Depuis la fin des années 80, un nombre croissant d'entreprises ont pris conscience de leur responsabilité vis-à-vis des actionnaires : même si la dispersion de la détention du capital interdit une véritable consultation à priori, les dirigeants de ces entreprises savent qu'ils ont à rendre des comptes précis à ceux qui ont choisi d'investir dans leur société. Ils doivent disposer des outils et de la démarche permettant de maintenir cette confiance : c'est l'objet de l'approche dite de création de valeur.
Dans les grandes entreprises cotées en bourse, la nature même des investisseurs rend indispensable une délégation de pouvoir. L'équipe dirigeante se voit confier la mission de faire fructifier les sommes investies en initiant des manoeuvres stratégiques financièrement valables (ce qui signifie qu'elles rapporteront plus qu'elles n'ont coûté).
[...] Ainsi, grâce à l'approche développée dans notre exemple, il est possible de mesurer l'impact sur la valeur créée, des facteurs liés au taux de croissance du chiffre d'affaires : Volume : une hypothèse de croissance de marché inférieure de x point une agressivité supplémentaire en gain de part de marché Prix : en intégrant une concurrence accrue sur les prix De même serait-il possible de simuler l'effet d'une meilleure saturation de l'outil de production en révisant l'indice d'équipement, voire des hypothèses sur l'évolution des coûts variables unitaires, ou du système de production (stockage) et de commercialisation (délais clients). L'important dans cette démarche, est de prendre en compte les interactions existant entre les 3 inducteurs fondamentaux. [...]
[...] À partir de l'année la C.V. se stabilise à 273, et ce, par hypothèse, jusqu'à . l'infini. La valeur stabilisée en fin de période d'avantage compétitif (à fin est donc égale à la capitalisation d'une rente annuelle perpétuelle : soit 273 / = 3633 Ce raccourci de l'horizon temporel (il est équivalent de recevoir 3633 en fin d'année 3 ou 273 de l'année 4 jusqu'à la fin des temps si le prix du temps est de 7.5 permet de limiter le travail d'actualisation à un horizon de 3 ans, avec 3 revenus : 63 dans 1 an 136 dans 2 ans 3939 dans 3 ans (306 pour l'année 3 + 3633 pour les années 4 et suivantes) Mais comme ces créations de valeur sont échelonnées dans le temps, elles n'ont pas toutes la même valeur actuelle, et on ne peut pas les additionner directement. [...]
[...] Abaisser le coût des fonds propres est essentiellement une question de transparence dans la stratégie et de communication financière. Il s'agit là de donner aux investisseurs toutes les informations dont ils ont besoin pour évaluer l'évolution future de l'entreprise, et les risques associés à ses métiers et à sa stratégie. L'objectif du responsable de la communication financière, c'est de réduire autant que possible l'écart d'information entre les managers et les actionnaires, mais sans trop informer la concurrence . Réduire le coût de la dette, cela consiste d'une part à négocier avec les prêteurs les conditions des prêts, mais aussi à convaincre les marchés financiers, lors de l'émission d'emprunts sur ces marchés, que le risque de l'entreprise est limité, et qu'il n'y a pas lieu de lui faire payer une prime trop élevée. [...]
[...] Pourquoi y a-t-il le plus souvent divergence entre ces deux valeurs ? La valeur comptable est autonome : elle ne fait référence qu'aux événements passés de l'entreprise, sans intégrer de vision externe, en provenance d'investisseurs éventuels. La valeur de marché est par définition liée au marché financier : ainsi, à l'annonce d'une hausse des taux d'intérêt, une entreprise verra-t-elle son cours baisser même si son bilan ne comporte aucune dette financière ! tout simplement la concurrence financière est plus rude ! [...]
[...] Peut-être s'agit- il simplement d'un déficit d'informations, mais en tout état de cause cette situation constitue un handicap majeur pour l'entreprise, car il lui sera particulièrement difficile de vendre de nouvelles actions et donc de lever les capitaux nécessaires à sa stratégie. Les managers doivent donc convaincre la communauté financière de leur capacité à redresser la situation, pour obtenir les capitaux nécessaires à ce redressement ! Valeur de Marché = Valeur Comptable : cette position reflète une quasi-absence de perspectives, au sens financier du terme. Les investisseurs ne se fondent que sur l'existant, ils ne veulent payer aucun droit d'entrée pour le futur, aucune prime par rapport à l'historique. Ils n'intègrent donc aucune perspective de croissance dans leur approche de l'entreprise. [...]
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