Le recours aux fusions et aux acquisitions n'est pas une pratique nouvelle. Au XIXe siècle déjà, le lancement de telles opérations a permis la constitution de groupes de taille multinationale, notamment dans le pétrole (Rockefeller), dans l'acier (Carnégie) ou dans le chemin de fer (Vanderbilt).
Les analyses économiques ont d'ailleurs montré que depuis 1983 l'économie américaine a déjà connu cinq vagues d'augmentation massive des fusions et des acquisitions. Quant à l'Europe c'est au XXe siècle, avec l'ouverture des économies, que le phénomène se propage progressivement. C'est la Grande-Bretagne qui est la première concernée (dans les années 20), suivie plus tard par le reste du continent, dont la France (années 60).
Le phénomène n'est donc pas récent, mais dans le contexte économique actuel, il connaît un rôle et une influence grandissants. Au cours des deux dernières décennies, de 1980 à 1999, la valeur des fusions et des acquisitions à l'échelle mondiale s'est accrue au rythme de 42 % par an.
De 1991 à 1996 par exemple, ces opérations augmentent de près de 54 % et leur valeur moyenne triple sur cette période pour atteindre 100 millions de dollars. Puis en 1996, et selon Securities Data, plus de 2.000 acquisitions transnationales sont annoncées, pour une valeur supérieure à 252 milliards de dollars.
En 1999, le montant des fusions et des acquisitions réalisées à travers le monde augmente encore et atteint 2 500 milliards de dollars pour 24 000 transactions, soit 15 fois plus que dans les années 80. Le rythme des intégrations d'entreprises continue de s'accélérer et le nombre total des opérations de fusions et d'acquisitions réalisées dans le monde augmente encore de près de 30% pour atteindre le montant record de 3540 milliards de dollars en 2000.)
[...] Pour mieux comprendre les motivations stratégiques des entreprises pour procéder à des rachats (total ou partiel), il est possible de retenir plusieurs analyses. Par exemple, on remarque que les objectifs des fusions et des acquisitions ont connu diverses motivations selon les vagues : - l'élargissement de la taille des marchés potentiels et l'extension de leurs périmètres (1ère et 2ème vagues), - la diversification des gammes de produits et le meilleur contrôle des filières de production (2ème vague), - la diversification des risques et la réalisation de synergies (3ème vague), - le recentrage des activités (4ème vague), - la recherche de la taille critique (5éme vague) De même, la classification issue de la Federal Trade Comission USA, qui se base sur la logique industrielle et les objectifs de positionnement visés par les acquéreurs permet de comprendre certaines motivations stratégiques à l'origine des fusions et des acquisitions. [...]
[...] La croissance externe inclut les fusions et les acquisitions mais aussi d'autres opérations comme l'achat direct d'actifs. Choisir de se développer par croissance externe peut présenter plusieurs avantages pour les entreprises : c'est une pratique qui leur permet d'augmenter leur croissance d'une manière plus rapide qu'avec une stratégie de croissance interne, sans imposer de conquête de nouvelles parts de marché. De plus, et contrairement à la croissance conjointe, la croissance externe permet aux entreprises de se développer de manière indépendante. [...]
[...] La scission est une autre forme de prise de contrôle par transfert d'actifs. Le patrimoine d'une société est transmis à des sociétés nouvelles ou existantes. Elle entraîne la disparition de la société et souvent, elle précède ou accompagne une opération de fusion ou d'acquisition, comme ce fut le cas avant la fusion de Hoechst et Rhône Poulenc (les opérations chimiques de Hoechst ont été scindées pour créer Rhodia). De même, lors de l'achat de Seagram par Vivendi, le pôle vins et spiritueux de Seagram a été vendu à Pernod-Ricard. [...]
[...] La mondialisation accélérée des économies, la déréglementation financière, ainsi que la révolution des Technologies de l'Information et de la Communication ont engendré un besoin notable de restructuration des entreprises. Ces trois évolutions se sont traduites dans les années 90, par un important développement des stratégies de croissance externe des entreprises, entraînant ainsi une forte croissance des opérations de fusions et d'acquisitions. Ces facteurs ne sont bien sûr pas les seuls à l'origine des fusions et des acquisitions. C'est pourquoi il semble intéressant de chercher plus en profondeur les raisons qui incitent les entreprises à entreprendre ces opérations. [...]
[...] Pour répondre à cette question, et essayer de comprendre pourquoi les opérations de croissance externes se sont largement développées ces dernières années il paraît premièrement nécessaire de comprendre les possibilités stratégiques qui s'offrent aux entreprises pour se développer et de prendre en compte la définition même des acquisitions et des fusions Les opérations de fusions et d'acquisitions, composantes diversifiées des stratégies de croissance externe Les entreprises face à différents choix de croissance Pour mettre en œuvre une politique de développement et de croissance, plusieurs choix stratégiques s'offrent aux entreprises. Elles peuvent ainsi avoir recours à la croissance interne, à la croissance conjointe ou à la croissance externe. En choisissant le développement par croissance interne, l'entreprise base sa stratégie sur l'accroissement progressif des capacités existantes et/ou la création de nouvelles capacités productives ou commerciales. Si une entreprise choisit de se développer en constituant des coopérations ou des alliances, on parle alors de choix de développement par croissance conjointe. Enfin, une entreprise peut opter pour une stratégie de croissance externe. [...]
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