Les élections présidentielles de 2007 en France et de 2008 aux Etats-Unis relancent le débat sur la place de la communication dans le discours politique moderne. Assiste-t-on à une « américanisation »de la communication politique française ? Quels sont les ingrédients d'une bonne communication ? Peut-on l'assimiler à de la manipulation d'opinion ? L'acteur politique n'est-il pas lui-même victime de l'évolution médiatique ? Voici des éléments de réponse, illustrés par des exemples d'actualité…
[...] Il être capable d'adapter son discours à son auditoire afin de faire passer son message à l'ensemble de la population. Il doit privilégier la communication directe, sans intermédiaire. Il doit utiliser des formules fédératrices, sans chercher à attaquer directement son adversaire. Il doit susciter le respect en communiquant. On doit prendre plaisir à écouter l'acteur politique, son art de la parole est l'une de ses clés de réussite et de crédibilité. Il doit également chercher à plaire à travers l'image qu'il donne de lui- même. [...]
[...] Les attentes des lecteurs changent également. La politique-spectacle américanisée séduit On s'oriente vers du journalisme de horse race (course de chevaux), se résumant au classement de chaque acteur dans l'opinion de la population plutôt que vers des articles de fond, d'analyses politiques profondes. La presse people (l'un des rares supports papier encore en croissance) constitue une opportunité privilégiée pour les politiques de faire parler d'eux, de susciter convoitise ou polémique C'est en tout cas une façon inespérée de ne pas laisser les gens indifférents et de se montrer proche du lecteur. [...]
[...] Car l'image est à la base même de la communication. Elle conditionne la cohérence des propos, l'impact des idées, l'interprétation du public. Les acteurs politiques l'ont bien compris et misent énormément sur la représentation mentale qu'ils vont donner aux gens. Cette dépendance peut conduire à des stratégies de rupture d'image, comme par exemple le changement de look de Ségolène Royal, qui paraît presque plus jeune qu'il y a vingt ans. Dans le sens inverse, Jacques Chirac a perdu en crédibilité le jour où il porta des lunettes, lors de son allocution télévisée peu après son accident vasculaire. [...]
[...] Assimiler la communication politique à de la manipulation est un cliché récurrent. Il est devenu presque naturel de penser, à une époque où les différences entre les acteurs politiques se comptent davantage sur leur capacité à communiquer que sur la pertinence de leurs idées, que ceux-ci ne mettent en avant que les solutions que les électeurs ont envie d'entendre. Il est devenu courant d'entendre que les politiques sont tous des menteurs ou qu'ils ne sont guidés que par ambition personnelle et soif de pouvoir. [...]
[...] Au-delà du primat de la communication, cette conjoncture est directement liée à l'idée que l'économie libérale s'impose désormais à tous, qu'elle ne peut plus être un axe de différenciation. D'où l'évocation récurrente d'une bipolarisation politique à l'anglo-saxonne. Principes fondamentaux d'une communication politique efficace et contraintes Les ingrédients d'une bonne communication sont nombreux et difficiles à paramétrer. Ils vont de la capacité du candidat à intégrer à son programme les besoins et intérêts de chaque citoyen à sa faculté de convaincre par ses idées, ses attitudes, sa réactivité par rapport à l'actualité et à l'avenir. a. [...]
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