« Je viens vous voir parce que j'ai des mauvaises pensées ». C'est sur ces premiers mots que s'ouvre le roman. Nina Bouraoui dévoile ici ses angoisses d'écrivain, sa déchirure originelle entre l'Algérie, pays qui l'a vu naître, et la France, qui l'a accueillie, mais aussi ses réflexions sur l'amour saphique. Le tout à travers une écriture parfois abrupte, réellement incisive qui tranche dans le vif et pousse le lecteur – témoin quelque peu voyeur de la séance de thérapie fictive – dans ses retranchements : le style ne peut laisser indifférent, qu'il étonne par sa perspicacité et sa précision, qu'il émeuve par sa justesse et la force des idées, ou bien encore qu'il surprenne par le flot continu de cette « peau buvard », qui permet à l'auteur de nous livrer un véritable roman-confession d'une sincérité et d'une profondeur éblouissante, qui lui vaudront de recevoir le prix Renaudot en 2005.
[...] Se penser en deux parties. À qui je ressemble le plus Depuis son premier roman (La Voyeuse interdite, récompensé du prix du Livre Inter en 1991), Nina Bouraoui a publié une dizaine de romans, principalement centrés sur les mêmes thèmes : le déracinement, la déchirure entre deux cultures, l'homosexualité, l'écriture, tout cela dans un style de plus en plus épuré et offrant plus de lisibilité que ses premiers romans qu'elle qualifie elle-même de très fermés et plutôt personnels Car en effet, l'écriture de Nina Bouraoui est viscérale, presque physique. [...]
[...] Française ou algérienne ? Garçon ou fille ? Nina Bouraoui ne veut pas trancher : elle écrira juste Je suis le fils de mon père ; tout est dit. Bandeau Dans l'intimité de Nina B. [...]
[...] Mais à l'intensité du choc entre les deux cultures, et à travers la quête identitaire de l'auteur, transperce toujours la sensualité, le rapport de corps à corps entre elle et l'Algérie, presque toujours présente dans ses romans. Au dédoublement entre les deux identités algérienne ou française s'ajoute souvent l'ambiguïté sexuelle : Non je ne veux pas me marier. Non, je ne laisserai pas mes cheveux longs. Non, je ne marcherai pas comme une fille. Non, je ne suis pas française. (Garçon manqué). [...]
[...] Mes mauvaises pensées - Nina Bouraoui : La technique de communication Prière d'insérer Je viens vous voir parce que j'ai des mauvaises pensées C'est sur ces premiers mots que s'ouvre le roman. Nina Bouraoui dévoile ici ses angoisses d'écrivain, sa déchirure originelle entre l'Algérie, pays qui l'a vu naître, et la France, qui l'a accueillie, mais aussi ses réflexions sur l'amour saphique. Le tout à travers une écriture parfois abrupte, réellement incisive qui tranche dans le vif et pousse le lecteur témoin quelque peu voyeur de la séance de thérapie fictive dans ses retranchements : le style ne peut laisser indifférent, qu'il étonne par sa perspicacité et sa précision, qu'il émeuve par sa justesse et la force des idées, ou bien encore qu'il surprenne par le flot continu de cette peau buvard qui permet à l'auteur de nous livrer un véritable roman- confession d'une sincérité et d'une profondeur éblouissante, qui lui vaudront de recevoir le prix Renaudot en 2005. [...]
[...] Mais c'est cette intensité qui caractérise le style si particulier de l'auteur. Portrait d'auteur Née à Rennes en 1967 d'un père algérien et d'une mère bretonne, Nina Bouraoui passe les quatorze premières années de sa vie à Alger. Son arrivée brutale à Paris est un véritable électrochoc : prise entre deux cultures, elle entre alors dans une période de questionnement identitaire, comme elle l'écrira quelques années plus tard dans Garçon manqué : «Leurs yeux qui cherchent sur mon corps une trace de ma mère, un signe de mon père. [...]
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