Les jugements dans l'octroi de crédit, André Wissler, intermédiation financière, coopération, valeurs, France, mainmise sur les crédits, crédits bancaires, bancarisation massive, législation, état, André Rousseau, prisme économique
Suite aux lois de 1967-68, la France connaît une forte croissance du secteur bancaire. C'est le début d'une bancarisation massive. En effet, les Français vont être de plus en plus nombreux à avoir recours aux banques, à créer un compte bancaire, à utiliser les différents services proposés par elles, notamment en choisissant de déposer leur argent. Dans les années 1970, la législation donnait encore pratiquement à l'État la mainmise sur les crédits. C'est lui qui encadrait ces crédits bancaires.
[...] Peut-être que cette épreuve peut s'effectuer avec une entreprise unipersonnelle. En revanche, Wissler a constaté que la logique industrielle ne se restreint pas aux entreprises et peut aussi s'appliquer aux particuliers et aux collectivités par exemple. L'implication de la coexistence des dispositifs industriels et domestiques De nombreuses théories du management estiment que deux logiques contradictoires au sein d'une même entreprise sont source d'incertitudes, de conflits et de dysfonctionnement. D'après Wissler, les logiques domestiques et industrielles au sein du Crédit Mutuel sont bien source de tensions. [...]
[...] Ces jugements de valeur découlent d'une conception particulière de la morale. Cette morale est semblable à celle du modèle Raiffeisen. La banque étudiée est dans la tradition de ce modèle, qui possède une conception chrétienne de la morale. Ce n'est pas seulement le risque de non- remboursement qui est pris en compte. En effet, l'octroi de crédit sera réalisé si la personne est en quelque sorte méritante, si son idiosyncrasie correspond à ce qui est considéré comme vertueux, comme bien, dans cette morale. [...]
[...] L'épreuve domestique Comme nous l'avons vu dans le cours et comme nous le dit Wissler, la définition du crédit et de la relation bancaire dépend des idéaux politiques de la banque. Nous avons affaire ici à une banque dans la lignée d'un des premiers modèles de banque coopérative, le modèle Raiffeisen. Malgré le siècle qui sépare la création du Crédit Mutuel et cette étude, la tradition du modèle Raiffeisen est pratiquement identique comme nous le verrons. Deux logiques d'actions ont cours, qui sont a priori différentes si la relation se fait face à une entreprise ou à un particulier. [...]
[...] À l'inverse, un crédit à la consommation qui vise à la satisfaction personnelle de l'emprunteur traduit une volonté égoïste et donc moralement mauvaise. Comme nous l'avons vu dans le cours, c'est un transfert, une intermédiation de valeurs lors de l'épreuve de l'octroi de crédit à un particulier. Mais concernant la qualification des risques lors de la relation bancaire avec une entreprise pour cette même banque, les jugements subjectifs sont mis de côté en faveur d'éléments objectifs. Pour améliorer la qualité du jugement des emprunteurs, il est important pour les banques coopératives et de crédits de développer des caisses locales, restreintes à un territoire. [...]
[...] Pour juger de l'octroi de crédit à un particulier, la banque étudiée a une approche relationnelle et qualitative. Comme nous l'avons vu dans le cours, cette approche est caractéristique du modèle de banque coopérative https://theses.univ- lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon 2.2010 .goepfert_em&part=375804#:~:text =Selon Boltanski et Thévenot%2C l,d%27accord entre les personnes. (univ- lyon2.fr) Même si cette approche n'est pas absente des autres types de banques, elle est ici plus prégnante. Wissler souligne qu'une relation personnelle, au- delà d'un cadre strictement professionnel est établi entre le chargé de crédit, en l'occurrence le CA à cette époque, et l'emprunteur. [...]
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