Depuis 30 ans, le secteur bancaire a considérablement évolué , aussi bien en termes d'organisation que d'activités. À partir des années 1980, le monde de la banque, jusque-là réglementé et dominé par l'État, connaît des mutations profondes. La loi bancaire de 1984, qui soumet à un cadre juridique commun l'ensemble des établissements de crédit, est le point de départ d'un mouvement continu de décloisonnement du crédit et de déréglementation.
Aujourd'hui, le secteur bancaire se caractérise par la prépondérance d'éléments immatériels et par le nombre important de transactions avec la clientèle. Cela induit une comptabilité analytique complexe du fait des nombreuses charges indirectes à répartir : charges de structure (gestion, supervision) et charges de support (gestion des locaux, logistique, formation). La visibilité sur la décomposition des coûts est ainsi moins claire qu'en milieu industriel.
[...] D'autre part, l'unification du marché des services financiers dans un cadre européen réalisé entre 1993 et 1999 et l'adoption d'une monnaie unique européenne au début de 2002, exposent les banques françaises à une concurrence accrue de l'étranger. Enfin, les privatisations de 1987, puis celles initiées en 1993 mettent fin à la domination de l'État sur le secteur. Un changement majeur est la place prépondérante des systèmes d'information dans le milieu bancaire. Ils deviennent en effet de véritables usines de production chargée d'offrir une gamme de produits de plus en plus large et complexe. [...]
[...] La méthode ABC (coûts basés sur les activités) en milieu bancaire I. Méthode ABC rappel Les méthodes du XIXe siècle en matière de calcul de coûts sont périmées du fait de l'augmentation croissante des coûts indirects. En effet, la méthode des sections homogènes a été développée pour les activités industrielles qui en généraient très peu. Or la tendance à l'intégration verticale, l'automatisation de tâches relevant autrefois de la main-d'œuvre, et la multiplication des services génèrent de plus en plus de coûts indirects. [...]
[...] Cela induit une comptabilité analytique complexe du fait des nombreuses charges indirectes à répartir : charges de structure (gestion, supervision) et charges de support (gestion des locaux, logistique, formation). La visibilité sur la décomposition des coûts est ainsi moins claire qu'en milieu industriel. D'autre part, les besoins accrus de pilotage bancaire (définition de stratégie commerciale, mise au point des politiques tarifaire) multiplient les axes d'analyse de la rentabilité. À cela s'ajoutent les récentes requêtes gouvernementales sur la transparence de la tarification bancaire. III. Contrôle de gestion et banque 1. [...]
[...] Tout ceci en respectant le cadre légal défini pour le secteur. Historiquement, les banques françaises utilisaient la méthode des sections homogènes comme système d'analyse des coûts. Mais nous avons vu que compte tenu de la structure des coûts (directs et indirects) et l'aspect arbitraire des clés de répartition et l'unicité des unités d'œuvre, ce système aboutit le plus souvent à des coûts de revient incomplets ou erronés. L'intérêt de cette méthode est illustré par une étude universitaire menée en 1990 (Sephton et Trevor, 1990). [...]
[...] La manière de faire les choses cause les activités, chaque activité engendre des coûts la concernant et le produit consomme des activités. L'important devient donc de comprendre pourquoi les coûts existent pour chercher à l'éviter. L'analyse des activités induit une réelle compréhension des causes des coûts et par conséquent permet de les réduire en analysant les processus. On commence par rattacher les coûts aux activités qui les ont causés, puis on regroupe les activités ayant la même finalité dans des centres de regroupement. [...]
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