L'auteur de cet ouvrage, Philippe Breton, est né en 1951 et est professeur des universités au Centre universitaire d'enseignement du journalisme à Strasbourg. Ses études portent principalement sur l'anthropologie de la parole, les techniques de communication et les pratiques de l'argumentation. "L'utopie de la communication" tient une place particulière dans l'historiographie récente, puisqu'elle ressort comme un des rares ouvrages qui traite du lien entre l'actuel concept de communication et certains événements historiques.
La question initiale que pose Philippe Breton dans son livre est de savoir pourquoi la communication a pris autant de place dans notre société moderne. Pour répondre à cette interrogation, ce dernier développe plusieurs thèses. La première est que la communication est devenue en grande partie une utopie, ou plutôt, qu'elle a absorbé une grande partie de l'espoir utopique dont nos sociétés sont capables. La seconde insiste sur le système de valeurs qui s'est construit autour de la communication et qui s'est progressivement affirmé comme une alternative possible aux idéologies et aux représentations « classiques » de l'homme.
[...] La communication a donc réussi à absorber une partie de l'espoir utopique de nos sociétés modernes, et grâce à son système de valeurs, elle s'est affirmée comme une alternative possible aux idéologies et aux représentations classiques de l'homme. Sa portée sociale est néanmoins compromise par les effets pervers évoqués dans la troisième partie, qui font de la société de communication un mythe qui n'influence pas totalement les changements de notre société. On ne peut toutefois pas nier l'importance de la communication dans la vie sociale. Nous le voyons par exemple en politique, ou l'exercice de la démocratie dépend largement de la capacité des hommes à s'exprimer. [...]
[...] Ses études portent principalement sur l'anthropologie de la parole, les techniques de communication et les pratiques de l'argumentation. Quand L'utopie de la communication fut publiée, Philippe Breton avait écrit quatre ouvrages : Une histoire de l'informatique en 1987, La techno-science en question : éléments pour une archéologie du XXe siècle et L'explosion de la communication. La naissance d'une nouvelle idéologie en 1989, ainsi que La Tribu informatique en 1990. De 1992 à aujourd'hui, une douzaine d'ouvrages ont été publiés : À l'image de l'homme. [...]
[...] A partir de 1942, l'idée d'une société nouvelle va émerger autour du thème d'un homme nouveau, à l'opposé de la cruauté, que les spécialistes de la communication appellent l'Homo communicans. Philippe Breton donne la définition suivante : L'Homo communicans est un être sans intériorité et sans corps, qui vit dans une société sans secret, un être tout entier tourné vers le social, qui n'existe qu'à travers l'information et l'échange, dans une société rendue transparente grâce aux nouvelles machines à communiquer (p.46). [...]
[...] La guerre de Trente Ans du XXe siècle (expression employée par Arno Mayer et George Steiner), englobant les événements historiques allant de la Première Guerre mondiale à la fin de la Seconde Guerre mondiale (guerre de 1914-1918, explosions d'Hiroshima et de Nagasaki, génocide commandité par les nazis, camps staliniens, violences commises à l'égard des civils), provoqua d'une part un ébranlement des valeurs politiques et morales, au discrédit des idéologies traditionnelles, du fait que les populations prirent conscience de la faiblesse des gouvernements face à la barbarie moderne. Et d'autre part, cela eut pour conséquence d'instaurer une farouche volonté de transparence, au travers d'une communication permanente. Après que le secret absolu du génocide nazi fut levé, rien ne devait plus être commis dans le silence et dans le noir. [...]
[...] Selon lui, les grandes voies de la communication empruntèrent deux axes : par le biais de discours sociaux relevant d'une influence intellectuelle et culturelle directe ; et par l'intermédiaire d'une imprégnation par les usages d'objets et de techniques novateurs servant à communiquer. Le premier axe eut pour conséquence de conférer à la communication une place de plus en plus importante dans les sciences (utilisation de la cybernétique), les discours intellectuels, la littérature (la science-fiction d'I. Asimov et P. K. Dick et leur vision de la modernité) et dans la culture (thèses des essayistes sociaux comme M. McLuhan, A. [...]
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