Le téléfilm de Christian Duguay, Coco Chanel, paru en 2008, est une adaptation libre de l'histoire de la célèbre créatrice de mode Gabrielle Chanel (1883-1971), depuis son enfance à l'orphelinat jusqu'à son retour sur le devant de la scène de la haute-couture en 1954, après plus de dix ans d'absence.
Les extraits de film choisis mettent en lumière ce moment crucial de la carrière de Coco Chanel. Alors que la Seconde Guerre mondiale l'avait contrainte à s'exiler en Suisse et à suspendre l'activité de sa maison, Dior était devenu le nouveau créateur en vogue.
[...] A priori, aucun des deux n'est prêt à sortir de son mandat. La Zone d'Accord possible entre Marc Bouchier et Coco Chanel semble même inexistante puisqu'il n'y a en somme que deux issues possibles et contradictoires à cette négociation : soit on vend la maison Chanel, soit on ne la vend pas. Il n'y a pas de solution à la table, que des solutions hors la table qui reviennent respectivement aux deux parties à perdre leur négociation. Marc Bouchier dispose bien de plusieurs ébauches de contrats, ce qui suggère qu'il a un panel de solutions possibles, avec une valeur d'aspiration (le contrat le plus intéressant financièrement) et une valeur de réserve (le contrat le moins rémunérateur), mais aucune de ces solutions ne correspond à celle de Chanel qui est unique : elle ne cessera pas de créer et ne vendra pas la maison. [...]
[...] Malgré sa position de force, il essaie de convaincre sans attaquer, en restant comme sur la défensive. La scène montre d'ailleurs bien que c'est elle qui marche devant, le pas rapide et l'air contrarié. Elle ne le regarde pas et n'essaie pas de se mettre à sa hauteur pour que la discussion se fasse dans de bonnes conditions. Marc Bouchier tente de la suivre au milieu de la foule tout en débitant son discours, manquant de percuter un arbre (00'26'') tandis qu'elle ne lui adresse la parole que pour le contredire par des phrases courtes, sèches et dédaigneuses Oh ! [...]
[...] Sa position est d'autant plus inconfortable que d'un point de vue logistique, il apprend la mauvaise surprise dans l'atelier de Chanel, où celle-ci est tout à son aise, travaillant comme si de rien n'était, avec bonne humeur et avec toute son équipe. Seul face à toutes ces personnes menées par Coco Chanel, Marc Bouchier est évidemment déstabilisé. Il tente désespérément de faire peser des menaces sur Coco Chanel : you must comply with the agreement otherwise legally you're putting us in a very bad position ! [...]
[...] Du moins c'est ce qu'il croit jusqu'au moment où il se rend compte que l'activité des ateliers n'a pas du tout cessé et que la collection est toujours en préparation. Cette déconvenue a été rendue possible par l'asymétrie des garanties échangées. En effet, Marc Bouchier outré par le toupet de Coco Chanel de ne pas avoir respecté son engagement lui rappelle qu'elle a reçu de la part du futur acheteur une somme d'argent considérable, qui engageait donc l'acheteur et Marc Bouchier à respecter l'acte de vente dans le respect des termes stipulés dans le contrat. [...]
[...] C'est donc que la négociation a bien abouti : les deux parties semblent satisfaites de la part reçue. [...]
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