La mesure de la création de valeur actionnariale est sujette à plusieurs critiques. En effet, la théorie de l'agence situe le problème de création et de destruction de valeur entre les dirigeants et les actionnaires en supposant que les actionnaires sont les seuls créanciers résiduels à la rente créée surtout qu'ils sont les seuls à supporter le risque en cas de faillite. Cette vision contient en elle-même un risque majeur qui est celui du court – termisme, puisque la seule préoccupation des dirigeants est de maximiser la valeur reflétée par le cours boursier, en ignorant le rôle joué par les autres parties prenantes qui ont participé à la création de cette valeur (salariés, clients, fournisseurs, créanciers, etc.).
L'article étudié analyse les limites de la création de valeur actionnariale qui ont amené à adopter l'approche partenariale avant d'évoquer les principales implications de cette approche sur la gouvernance des entreprises.
[...] Cette appropriation peut permettre d'établir une relation partenariale de long terme favorable à la création de valeur. La prise de participation, croisée ou non, accompagnée ou non d'un siège au CA (ou d'échanges d'administrateurs), constitue au delà des accords commerciaux ou de partenariat, un mode de gestion particulier de ce type de relation. Cette situation fréquente permet, par un meilleur accès à l'information, de mieux contrôler la valeur créée et son partage. Ce type d'actionnariat se distingue fondamentalement de l'analyse traditionnelle du rôle de l'actionnaire car il s'agit le plus souvent d'un partenariat de long terme où l'objectif n'est pas prioritairement la rémunération du capital financier apporté. [...]
[...] Création de valeur et gouvernance des transactions commerciales Du côté des clients l'analyse est réversible vis-à-vis des fournisseurs–, la firme accroît d'autant plus la valeur créée (part de l'entreprise dans la valeur partenariale créée) que le client dispose de peu d'alternatives. La firme peut se trouver en position favorable pour diverses raisons, des raisons économiques liées par exemple au caractère innovateur du produit ou des services qu'elle fournit, aux accords de partenariat éventuels qu'elle a liés avec le client et qui augmentent les coûts de sortie de la relation ou, encore, des raisons réglementaires qui font que le client est obligé de se fournir auprès de la firme. [...]
[...] Un client, qui détient une participation dans la firme, peut accepter provisoirement un prix excessif, si les perspectives de redressement sont prometteuses et s'il est intéressé au partage de la valeur créée après redressement. Les différents SH se trouvent dans des situations très inégales. Leur position dans le partage de la valeur dépend naturellement de leur contribution à la création de valeur. A priori, un SH ne peut s'approprier davantage que la valeur qu'il contribue à créer, sans provoquer de réactions défavorables des autres partenaires qui se verraient spoliés. Une telle conclusion cependant peut être contestée car le dirigeant peut avoir intérêt à opérer des transferts de valeur entre SH. [...]
[...] Le dirigeant, même s'il contrôle l'information diffusée à l'actionnaire dominant, court un risque plus important d'éviction. Si la valeur créée chute fortement, il a tout intérêt à réduire la part affectée aux autres SH et à maintenir celle de l'actionnaire dominant de façon à ce qu'il obtienne au moins la rentabilité normale sur le marché. Dans ce scénario, ce ne sont pas les actionnaires qui assument l'essentiel du risque résiduel, mais les autres SH notamment les salariés, fortement pénalisés par les coûts de sortie qui sont dans l'incapacité d'évincer le dirigeant. [...]
[...] Le problème semble plutôt être celui de la protection du capital managérial. Le marché du capital managérial, souvent considéré pour son rôle disciplinaire, assure également, de par la mobilité qu'il permet, une fonction de préservation de ce même capital. La protection du dirigeant passe également par des dispositifs tels que les parachutes dorés ou le cumul du statut de dirigeant avec celui de salarié. La protection la plus efficace est cependant liée aux stratégies entreprises en investissant dans des actifs spécifiques qui peuvent induire des pertes substantielles pour les actionnaires en cas de révocation. [...]
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