La communication interne de la Société Générale dans l’affaire Jérôme Kerviel

Résumé du document

Cette affaire a fortement secoué la banque préférée des Français. La Société Générale a dû mettre en place un système d'informations adapté à ses différents publics. La crise naît d'une rumeur qui se disperse dans les salles de marché. La Société Générale riposte, publie un démenti et réclame une enquête. Ce jour-là, l'action chute de 17 %. La Société Générale a su s'entourer d'une équipe de professionnels en communication de crise et leur travail de fond a certainement permis une sortie de crise par le haut.

Jérôme Kerviel est recruté en août 2000 par la Société Générale, au poste de trader au sein de la division banque d'investissement et de financement. En 2005, il intègre le « front office » (en direct avec les clients) où il gère des contrats portant sur des indices boursiers. Ayant travaillé plusieurs années en « back et middle office » (travaux administratifs), Jérôme Kerviel réussit à trouver une faille dans le système informatique de la banque. Il dissimule alors ses opérations à risque en introduisant dans le système des opérations inverses fictives. Il n'effectue alors plus son travail d'arbitragiste (arbitrage en bourse) et expose la banque à d'énormes pertes. Jérôme Kerviel réussit à cumuler pour près de 50 milliards d'euros d'options sur indice.

Le 18 janvier 2008, sa fraude est découverte par la banque. Celle-ci, mesurant l'importance du risque, décide de régler le problème sans le dévoiler au public. Elle remettra donc sur le marché les 60 milliards d'euros d'options sur indice qui seront vendues en trois jours. Tout est vendu, mais la perte s'élève à 4,9 milliards d'euros.

La banque a pu ainsi s'appuyer sur plus de 400 personnes dans le monde organisé en quatre grands pôles :
− la communication interne, le pôle le plus important comprenant la publicité, les médias, et les études,
− le mécénat,
− les relations presses
− le sponsoring

Cependant, la communication de crise utilisée est souvent jugée maladroite suite aux déclarations successives de la direction de la banque. Rassurer tant les salariés que les clients et les investisseurs : tel est l'objectif par la Société Générale quand la crise a éclaté fin janvier. Comment s'y est-elle prise ? Quels en sont les résultats ?

Extraits

[...] Sur un autre plan, la cellule de communication de crise a permis d'amortir considérablement le choc médiatique et de préserver au maximum la réputation du groupe. Ceci étant, on apprenait le 22 avril que des contrôleurs de marché de la bourse allemande ont alerté plusieurs fois le Service Compliance en 2007 concernant le volume des engagements pris par J.KERVIEL, sans qu'aucune mesure de contrôle interne n'aie été engagée. Autant dire que la com' de crise de la SocGen aura encore quelques départs de feu à gérer d'ici la fin de l'instruction http://www.opinion-watch.com L'affaire KERVIEL 50 Milliards d'encours camouflés 4.9 Milliards d'euros de pertes en 48 heures Les salariés s'expriment sur le choc Kerviel Confidences de plusieurs patrons de la Société Générale : Membre du comité de direction : Le jour où je l'ai appris, j'ai d'abord vécu cela comme une trahison : ce n'était pas possible, ce n'était pas ça la Société Générale Patron de métier : C'était un sacré coup sur la tête, car notre banque d'investissement était quand même une très belle machine, très réputée. [...]

[...] Concernant les possibilités professionnelles qui lui sont ouvertes, la Justice lui a ordonné de ne pas se rendre dans un lieu de négociation des instruments financiers et en général dans toute place boursière» et de pas se livrer à l'activité d'opérateur de marché». L'ancien trader n'a par ailleurs pas le droit de quitter l'Ile-de-France. L'instruction sur la fraude à la Société Générale doit être close la semaine prochaine (prévue la semaine du 18 au 24 janvier). Deux ultimes rendez-vous sont fixés dont la confrontation avec le supérieur hiérarchique de Jérôme Kerviel. Seul l'assistant du trader, Thomas MOUGARD, a été mis en examen pour complicité, mais ce dernier demande un non-lieu. [...]

[...] Voir Annexe Chronologie des faits Analyse de la communication interne de la Société Générale La Société Générale a su s'entourer d'une équipe de professionnels en communication de crise et leur travail de fond a certainement permis à la sortie de crise par le haut. La banque a pu ainsi s'appuyer sur plus de 400 personnes dans le monde organisé en quatre grands pôles : la communication interne, le pôle le plus important comprenant la publicité, les médias, et les études, le mécénat, les relations presses le sponsoring. [...]

[...] Les salariés sont donc les premiers actionnaires de la Société Générale. Enfin, il y a un «Après-KERVIEL» chez les banques concurrentes de la Société Générale. En effet, toutes les banques sont placées sous surveillance. La Commission Bancaire leur a réclamé un reporting sur les points listés le 4 février par le rapport LAGARDE : annulations de transactions, encours nominaux, appels de marge, codes d'accès, comportements atypiques, muraille de Chine, etc Conclusion Trois mois après la crise, Hugues LE BRET fait circuler un sondage pour calculer le taux d'attractivité de la Société Générale. [...]

[...] En 2007, près de trois millions de foyers américains étaient en situation de défaut de paiement. NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication. Elles regroupent les techniques utilisées dans le traitement et la transmission des informations, principalement de l'informatique, de l'Internet et des télécommunications. Bibliographie Sites Internet http://marches.lefigaro.fr http://www.strategies.fr http://www.lesechos.fr http://www.zdnet.fr http://www.trends.be/fr http://www.liberation.fr http://www.lepost.fr http://www.leblogfinance.com http://www.opinion-watch.com http://www.latribune.fr http://www.fimarkets.fr http://www.bankerstories.com Parutions La Tribune janvier 2008 Pierre-Antoine Delhommais, "Cinq milliards en fumée, les dessous du scandale de la Société Générale", Seuil, mars 2008. Paul-Eric Blanrue et Chris Laffaille, "Le joueur. [...]