement exprimée en points de base du montant notionnel total de la transaction - et l'autre contrepartie (le vendeur de la protection contre le risque de défaut) à se tenir prête à effectuer un paiement contingent au défaut (ou à la survenance de tout autre événement de crédit prédéterminé) d'une (ou plusieurs) partie(s) tierce(s) sur des crédits servant de référence au contrat " . La jambe " fixe " du swap points de base par an multipliés par le montant notionnel de la transaction) représente le paiement périodique que l'acheteur de la protection est prêt à payer pendant la durée de vie du contrat. Négocié sur une base annuelle, le versement de la prime est généralement trimestriel, et son paiement ne peut dépasser la date d'exercice du contrat. [...]
[...] Les stratégies sur la volatilité sont quant à elles plus problématiques. En effet, pour calculer une volatilité historique on a besoin d'émissions régulières de souches liquides et de structures comparables. Cela permettrait de calculer tous les jours les spreads de crédits de même maturité, par rapport à l'actif sans risque. Malgré son manque de liquidité, le marché des options sur spreads de crédits connaît un développement continu. Les défauts du marché des produits de base sont néanmoins compensés par l'existence de produits variés, destinés à répondre à toutes les demandes : options exotiques sur spread de crédit, cap et floor sur marge de crédit Les produits de réplication synthétique Utilisables dans des montages très diverses, et notamment sur les marchés actions, les produits de réplication synthétique, les total return swaps en particulier, ont été les premiers dérivés de crédit échangés aux Etats- Unis, à partir de 1992. [...]
[...] Les paramètres nécessaires Peu de paramètres sont nécessaires à la modélisation du risque de crédit. Il faut cependant pouvoir : estimer les probabilités de défaut sur l'actif de référence pendant la durée de la transaction anticiper le taux de recouvrement en cas de défaut (%age du pair) prendre en compte les risques de contrepartie estimer les probabilités de défaut sur l'actif de référence pendant la durée de la transaction Pour cela les opérateurs utilisent principalement les bases de données des agences de notations qu'ils combinent avec leurs propres informations : Les deux matrices qui suivent sont aussi particulièrement utilisées par certains modèles ; la première sera surtout utilisée pour les dérivés de crédit qui s'intéresse à la défaillance des entreprises ex : default swaps), tandis que les dérivés de crédit sur spreads (credit spread derivatives) feront appel à la seconde. [...]
[...] Ces transactions sont très proches des opérations de repo (pension livrée). Cependant, contrairement aux opérations de repo, l'utilisation d'un TROR swap n'engendre pas un transfert de la propriété de l'actif de référence. L'acheteur de la protection verse donc périodiquement les flux positifs engendrés par l'actif de référence: coupons, commissions, et éventuellement un montant égal à la variation positive de la valeur de l'actif de référence. La méthode de réévaluation de l'actif de référence est basée généralement sur une enquête auprès des teneurs de marchés de la dette en question. [...]
[...] Ces spécificités expliquent la difficulté qu'il y a à travailler sur les dérivés de crédits. Les dérivés de crédit répondent à un besoin fondamental des intervenants sur les marchés de capitaux, qui sont : La séparation des risques de marché et de crédit, La négociation du risque de crédit. Au lieu de vendre l'actif, les banques vendent le risque associé à cet actif. Pour les banques, les dérivés de crédit permettent de dissocier le risque de crédit du risque de financement, La couverture du risque de crédit ; les dérivés de crédit collent plus à leur sous-jacent que les indices de marché, la couverture n'en est alors que plus efficace. [...]
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