Le marché des « subprimes », qui représentait avant la crise de cet été 23% du total des prêts immobiliers souscrits, est constitué de prêts hypothécaires immobiliers accordés à une clientèle peu solvable. Ces emprunteurs à risque peuvent contracter un emprunt immobilier sur ce marché, moyennant un taux d'intérêt révisable indexé sur la base du taux directeur de la Fed, majoré d'une « prime de risque » (subprime) et une hypothèque (mortgage) sur le bien immobilier pour prévenir une hypothétique non solvabilité.
Après une hausse continue du marché immobilier américain pendant plusieurs années, la conjoncture s'est dégradée. Or la pérennité du système des subprimes dépend de taux d'intérêt relativement stables (relevé par la Fed de 1 à 5,25% entre 2004 et 2006) et d'une appréciation régulière de l'immobilier (le marché américain de l'immobilier a perdu un cinquième de sa valeur les 18 derniers mois précédant la crise).
[...] C'est en fait une crise de la finance globale Fed et BCE tentent de désamorcer la crise : l'injection de liquidités. C'est pour conjurer ce risque de contamination de l'économie réelle par la crise des subprimes que la Fed a décidé en septembre de ramener ses taux directeurs de à 4,75 C'est la plus forte baisse depuis novembre 2002 (date de la crise de confiance de l'affaire Enron). Mais, avec l'apparition du risque d'une crise systémique, le rôle des banques centrales a été essentiellement de résorber la panne de liquidités observée sur le marché interbancaire. [...]
[...] : BNP Paribas). Mais au-delà de la chaîne des effets directs (insolvabilité des emprunteurs subprime, faillite des sociétés de crédit spécialisées, pertes de la part des grandes banques qui les détenaient ou travaillaient avec elles), l'essentiel des effets de la crise des subprimes est indirect. La crise a des effets sur d'autres marchés, comme celui des matières premières : un assèchement des liquidités a obligé plusieurs acteurs comme les hedge funds à quitter le marché de l'énergie et à liquider leurs positions. [...]
[...] Les banques centrales doivent donc toutes à la fois injecter la liquidité qui permet d'éviter la crise systémique tout en faisant en sorte que les acteurs aventureux paient le prix de leurs dérives. Perspectives : A l'heure actuelle le bilan de la crise est mal évalué et de nombreux analystes considèrent que cette crise est non seulement toujours dans les esprits mais surtout est toujours d'actualité. La moindre rumeur concernant l'implication d'une banque dans le système des subprimes provoque un accès de panique dans un marché mondial méfiant et tendu. [...]
[...] Mais ce sont en réalité toutes les formes de véhicules de titrisation de crédit qui sont devenus suspects auprès des investisseurs, de peur qu'ils ne portent des créances à risque[]. Ces fonds d'investissement impliqués dans le marché des subprimes appartiennent ou sont financés par les banques. Les banques reprennent donc par ce biais les risques qu'elles avaient dans un premier temps confié aux marchés[]. Le marché financier n'a réalisé que tardivement que l'ensemble du système bancaire supportait des risques de crédits par le biais de ces fonds d'investissement, dont l'impact a manqué de transparence. Ces révélations et cette méfiance sur les marchés provoquent une chute des places mondiales. [...]
[...] II) La titrisation, courroie de transmission vers une crise plus généralisée. La crise des "subprimes" vient en fait d'une politique de monétisation des actifs par titrisation des crédits immobiliers : les banques cèdent à des investisseurs spécialisés (parmi eux, les hedge funds spécialisés sur les marchés juteux –puisque le potentiel des rendements est plus élevé le taux d'intérêt étant plus élevé que pour le marché prime- et risqué des subprimes) des paquets de crédits (regroupés dans des véhicules de financement ad hoc[] et transformés en titres négociables souscrits par des investisseurs), ce qui leur permet de se refinancer et reporter les risques sur les fonds d'investissement. [...]
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