Une étude menée conjointement par DELOITTE et ALTARES début 2009 affirme que la crise financière puis économique qui secoue la planète depuis l'été 2007 a eu des conséquences dramatiques sur la trésorerie des entreprises françaises. En effet, l'année 2008 a vu le nombre de procédures collectives s'accroitre de plus de 10% par rapport à 2007 dont près de 90% se terminent en situation de liquidation judiciaire; soit le plus haut niveau atteint depuis 1991 !
Le cas du constructeur américain General Motors nous montre bien qu'aucun groupe aussi important soit-il, ne peut se permettre d'ignorer l'enjeu considérable qu'est devenue la gestion de trésorerie. En effet, personne ne pouvait imaginer qu'un tel poids lourd de l'industrie automobile mondiale ne puisse être placé sous la protection du « Chapter 11 » ; soit l'équivalent de la loi de sauvegarde française.
Dans ce cas précis, nous pouvons nous interroger sur le rôle des multiples filiales de manufacturier américain dans cette situation de trésorerie délicate. En effet, si General Motors se retrouve dans cette délicate situation c'est en partie parce que celles-ci n'ont pas su générer la trésorerie suffisante qui aurait permis au groupe de faire face à la crise sur le marché de l'automobile. Aujourd'hui, pour espérer un hypothétique redressement, GM est obligé de se séparer d'une partie de ses filiales (Saab ; Opel ; Pontiac…).
Ces éléments m'amènent à la problématique que j'ai choisi d'étudier dans mon mémoire d'apprentissage : « Quels sont les leviers dont disposent les filiales d'une société cotée pour améliorer leur position de trésorerie ? ». Pour y répondre, j'ai choisi d'illustrer les différentes parties de mon raisonnement avec l'exemple de la société Astrium Satellites qui est une des filiales du groupe aéronautique et spatial européen EADS.
J'articulerai mon analyse selon deux axes :
Dans une première partie, nous nous demanderons en quoi le fait d'appartenir à un groupe de sociétés coté peut avoir des conséquences sur la gestion de trésorerie. Pour cela ; nous définirons avec précision la notion de « groupe de sociétés coté » (I) et exposerons les conséquences de ce statut particulier (II) en particulier sur la gestion des liquidités (III).
Dans un second temps, nous chercherons à comprendre de quels moyens disposent les filiales pour dégager le maximum de liquidités et ainsi améliorer leur position de trésorerie. Nous verrons qu'il existe différentes approches de calcul concernant cet indicateur (I) mais que l'approche des flux préconisée par la norme IAS 7 demeure la plus répandue (II).
A partir de cette approche, nous démontrerons l'importance de la gestion de Besoin en Fonds de Roulement puis la panoplie d'outils dont dispose le cash manager ou le trésorier d'une filiale pour l'optimiser et ainsi améliorer considérablement sa position de trésorerie (III).
[...] 2 Tentative de définition générique A la lecture de ces trois points de vue ; il est possible de se risquer à une définition générique : Un groupe est composé d'un ensemble d'entités juridiques distinctes parmi lesquelles la société-mère exerce un contrôle sur ses filiales dans la perspective d'une stratégie de développement global. Deux notions paraissent ici primordiales et méritent d'être approfondies. Il s'agit de la notion de filiale et surtout de la notion de contrôle Qu'est-ce qu'une filiale ? 1 Point de vue du Code Commerce Pour différencier une société filiale d'une participation, le code de commerce se base uniquement sur la part de capital détenu. [...]
[...] Les clauses d'agrément. L'actionnaire d'une société anonyme ou d'une SCA qui souhaite céder ses actions devra demander, sous peine de nullité de la cession, l'agrément de la société L'organisation du marché des actions en France Les bourses de valeurs mobilières française, hollandaise, belge et portugaise sont gérées par les filiales de l'entreprise NYSE-Euronext qui gère aussi la bourse de New York. La place de Paris est tenue par Euronext Paris SA. [...]
[...] L'entreprise peut aussi mobiliser ses créances clients à travers des solutions de financement externes comme l'escompte, la cession de créances Dailly, l'affacturage ou même la titrisation. De la même manière, il est possible d'externaliser la gestion de son poste fournisseurs grâce à l'affacturage inversé. Toutefois, cet éventail de solutions n'est pas efficace sans l'instauration d'une vraie culture Cash dans l'entreprise : tous les acteurs de l'entreprise qu'ils soient financiers ou pas doivent prendre conscience du rôle qu'il peut jouer dans l'amélioration de la situation de trésorerie de l'entreprise. [...]
[...] Dans ces conditions, les leviers d'amélioration de la position de trésorerie paraissent limités. Toutefois, l'analyse de la formation de la position de trésorerie fournie par le Tableau de Flux de Trésorerie (Norme IAS met en lumière le rôle majeur du Besoin en Fonds de Roulement. Le BFR représente le solde de trésorerie nécessaire à toute entreprise pour financer son cycle d'exploitation. Il mesure le décalage entre les besoins de financement créés par les actifs circulants (Stocks, Créances et avances versées) et les ressources de financement apportées par le passif circulant (Dettes fournisseurs et avances reçues). [...]
[...] La norme IAS 27 du règlement IAS applicable aux sociétés cotées sur un marché européen. Il n'y a pas de différences philosophiques fondamentales entre ces deux réglementations. En effet dans les deux cas, la notion de contrôle se mesure non pas en fonction du capital détenu mais plutôt à la part des droits de vote détenus en assemblée générale ordinaire Les types de participations Le type de participation a une influence dans le calcul de la part de droit de vote détenue. [...]
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