Longtemps cantonné à des séries emblématiques telles que Dallas et Santa Barbara, le statut des séries télévisées a progressivement acquis ses lettres de noblesse
[...] Plusieurs facteurs ont contribué à ce changement. D'une part, une complexification des intrigues a permis de donner davantage de profondeur. Alors que les principaux rebondissements des séries populaires des années 1970-80 tenaient en grande partie à des événements de type familial ou privé (destins de grandes familles fortunées, chroniques à la trame parfois sinueuse, etc.), certaines séries ont abordé des thématiques plus graves, comme la drogue (Weeds et Breaking bad notamment), la pauvreté (Shameless). D'autre part, sous des apparences parfois légères, certaines séries se sont attaquées à des thèmes discrets mais prégnants de la société du début des années 2000 : c'est le cas notamment de Desperate housewives, dont les choix scénaristiques ont permis de mettre en avant une catégorie sociale qui n'était pas un support ordinairement retenu par les réalisateurs alors qu'elles constituent une part importante du corps social, américain notamment : les femmes aux foyer. [...]
[...] La conquête progressive par les séries de leurs lettres de noblesse en effet s'est effectué en parallèle d'un phénomène sociétal caractéristique de la seconde moitié des années 1990, le Girl power. Dans la lignée des vagues féministes des décennies précédentes, le Girl power a renouvelé les revendications féministes en les déclinant dans des sphères non plus seulement politiques mais artistiques. En effet, dans un premier temps réservé à l'industrie de la musique avec notamment le succès du groupe des Spice Girls, le Girl power s'est érigé en mouvement durable en se diffusant dans d'autres domaines. [...]
[...] C'est le cas notamment de Buffy contre les vampires mais aussi de Charmed, des séries fantasy qui enregistrent des audiences très importantes. Ces deux séries partagent la particularité de mettre en scène des jeunes femmes dans un univers relativement guerrier tout en le combinant à des problématiques féminines jusque-là rarement abordées dans des séries : histoires d'amour, relations aux parents, etc. Or la sociologie de fait très différente des spectateur.trice.s — majoritairement des jeunes filles — constituent de ce point de vue un aspect crucial, car ces jeunes adultes ont donc accès à des figures féminines autrement plus développées que celles des décennies précédentes. [...]
[...] Dans cette perspective, nous verrons dans un premier temps que . Dans un second temps, nous analyserons Enfin, face à . [...]
[...] Il convient toutefois de rappeler que cette tendance n'est bien entendu pas radicalement nouvelle, et des signes précurseurs permettent de mettre en évidence le potentiel de ce genre culturel en termes de représentations des femmes. Ainsi, des personnages féminins emblématiques ont constitué la structure de certaines séries dès les années soixante, comme en atteste le personnage de Samantha dans Ma sorcière bien aimée. Dans cette série toutefois, si le mari de Samantha occupe un rôle secondaire — et quelque peu bouffon — Samantha reste cantonnée au rôle d'épouse, et la magie lui sert principalement à rendre plus doux son quotidien de ménagère. [...]
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