Le rachat d'action est le fait par une entreprise d'acquérir ses propres actions. Pendant longtemps, le rachat a été interdit car il était inconcevable qu'une société soit son propre actionnaire. L'objectif premier de cette interdiction était d'empêcher les sociétés de spéculer sur leurs propres titres. Ainsi, le rachat d'actions était autorisé dans un seul cas : la réduction de capital non motivée par des pertes. Au cours du vingtième siècle, la loi a autorisé les sociétés à effectuer des rachats d'actions dans d'autres circonstances. Ainsi, les sociétés cotées ont été autorisées à acheter et conserver momentanément leurs propres actions en vue soit de les attribuer à leurs salariés soit de régulariser leur cours de bourse.
Aujourd'hui, l'achat par une société de ses propres actions est en principe autorisé mais seulement dans les conditions et selon les modalités prévues par l'article L225-206 du Code de Commerce. Ce peut être principalement autorisé pour les rachats qui ont pour objectifs d'attribuer des actions aux salariés ou dirigeants de sociétés et pour les sociétés cotées afin d'améliorer la gestion financière de leurs fonds propres.
Depuis que la loi a autorisé les rachats d'actions, ce phénomène s'est développé de plus en plus au sein des entreprises. En effet, le rachat d'actions a été une alternative choisie par de nombreuses entreprises dans le contexte économique de ces dernières années. Aujourd'hui le problème est de savoir si l'achat de ses propres actions par l'entreprise est un choix judicieux dans le contexte nouveau de la crise.
Pour répondre à ce problème, nous allons étudier dans une première partie les pratiques de rachats d'actions. Cela va nous permettre de comprendre le mécanisme de rachat d'actions et leurs logiques. Dans une seconde partie, nous analyserons si la logique des rachats d'actions est adaptée au contexte de crise et si le choix de réaliser des rachats d'actions est judicieux pour les entreprises.
[...] Les banques estiment par ailleurs que les OPA marqueront le pas également en 2009. Enfin, il convient de noter la forte corrélation entre la volonté de restituer des fonds aux actionnaires et les nombreux programmes de rachat d'action intervenus ces dernières années. Le graphique ci-dessous nous dévoile les résultats d'une enquête adressée aux gestionnaires de fonds sur l'affectation des cash flows disponibles qu'ils préconisent. On notera la part croissante du poids de l'actionnaire dans l'affectation du résultat au détriment du désendettement et de l'investissement. [...]
[...] Les motivations des rachats d'action Nous pouvons identifier deux sortes de motivations distinctes. Ainsi, dans une première partie, nous étudierons les motivations propres à l'entreprise et dans une seconde partie, les motivations propres aux actionnaires. a. Pour l'entreprise Pour l'entreprise, nous avons décelé deux types de motivation. Dans un premier temps, le rachat d'action par l'entreprise peut constituer une politique de financement. Une politique d'autofinancement est intéressante à la condition que l'entreprise investisse ses fonds à un taux de rentabilité supérieur ou égal au coût moyen pondéré du capital, qui est le coût du financement de l'entreprise en faisant la moyenne des coûts du capital et des dettes. [...]
[...] Au-delà du coût de la crise, celle-ci va entraîner un bouleversement du paysage bancaire mondial. Les banques vont être contraintes d'augmenter leur capital, à hauteur de près de 300 milliards de dollars de la mi-2007 à la mi-2008. Mais cela ne suffira pas : les faillites, les opérations de rachat, et les nationalisations se multiplient, tout particulièrement aux États-Unis. Lehman Brothers s'est par exemple déclaré en faillite le 14 septembre 2008, entraînant des retentissements dans le monde entier. Pour ne citer que quelques exemples de transactions financières, JP Morgan a racheté Bear Stearns, au bord de la faillite, en mars 2008. [...]
[...] Depuis que la loi a autorisé les rachats d'actions, ce phénomène s'est développé de plus en plus au sein des entreprises. En effet, le rachat d'actions a été une alternative choisie par de nombreuses entreprises dans le contexte économique de ces dernières années. Aujourd'hui le problème est de savoir si l'achat de ses propres actions par l'entreprise est un choix judicieux dans le contexte nouveau de la crise. Pour répondre à ce problème, nous allons étudier dans une première partie les pratiques de rachats d'actions. Cela va nous permettre de comprendre le mécanisme de rachat d'actions et leurs logiques. [...]
[...] La pratique du rachat d'actions se démocratise. En effet, les sociétés du CAC 40 ont racheté pour environ 6,3 milliards d'euros d'actions en 2005 et pour 7.9 milliards d'euros en 2006. En 2005 et 2006, Total, BNP Paribas et L'Oréal ont procédé respectivement à et des rachats. En 2007, pour atteindre ce pourcentage, il faut associer le rachat de 8 sociétés (Arcelor Mittal, BNP Paribas, Axa, Sanofi–Aventis, Total, Société Générale, Accor et Suez). Il y a donc eu une augmentation du nombre d'entreprises qui a procédé à un rachat d'actions. [...]
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