Au 1er janvier 2005, la commission européenne impose aux sociétés cotées européennes, soit 5 millions d'entreprises, d'adopter les normes comptables IFRS afin d'unifier le langage comptable au sein de nombreuses règles en application au sein de l'Union.
Lourd, complexe et coûteux, ce passage aux normes IAS (International Accounting Standards) ou IFRS (International Financial Reporting Standards) représente un chantier important dont seules 55% des entreprises cotées en moyenne y sont préparées. Ce résultat indique que le processus général de préparation est plus lent et tardif que le délai prévu par les experts.
Mais le changement de normes est aussi un formidable levier pour l'émergence d'un marché financier européen qui a pour objectifs de mieux traduire « comptablement » la réalité économique des entreprises, optimiser l'efficacité du marché intérieur européen, redonner confiance aux investisseurs, et à long terme, améliorer la compétitivité et la croissance des entreprises européennes.
Le changement de référentiel est donc un sujet stratégique et ce sont les entreprises qui, grâce à leur communication financière, se montreront les plus transparentes et accompagneront le mieux leurs publics dans la compréhension de l'impact de ce changement qui s'en sortiront gagnantes
Ainsi, après avoir présenté les conditions d'application de ces normes IFRS au sein des entreprises cotées européennes, nous traiterons des impacts et des enjeux de celle-ci sur les entreprises cotées et non cotées, et dans un dernier point, nous étudierons l'avancement des différents pays européens face à l'application des normes IFRS.
[...] Un panorama européen de l'avancement face à l'application des normes IFRS Allemagne Les entreprises cotées Les entreprises allemandes se révèlent prêtes et organisées. La majorité d'entre elles peuvent fournir, dès aujourd'hui des comptes aux normes IFRS et elles communiquent déjà largement sur ce sujet. L'Allemagne est le pays le plus positif à l'égard des normes IFRS, et estime que celles- ci sont une véritable opportunité pour améliorer l'organisation de leurs entreprises. De plus, l'Allemagne est le pays le plus avancé dans la mise en place de cette nouvelle réorganisation (initiée depuis 2002), surtout centralisé au niveau du siège pour 97% d'entre elles. [...]
[...] Seulement, cette mise en place des normes IFRS au 1er janvier 2005 risque d'accroître la volatibilité des marchés financiers pendant une période transition, c'est pourquoi celle-ci va nécessiter une communication financière adaptée de la part de ces entreprises dès publication des résultats du premier semestre 2005. Ainsi, nous verrons l'importance de cette communication financière pour accompagner ce saut qualitatif vers une transparence accrue des comptes par une valorisation de l'information. Seules les entreprises qui adopteront une structure interne et une communication financière adaptées sauront tirer leur épingle du jeu face à ce vaste chantier international en matière d'uniformisation des normes comptables. [...]
[...] Ce lobbying se manifeste souvent en raison d'une frilosité des entreprises concernant le caractère obligatoire de cette application, du retard que certaines d'entre elles ont à mettre en place ce nouveau référentiel, et des opportunités et habitudes locales. En effet, ce nouveau système va initier de nouveaux réflexes financiers, comptables et stratégiques pour les entreprises. c. Les impacts dans la prise de décision stratégique Une lecture des comptes plus fiable et transparente Les normes IAS/IFRS ont pour objectif prioritaire d'apporter une meilleure perception de la santé financière des entreprises (transparence des comptes) et une meilleure comparabilité des comptes à long terme. Ainsi, l'information financière sera plus fiable sur les marchés financiers. [...]
[...] Elles redoutent majoritairement l'impact des normes IFRS sur les niveaux des résultats annuels, puis ensuite sur les instruments financiers. Très peu d'entreprises britanniques souhaitent mettre en place une communication financière (à peine 10%). Même si les sociétés du Royaume-Uni reconnaissent une efficience dans la transparence et un meilleure comparabilité des comptes, elles sont néanmoins pessimistes face à ce grand cataclysme comptable et financier. Les entreprises non cotées Elles ne souhaitent pas passer aux normes IFRS, en raison du chantier long et coûteux que représente cette application, malgré la possibilité donnée par le gouvernement d'adopter les normes IAS/IFRS à partir de 2005 à la place des normes locales (seules 27% acceptent la conversion). [...]
[...] La communication financière devra se concentrer durant la période transitoire sur la maîtrise des nouvelles normes comptables par les entreprises et en expliquer les conséquences grâce à un soucis de transparence (introduction de la valeur de marché entraînant l'actualisation de la valeur de leurs actifs, publications des comptes semestriels voire trimestriels entraînant la volatibilité des résultats et des cours de Bourse). De plus, la préparation d'une stratégie de communication reste secondaire face à la préparation déjà tardive de certaines entreprises quant à leur organisation interne. La communication financière dans les entreprises non cotées A l'instar des entreprises cotées, la communication n'est pas considérée, par les entreprises non cotées, comme un outil stratégique. [...]
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