Depuis les années 1980, on peut observer une inflation du terme "communication". En effet, il est fréquemment employé mais quand il s'agit de répondre à la question de sa signification, nous nous retrouvons confrontés à une pluralité de réponses. Ce mot renvoie en effet à des choses très différentes : des savoir-faire, des postes de travail comme le chargé de communication, des institutions, ou encore des rubriques de presse, etc.
Dans son ouvrage Médias et société, Francis Balle s'exprime sur les sciences de la communication. Il nous explique que les médias et la communication ne font pas l'objet d'une discipline scientifique propre comme c'est le cas, par exemple, pour la psychologie sociale ou les sciences politiques. Il ajoute que la communication et les médias ne sont, en fait, qu'un
chapitre particulier qui est abordé dans diverses disciplines. Selon lui, il n'existe donc pas de sciences de la communication en tant que discipline, au même titre que l'histoire, la sociologie ou encore bien d'autres. Cette vision s'avère assez répandue et nous allons démontrer sur quoi elle est fondée, c'est-à-dire que nous allons nous intéresser aux problèmes et obstacles rencontrés par les sciences de la communication qui les empêchent de devenir une discipline à part entière.
[...] Vers une vraie science de la communication: problèmes et obstacles posés par les sciences de la communication d'après l'ouvrage Médias et société de Francis Balle Quels problèmes posent les sciences de la communication et quels obstacles doivent-elles franchir pour ériger une vraie science de la communication? Dans son ouvrage Médias et société, Francis Balle s'exprime sur les sciences de la communication. Il nous explique que les médias et la communication ne font pas l'objet d'une discipline scientifique propre comme c'est le cas, par exemple, pour la psychologie sociale ou les sciences politiques. [...]
[...] L'utilisation de travaux peu judicieux et la tendance à généraliser Comme nous l'avons vu précédemment, les sciences de la communication ne possèdent pas de méthodes qui leur sont propres et utilisent donc des travaux empruntés à d'autres disciplines. Pour élaborer sa théorie de l'influence et démontrer de quelle manière Hitler a réussi à conditionner les allemands pour arriver au pouvoir, Serge Tchakhotine a repris les travaux de Pavlov sur le conditionnement. Ces travaux portaient sur le comportement et avaient été réalisés sur un chien afin de démontrer qu'un stimulus neutre peut, suite au conditionnement, devenir conditionnel. [...]
[...] L'institutionnalisation récente et l'influence de la politique Les sciences de la communication ont commencé à s'institutionnaliser aux USA après la Seconde Guerre Mondiale sous la pression des publicitaires et des hommes politiques. En France, leur institutionnalisation a été beaucoup plus tardive puisqu'il a fallu attendre 1975. Les sciences de la communication ont été marquées par les sciences politiques et le concept d'espace public est utilisé pour les aborder. Selon Jürgen Habermas, l'espace public qui s'était construit en Grande Bretagne au XVIIème siècle et en France au XVIIIème, est un espace symbolique qui permet d'échanger et de confronter des idées, de construire l'opinion publique et ainsi d'améliorer la démocratie. [...]
[...] C'est Paul Lazarsfeld qui a été le premier à intégrer des normes scientifiques en matière d'analyse des médias dans les sciences de la communication. Il reprochait aux philosophes de l'École de Francfort de n'appuyer leurs théories sur aucune donnée chiffrée. Ce fut cependant un échec car Paul Lazarsfeld n'a fait que donner un label pseudo scientifique aux sciences de la communication. En effet, il a utilisé les sondages provenant du marketing et non pas des méthodes propres aux sciences de la communication. [...]
[...] Pour élaborer sa théorie de l'influence, Serge Tchakhotine s'est servi de la psychologie des foules de Gustave Le Bon, des travaux de Pavlov sur le conditionnement et des travaux sur la société de masse. Les études culturelles quant à elles, ont utilisé des méthodes d'analyse ethnologiques. Si elles veulent exister, les sciences de la communication doivent construire une approche qui leur est propre, spécifique, c'est-à-dire aborder les différents objets d'études et les problématiques d'un point de vue communicationnel. On peut également remarquer que les personnes qui se sont intéressées aux sciences de la communication venaient d'autres disciplines. Si nous prenons Paul Lazarsfeld, il était avant toute chose sociologue et psychologue. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture