Qu'est-ce que le voyage ? Cette notion signifie-t-elle nécessairement un déplacement géographique ? Et combien de kilomètres faudrait-il avoir parcouru pour pouvoir dire « j'ai voyagé. »
[...] » L'homme est ainsi fait qu'il est toujours parti, toujours en mouvement. L'immuable vérité ne se trouve qu'au travers de ses incessantes variations. Nietzsche commente ainsi Flaubert lequel disait « on ne peut penser qu'assis », et commente : « Je te tiens là nihiliste on ne peut penser qu'en marchant » Hamlet disait « je pense donc je suis. » Pour Nietzsche, il s'agirait davantage de « Je marche, donc je suis. » L'anti-thèse de ce besoin de mouvement peut se trouver dans le romantisme, notamment dans l'œuvre de Joris-Karl Huysmans paru en 1884 où l'anti-héros Jean des Esseintes incarne le « mal du siècle » et se retire dans un pavillon. [...]
[...] Du Voyage Qu'est-ce que le voyage ? Cette notion signifie-t-elle nécessairement un déplacement géographique ? Et combien de kilomètres faudrait-il avoir parcouru pour pouvoir dire « j'ai voyagé. » Beaudelaire écrit dans le poème « Parfum exotique », extrait de Spleen et idéal : « Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne, Je respire l'odeur de ton sein chaleureux, Je vois se dérouler des rivages heureux Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone » Cet extrait illustre la capacité humaine de voyager par la pensée et de parcourir des distances par la force de l'imagination. [...]
[...] Une grande solitude, le défi de survivre, au final le plus beau de ces récits est l'hommage fait à la famille, soutien indéfectible de ces grands voyageurs, principal soutien mental face au danger et à l'adversité. Le voyage dans cette matrice, c'est l'exception, la vie d'un battant, une ode à la nature qu'il faut affronter et apprivoiser en toute humilité, surtout en nourrissant chaque minute la volonté de revenir dans cette famille chérie. Surtout, le voyage signifie devoir revenir, c'est-à-dire devoir cesser le voyage. Mike Horn écrit dans sa bibliographie : « C'est à la fois le moment le plus heureux de toute mon expédition, et le plus triste. [...]
[...] Emerson, dans La confiance en soi, écrit que : « voyager est le paradis des sots. Nos premiers voyages nous révèlent combien les lieux sont indifférents. Chez moi je rêve qu'à Naples et à Rome, je pourrai m'enivrer de beauté et perdre ma tristesse. Je fais mes malles, dis au revoir à mes amis, embarque sur la mer, et enfin me réveille à Naples, et là, à mes côtés, se trouve l'austère réalité : le moi triste, implacable, celui-là même que j'avais fui » Le voyageur s'il part s'emmène toujours dans ses bagages. [...]
[...] Mais voyage ne devrait pas signifier irresponsabilité. Autant les voyages rêvés d'alors, telles les Lettres persanes de Montesquieu, L'Atlantide d'Hérodote, Utopia de Thomas more visaient à faire réfléchir leurs contemporains. Aujourd'hui dans le monde globalisé qui est le nôtre, les voyages servent à nous changer en citoyens du monde, notamment et surtout en mesurant l'importance de la nature et de la préservation de sa biodiversité. Sinon, à quoi servirait-il de vouloir aller admirer des merveilles exotiques sans vouloir préserver leur splendeur. [...]
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